La reprise s'est bien passée pour nous. Le mois de juin a été satisfaisant et le mois de juillet vraiment bon. Sans l'immense capharnaüm créé par l'épidémie, je pense même que nous aurions pu égaler nos chiffres de l'an dernier, qui étaient franchement bons!
La situation reste très disparate en fonction des activités économiques, ce qui est difficile à anticiper. Certains clients cherchent à réduire drastiquement leurs coûts et me demandent de baisser les prix, quand d'autres me demandent des capacités de production supplémentaires... La visibilité sur l'activité s'est considérablement réduite et m'empêche de me projeter. Personne ne peut aujourd'hui dire comment sera le dernier trimestre et plus encore le premier semestre 2021.
Ce qui est certain, c'est que la tendance n'est pas à l'optimisme. Ma conviction est que nous n'avons pas encore atteint le sommet de la crise. Quoi qu'on en dise, je trouve que les gouvernements européens ont plutôt bien protégé leurs économies durant le confinement. Chômage partiel, prêts garantis par l'état, report de charges, il y avait beaucoup de solutions à ma disposition et je n'ai pas eu besoin de la totalité. Nous n'avons par exemple utilisé le chômage partiel qu'au minimum et je n'ai pas eu besoin des reports d'échéances fiscales.
L'avenir à court terme n'est pourant pas très marrant...
Je vois trois échéances importantes à court terme pour les PME comme la mienne, qui donneront une indication précise sur la santé des entreprises après le confinement.
- Octobre 2020: en France, les crédits bancaires seront à payer à nouveau. Difficile s'il n'y a pas de rentabilité et que la société est en manque de trésorerie.
- Janvier 2021: la période du bilan 2020. A l'heure actuelle, je commence à avoir une idée précise de la tête qu'auront mes bilans en fin d'année. Ce n'est malheureusement pas le cas pour beaucoup de PME, qui découvrent en début d'année si elles ont dégagé des profits l'année précédente. Il pourrait y avoir des surprises en 2021... Et avec elles, des réactions importantes des actionnaires, en fonction des pertes!
- Avril 2021: en France, il sera temps de rembourser les PGE, dont on a pour le moment pas la moindre idée de quels pourront être les taux... Et rembourser 3 mois de trésorerie, même sur 4 ou 5 ans pourrait bien aggraver la situation de sociétés qui n'ont pas une rentabilité terrifiante.
Je pense aussi que les comportements des consommateurs changeront profondément dans beaucoup de secteurs. Par exemple, dans le transport aérien, je commence à voir et entendre qu'il serait possible que le niveau de passagers n'atteigne PLUS JAMAIS le niveau de 2019. Cela ne serait pas impossible, entre le court courrier redirigé vers le train et le long courrier soumis aux aléas de l'épidémie, fait de quarantaine, de confinement et autres joyeusetés, qui deviendra invariablement plus cher, ne serait ce qu'à cause des lubies écologistes. Ces affirmations me paraissent plus que vraisemblables!
Il apparait donc logiquement que tout ce qui dépend de la clientèle internationale pourrait prendre une grosse claque, tant qu'un vaccin fiable n'est pas disponible. On peut donc imaginer des secteurs tels que le tourisme, l'hôtellerie et la restauration (en particulier dans les grandes métropoles),le transport de voyageurs (aérien, croisières), l'évènementiel et le festif (concert et discothèques où il est impossible de respecter les distances) vont mettre des années à se remettre de cette crise, qui n'est peut être pas finie. Imagniez une seconde un second confinement général d'un mois ou deux...
Tout cela se paiera économiquement un jour ou l'autre, la question la plus importante sera de ne pas être présent le jour où la facture arrivera!
La période qui arrive s'annonce donc intéressante!
Jean-Noël
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