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Ne pas se bercer d'illusions: la violence politique est de retour en Europe !

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Commençons par préciser que violence politique ne veut pas nécessairement dire émeutes ou guerre.

Cela signifie que le temps des états européens a priori bienveillants envers les individus est révolu; que l’UE et/ou les états vont exercer une coercition/répression grandissante sur les citoyens individuels ; que la démocratie va être restreinte partout en Europe.

Pour ce faire, les gouvernants ont intérêt à utiliser des moyens pacifiques, mais le recours à la force physique n’est pas exclu. La fin justifiera les moyens.

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Et donc pourquoi le retour de la violence politique ?

La raison en est la construction européenne.

L'évolution politique et démographique mondiale impose maintenant aux peuples d’Europe un choix majeur:

1.       s’unir pour rester indépendants face aux grandes puissances que sont les USA, la Chine, voire la Russie, voire l’Inde, le Brésil ou l’Indonésie demain.

2.      ou bien les états-nations veulent rester indépendants ; auquel cas ils deviendront de fait des vassaux de ces grandes puissances, car ils ne pourront plus approvisionner que ce que ces puissances voudront bien leur laisser ou leur vendre.

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Le spectre d’un retour des conflits intra-européens rend l’option d’une déconstruction voulue peu probable. Tous les européens sains d'esprit savent ce qu'il en coûte de vouloir aller « prendre son linge sur la ligne Siegfried ».

Mais une déconstruction européenne pourrait arriver :

·       soit parce que les grandes puissances extérieures auront réussi à diviser pour mieux régner (Mais ce n’est pas leur intérêt. Un pourrissement de structures actuelles est plus efficace.)
·       soit parce que les organes de l’UE imploseront sous leur propre poids et qu’aucune autre structure politique européenne n’aura pu la remplacer
·       soit parce que certains pays majeurs (Allemagne et Italie en tête) n’y verront simplement plus aucun intérêt.

Et en cas de déconstruction, les peuples européens à économie faible connaîtront un recul fort de leur niveau de vie, car n’ayant plus accès aux ressources naturelles extérieures ou du moins à des prix nettement plus élevés.
Cet abaissement du niveau de vie ne pourra se faire sans casse sociale. L’état sera obligé d’intervenir par la force pour maintenir l’ordre public, façon gilets jaunes puissance dix.

En parallèle, l’état voudra maintenir son train de vie et la répression fiscale sera forte.

CQFD concernant la violence politique dans une Europe déstructurée.

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Et pourquoi la construction européenne imposerait-elle une violence politique ?

L'Europe politique peut se construire que de deux manières:

1.       Soit en harmonisant/uniformisant les cultures nationales,
2.       Soit en respectant ces cultures.

Et les deux voies ne sont pas compatibles, car imposant des structures politiques différentes.

Commençons par la voie qui respecte les cultures nationales, qui semble la plus pacifique.

Le système politique qui correspond à cela est le fédéralisme, par opposition à un pouvoir centralisé fort.

Une fédération européenne est (à mon grand regret) irréaliste.

La raison est que les fondations indispensables sont pratiquement impossibles à mettre en place rapidement, en tous cas avant que les événements ne rattrapent les pays européens et les contraignent à d’autres solutions.

1) La défense

C’est un pilier indispensable: la capacité de l’union à se défendre, par ses propres moyens et sous commandement supra-national.

Or une défense commune forte dans une Europe fédérale est illusoire.

a.       Dans une Europe des cultures en harmonie, un portugais ne se battra certes plus contre un finlandais, mais il ne se battra pas non plus jusqu'à la mort pour défendre la Finlande attaquée de l’extérieur de l’UE... Même s’il y est contraint, il partira perdant.
b.      La France n'acceptera pas (avec raison) d'abandonner sa capacité nucléaire et son siège au Conseil de Sécurité de l'ONU.
c.       Une armée unique puissante et multilingue, cela n’existe pas. Quand il faut réagir pour sauver sa peau, les interprêtes sont rarement disponibles. (La Légion Etrangère impose le français dès le départ. Ce n'est pas par hasard.)

L'alternative serait qu’un pays devienne le champion militaire de l’Europe. Dream-on…


2) Une langue commune

Pourquoi une langue commune me direz-vous dans une Europe qui respecte les cultures nationales?

