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Conséquence du COVID-19 : et si l’intelligence artificielle nous remplaçait au travail ?

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Nombre de commentaires : 4 réactions

Bien sûr cela ne serait pas partout et tout de suite, mais la crise du COVID-19 pourrait être le déclencheur.

Cela doit-il avoir une influence sur nos orientations professionnelles, nos choix patrimoniaux et d’investissement?

Cet article a pour but:
  • d’évacuer les fantasmes liés à l’intelligence artificielle
  • de quantifier les tendances.

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L’irruption de l’intelligence artificielle (IA) réveille beaucoup de fantasmes, comme ont pu le faire la mécanisation en 1850-1870 ou l’automatisation dans les années 1970 - 1990.


Pourtant, force est de constater que :

La France de 1850 comptait 36 millions de personnes; celle de 2020 : 67 millions. La société a connu la mécanisation, l’automatisation et les débuts de l’IA.

Pourtant, il n’y ’a pas 30 millions de chômeurs ou plus en 2020. Au contraire, l’économie a créé des millions d’emplois, dans des secteurs impensables en 1850.


Malgré cela, on peut encore lire de nos jours que l’automatisation est destructrice d’emploi.

Oui, à certains endroits et à certaines périodes, des destructions d’emploi ont lieu : mais c’est comme affirmer que la marée est descendante parce qu’une vague isolée se retire sur la plage. Ou pour les traders, de donner un sens à une tendance à partir d’un retracement isolé.

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A)      Le remplacement de l’homme au travail par l’IA est-il souhaitable ?

Pour une entreprise qui ne peut aujourd’hui compter sur son personnel confiné, la question se pose légitimement de gérer toujours plus de processus de production de biens et services par une intelligence artificielle + automate, et de se séparer de personnel.

Pour l’individu, enfin l’intelligence artificielle serait la voie pour ne plus avoir à travailler pour vivre. Quelle promesse !


Sauf que pour généraliser la tendance à l’ensemble de l’économie, cela suppose tout de même qu’une alternative soit trouvée au cycle immémorial :

Emploi à Rémunération / pouvoir d’achat à Consommation (demande) à Production (offre) à Besoin de travail / emploi

Comment l’économie peut-elle tourner avec des consommateurs sans pouvoir d’achat ? Comment procurer un pouvoir d’achat sans travail ? Et surtout qui distribue ce pouvoir d’achat ?

L’on voit tout de suite que cela a des implications sociales majeures.

 

Pour un décideur politique, il lui faudra prévoir ces nouvelles structures sociales et, en particulier, les politiques économiques, de l’éducation et de l’emploi.

Au passage, pour un régime non-démocratique, n’est-ce pas le moyen ultime d’asservir son peuple que de le rendre oisif et dépendant?



L’irruption de l’IA n’est ainsi pas souhaitable, a priori, de manière consensuelle.

Cela veut dire que des forces sociales contraires vont s’opposer, qui vont en ralentir le développement. Des mécanismes de régulation seront mis en place soit par le marché, soit par la loi.

Pour cette simple raison, l’irruption de l’IA ne sera pas brutale, ni disruptive. Elle ne va pas révolutionner le marché du travail de sitôt et jeter massivement les individus au chômage.


Aujourd’hui, c’est surtout l’impact potentiel de la technologie qui fait frappe les esprits et qui fait peur.

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B)      Pourquoi la crise du COVID-19 ne va pas accélérer la tendance de manière notable.

Les systèmes à base d’IA ne sont pas simples à concevoir et mettre en œuvre. La technologie est encore balbutiante.

Cela demande beaucoup d’investissements et de temps.

Or justement, à la sortie de la crise du COVID, l’heure ne sera pas aux réellement aux investissements massifs, mais au remboursement des dettes qui auront été consenties pour sauver l’économie.

L’heure sera au court terme pour boucher les trous dans la digue.

Avant 5 (voire 10) ans, il n’y aura pas de ruée sur l’IA.

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C)      Quantification de tendance

OK. L’IA ne va pas révolutionner le marché du travail, mais peut-elle rapidement créer un chômage structurel de 15 ou 35% ?

