Gilles Janssen
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Amoureux de la vie et passionné par la finance, ma conception de la vie est qu’elle ne se vit pleinement qu’à condition d’être libre, càd libre de nos schémas mentaux et donc également des attentes diverses, internes et externes, qui pèsent sur nous. Est-ce réellement atteignable ? Aucune certitude… mais s’en rapprocher me passionne.
Chacun doit construire sa vérité, que ce soit en ce qui concerne la gestion de son patrimoine ou dans la vie en général, et j’espère que mes réflexions vous permettront d’enrichir les vôtres.
« L’expérience compte plus que le résultat… …qui de toute façon nous dépasse et ne nous appartient pas »
Expérience : 15 ans dans la finance en Europe et à Hong-Kong. Indépendance financière acquise en 13 ans.
La peur du vide et le sens de la vie
Audience de l'article : 1834 lecturesIl n’existe probablement aucune réponse universelle à cette question du sens de la vie – et par conséquent de notre vie -, mais je vous partage mes réflexions en espérant qu’elles enrichissent les vôtres.
J’ai commencé à m’intéresser à ce sujet dès l’adolescence et espérait naïvement pouvoir trouver une réponse par la science : J’ai donc commencé à regarder vers le haut (astronomie et l’astrophysique), puis le bas (physique quantique) et je suis resté sur ma faim… La plupart des études scientifiques sont trop spécialisées et les rares personnes ayant tenté des approches plus holistiques n’arrivaient à aucune conclusion réelle sur ce qu’on faisait sur cette terre. Certains attribuent d’ailleurs la folie d’Einstein à ces questions. Il en était néanmoins ressorti une admiration de la complexité et de la perfection de la création, une forme de vertige fascinant face à la profondeur de l’univers et de la vie.
Démocrite parlait d’ailleurs déjà de cette Horror Vacui (peur du vide) au Vème siècle av JC. Il expliquait que l’inconnu a de tout temps été ce qui effraie le plus l’Homme qui, peu importe la situation, a besoin de comprendre pour se sentir rassuré. De mon côté, j’en avais conclu que si je devais attendre une réponse par la voie scientifique, je serais probablement mort avant.
J’ai alors décidé de regarder à droite et à gauche, en regardant comme les gens autour de moi abordaient cette question. La stratégie qui semble la plus communément adoptée soit le déni, en vivant sans avoir à apporter de réponse à cette question. Notre société s'est d'ailleurs construit une « structure psychologique » pour éviter d’avoir à porter ce poids sur notre conscience et pouvoir la transférer vers l’extérieur, le plus souvent à un conjoint, nos enfants, une carrière ou un projet quelconque.
Ainsi, les psychologues disent qu’on tomberait amoureux pour combler cette sensation de vide existentiel. En faisant de ce conjoint le but de notre vie, en « donnant » et en « faisant pour l’autre », nous chercherions en effet inconsciemment à lui transférer la responsabilité du sens de notre vie. Au bout d'un certain temps, on se rend compte que notre vide existentiel est toujours là et l'autre en devient le coupable. Cela conduit soit à la séparation (pour souvent recommencer de plus belle), soit au besoin d’avoir des enfants pour leur transférer ce poids qu’on arrive plus à porter seul.
On en arrive donc à vivre pour ses enfants, cela nous donne une raison de supporter une situation qui ne nous épanouit plus (couple, travail,…). Dans certains autres cas, on swap les enfants et une carrière : On vit pour son travail pour supporter un environnement familial non épanouissant. J’ai rencontré évidemment quelques exceptions à ce schéma mais je dirais que 80% des gens autour de moi finissent dans ce schéma. Les enfants grandissent alors avec comme modèle un père ou une mère non épanoui(e) dans sa vie de couple et/ou son travail et cela leur permet ensuite d’autant plus facilement d’accepter une même situation plus tard.
Les enfants ou la carrière ont l’avantage de durer plus longtemps que la lune de miel du couple mais la question du vide existentiel resurgira quand les enfants voleront de leurs propres ailes (on les pressera alors pour qu’ils nous fassent devenir grands-parents pour se resoulager) ou quand vient l’heure de la pension ou du licenciement (de plus en plus de grosses sociétés proposent un accompagnement psychologique lors des départs à la retraite).
Après avoir regardé en haut, en bas, à gauche et à droite, je n'avais donc toujours pas de réponse satisfaisante. Mais il restait un endroit où je n’avais pas encore regardé : au milieu ! C’est-à-dire en moi ! S’agit-il pour moi de remplacer cette structure psychologique par une autre qui me conviendrait mieux ? Devais-je trouver une façon de mettre un terme à cette peur du vide ? Devais-je aborder différemment la question du sens de la vie? Si on arrivait à adopter la perspective qu'il n'y a pas de réponse, aucun but à la vie, cela voudrait donc dire qu’il n'est pas possible de « rater sa vie » et que ce serait la voie à être pleinement vivant ! Belle perspective, non ?
Affaire à suivre…
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