Quand on voit la Suisse, cela fonctionne depuis 500 ans.
L’exemple de la Suisse est réel, mais la population est petite, ce qui permet d’harmoniser facilement la culture.
Et même en Suisse, encore récemment, les populations ne parlant pas l’allemand se sentaient comme des citoyens de second ordre.

A l’échelle d’un continent, il n’existe pas de fédération réelle sans langue commune permettant aux gens de se parler d’un bout à l’autre du territoire et de partout y faire valoir leur même droit.

Sans une langue commune, la fédération européenne sera construite sur du sable.
On voit déjà les coups de sape des langues régionales en France et les luttes violentes que cela génère.

Et quelle langue commune pour l'Europe?

L'anglais? Alors que les britanniques refusent l'Europe? Comique !
L'allemand? Historiquement difficilement acceptable...
Le français? Imbittable.
L'esperanto ? Pas stupide, sauf cette langue est sans culture, alors que tout le monde veut justement s'accrocher à sa culture. Peu de chance de succès.


3) Des institutions européennes capables de respecter les cultures européennes.

Cela demanderait une refonte majeure des institutions de l’UE, avec une conception fédéraliste.

Il n’existe pas de force politique en Europe capable d’impulser ce changement.

L'Allemagne est la seule qui puisse y prétendre du fait de sa puissance et de sa culture politique fédéraliste.
Mais elle va devoir former/convaincre la classe politique des autres pays centralisateurs et en particulier la France; qui n'en ont aucun vécu.

Soit cela est fait à marche forcée et cela ne se fera pas sans violence (ce qui est l'inverse de l'effet recherché).
Soit au pas de sénateur de l’Europe et cela n’aura pas le temps d’aboutir. Sans compter que les autres grandes puissances feront tout pour que le processus n’aboutisse pas ou dégénère.

Et donc au mieux, la construction fédéraliste restera faible et bancale. Et plus vraisemblablement, elle n’aboutira pas.

Dans les deux cas, cela sera générateur de troubles sociaux soit pour des causes internes, soit externes. Les états-nations seront contraints d’intervenir pour boucher les trous.

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Ne reste donc que le scénario d’une UE à gouvernement centralisé et aux pouvoirs supra-nationaux renforcés.

Il est certain que ce processus de concentration des pouvoirs ne pourra être démocratique.
Les peuples sont plus que méfiants au vu des résultats de l'UE depuis Masstricht...

Le processus sera nécessairement répressif et peu/non démocratique.

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Et pourquoi pas ne rien faire ?

En cas de non-choix, la situation actuelle continuera de pourrir et les états nations devront finalement intervenir de manière à rétablir la situation et l’ordre public.

Cela sera fait dans les pires conditions avec des choix subis.

A noter que les grandes puissances vont tout faire pour que l'Europe ne s'unisse pas. Il y a beaucoup de moyens pour cela; le plus efficace et discret étant la corruption des hommes de pouvoir ou le financement se structures politiques favorables.

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Conclusion :

Quel que soit le scénario :

·       Déconstruction de l’UE
·       UE fédérale
·       UE centralisée
·       Status-quo

les dirigeants politiques européens vont devoir utiliser la violence légale et fiscale, pour :

·       imposer les transitions et/ou
·       continuer à se financer et/ou
·       continuer à satisfaire les intérêts des puissances financières qui les soutiennent pour se faire élire.


En Europe, le temps de la liberté individuelle tel qu’il a existé encore récemment est révolu.

Après, à chacun de décider si le niveau de coercition est acceptable ou non, à titre individuel ou familial.

Si ce n’est pas le cas, la seule solution est l’expatriation dans des zones économiques non-stratégiques.
(Les autres zones économiquement stratégiques vont avoir les mêmes tendances.)

Cela veut dire vivre dans des pays plus pauvres et donc avec d’autres inconvénients; par exemple pour la santé ou l’éducation des enfants, sans parler du fait de laisser sa culture derrière soi.

Ce sont des choix personnels.

Mais la plus grande erreur serait de refuser d’être lucide.

Quand les choses deviendront évidentes, il sera trop tard. Les portes de l’expatriation vers d’autres pays seront fermées soit par cs pays, soit par les pays européens.

A chacun de déterminer les critères de ce qu’il considérera comme sa « nuit de cristal », événement qui ne laissera plus le choix que de fuir. (En espérant qu’il ne sera pas trop tard.)
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