J’ai construit un modèle pour fixer les idées. (Je le tiens à votre disposition.)

Il prend en compte l’accélération possible de l’IA dans l’économie et la capacité à recréer de nouveaux emplois qui ne pourront pas être tenus par l’IA.


Résultats :

Montée en puissance

Accélération
d'une année sur l'autre


Plafond

de la variation

Nombre d'emplois
que l'économie peut recréer


Durée (années)
avant chömage structurel à


        5%

15%

35%

Normale

0.05%

1.00%

1

75

90

120

Rapide

0.10%

2.00%

1

30

40

55

Ultra-rapide

0.15%

3.00%

1

18

26

35



Cette simulation montre que même si la capacité de l’IA à convertir des emplois était exceptionnellement forte (jusquà 3% des emplois par an), il faudrait 35 ans avant d’avoir un chômage structurel de masse à 35%.

Et ce en supposant que l’économie ne soit capable de récréer qu’un seul emploi pour les X personnes encore au travail.

Tous les autres scénarii aboutissent à des durées supérieures à 50 ans !

Avant 30 ans, l’IA ne provoquera pas de chômage structurel supérieur à 5%. C’est certes toujours trop, mais pas de nature à bouleverser les structures sociales.

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D)     Conclusion :

L’intelligence artificielle génère beaucoup de fantasmes théoriques. Mais les lecteurs contemporains de Jules Verne n’ont pas vu les hommes sur la Lune.

La réalité pratique est que l’IA est complexe à concevoir et à mettre en œuvre. (Après tout, elle prétend remplacer des millions d’années d’évolution darwinienne.)

Le développement de l’IA est aussi extrêmement couteux; à une période où les capitaux vont se faire rares.

L’IA ne va pas connaître un développement tel qu’elle ne crée avant 50 ans, un chômage structurel supérieur à 35% (de nature à bouleverser les structures sociales).

Il est même probable qu'au départ, que l’IA ne crée plus d’emplois qu’elle n’en détruise.

Ce ne sera sans doute pas toujours vrai, mais nous n’en ferons pas l’expérience de notre vivant.
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4 commentaires

  • Lien vers le commentaire Masadj lundi, 27 avril 2020 18:09 Posté par Max

    Ce sera des appellations millésimées !
    A collectionner de 2020 à 2035, comme les bonnes bouteilles (d'oxygène).
    Après tout le monde dégustera
    Santé !

  • Lien vers le commentaire Masadj lundi, 27 avril 2020 16:53 Posté par Max

    Dernières news du Covid-19

      Il ne s'est pas échappé du Labo chinois mais de celui de Greta Thunberg.
      On sait maintenant ce qu'il est et ce qu'il fait :

      - c'est un virus féministe (il épargne les femmes), c'est bon pour la théorie du genre.

       - C'est un virus anti-vieux (il épargne les jeunes) c'est bon pour le système des retraites.

      - C'est un virus ecologiste (2 mois de lockdown c'est bon pour le réchauffement climatique.

      - C'est un virus anticapitaliste (c'est bon pour la décroissance).
     
      - C'est un virus socialiste (resditribution sociale) et ruine les (petits) actionnaires.

        Finalement, il n' y a jamais eu de virus aussi utile et serviable !
        Ma liste de services n'est pas exhaustive, on peut lui en trouver d'autres
        Il a tellement d'avantages qu'il fallait l'inventer !
        Et qu'il va se multiplier car prolifique.

  • Lien vers le commentaire Engin-ear lundi, 27 avril 2020 16:48 Posté par Engin-ear

    Merci pour l'article, le thème est sympa.

    Personnellement je me suis posé la même question, et mes recherches aboutissent toujours aux mêmes conclusions :

    1. Pour vivre, l'homme a besoin AUSSI de la santé mentale, qui ne vient dans notre espèce que par le travail.

    2. L'équilibre économique n'est juste pas possible, ne serait ce que sur le plan purement énergetique au niveau de la planète. A ce niveau, compter sur IA c'est comme rechercher le perpetuum mobile (moteur éternel) - voir les tentatives du Moyen Age arrêtées net par la découvertes de lois thermodynamiques..