Vous n'êtes pas membre (devenir membre) ou pas connecté (se connecter)
Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

Mes PDF gratuits

ebooksachapouget

- Comment je travaille ?

- Quels courtiers, quels tarifs pour acheter les valeurs du secteur santé biotech ?

- Mon journal de bord intégral lors de ma performance de +41% au T3 2012

Cliquez ici pour recevoir les liens pour télécharger ces infos

Révélations sur le Hold-Up des Banques centrales et de la Finance internationale (scandale du FED LOAN DISCLOSURE)

Audience de l'article : 4176 lectures
Nombre de commentaires : 6 réactions

Les archives de la banque centrale sur la crise des subprimes sont enfin ouvertes. L'occasion d'en apprendre davantage sur les pratiques hors la loi du système bancaire. Après avoir èvoqué le réseau mafieux des banques centrales dans un précédent article, voyons maintenant dans les dètails l'intervention massive de la Banque centrale américaine pour renflouer les banques (à hauteur de quelques 16115 milliards de dollarset permettre de passer l'éponge sur leur attitude irresponsable.
 
 
 
Dans cet article, j'aborderai un cas typique de Hold-up: le sauvetage de Morgan Stanley en Septembre 2008. Cette action a été organisée hors du mandat des banques centrales et dans le plus grand mépris des contribuables, des salariés des grandes banques internationales, de leurs actionnaires, de leurs clients, des analystes financiers et des agences de notation.
 
 
 
La Fed et les dirigeants des établissements bancaires, qui avaient déjà échoué à contenir les risques des crédits subprime, sont intervenus dans l'anonymat le plus complet. Les trucages comptables (aucune trace dans les bilans), les dissimulations et les déclarations mensongères des dirigeants des grandes banques font partie du lot. Avec une question en suspens: pourrions-nous encore assister à une situation similaire ?
 
 
Introduction:
 
 
Dans mon précèdent article, j'avais établi que le montant des prêts pour renflouer les banques totalisait "jusqu’à 1200 milliards de dollars" (cela correspond à 50% du PIB de la France ou encore 75% du PIB du Canada). Pour être précis sur ce chiffre des 1200 milliards de dollars: il correspond à un Pic (atteint le 29 Septembre). Ce doit être considéré comme le point d'apogée du montant total des lignes de prêts débloquées par la Fed accordé aux banques sur une journée.
 
 
Il faut préciser aussi que la Fed a agi hors de son mandat et en toute illègalité: elle n'a été autorisée à débloquer des prêts d'urgence par le Congrès que le 3 octobre 2008 et pour un montant de 700 milliards de dollars maximum (non sans une très forte hostilité, notamment des républicains). Mais on s'aperçoit aujourd'hui que les interventions de la Fed ont commencé bien avant (donc sans contrôle dèmocratique)... et dans des montants qui ont largement dèpassé le plafond.
 
 
Ensuite, il faut mettre les choses dans leur contexte: à l'époque, tous les dirigeants des banques s'employaient "nous n'avons pas de problème de liquidités. Nous ne comprenons pas pourquoi notre cours de bourse est attaqué", pointant du doigt la plupart du temps les méchants vendeurs à découvert. C'est ce que nous allons voir ici avec Morgan Stanley et la publication de documents accablants.
 
 
 
Juillet 2008: Morgan Stanley est armé pour faire face à n'importe quelle crise
 
 
 
Le 9 Juillet 2008, deux mois avant la Panique sur les marchés financiers provoquée par la faillite de Lehman Brothers, Morgan Stanley publie ses comptes trimestriels. Voici ce que nous pouvons lire dans la partie « Liquidité et politiques de gestion des Fonds » :
 
 
 
 
(traduction): « Liquidité et politiques de gestion des fonds : L'objectif principal de la gestion des liquidités de la Société et de ses activités de financement est d'assurer un financement adéquat sur ??différents environnements de marché. Compte tenu de la combinaison des activités commerciales de la Société, les exigences de financement sont remplies grâce à une gamme diversifiée de financement garantis et non garantis.
 

La politique de liquidité et de financement et la gestion des risques de la Société sont conçues pour atténuer le risque potentiel pour la Société au cas où elle serait incapable d'accéder à un financement adéquat pour remplir ses obligations financières en ayant aucun impact sur l’entreprise. Les principaux objectifs sur nos liquidités, notre financement et notre gestion des risques sont de soutenir et développer la stratégie de développement de la Société, tout en assurant une liquidité suffisante lors des cycles conjoncturels et durant les périodes de détresse financière».
 
 
 
Lorsqu’on lit ce rapport, il y a de quoi être rassuré. En matière de liquidités, Morgan Stanley jure d’appliquer une politique saine  « grâce à une gamme diversifiée de financement ». La banque affirme agir pour « soutenir et développer la stratégie de développement de la Société, tout en assurant une liquidité suffisante lors des cycles conjoncturels et durant les périodes de détresse financière ». Bref, tout va bien Madame la marquise! Aucune raison de s'inquiéter. Morgan Stanley a tout prévu. Même en cas de coup dur ? C’est vite dit. Car ce qu’il va se passer sera tout à fait diffèrent.
 
 
 
16 Septembre 2008: plan d’urgence pour sauver Morgan Stanley. La banque reçoit 107 Milliards de dollars en toute discrétion
 
 
 
Dix semaines après que Morgan Stanley ait publié ses résultats financiers, les marchés rentrent dans une zone de turbulences. Le 7 septembre 2008 Fannie Mae et Freddie Mac (qui détiennent ou garantissent plus de 5000 milliards de dollars de titres hypothécaires, soit 40% de l'encours des prêts immobiliers US) sont renfloués et sont mis sous tutelle du Trésor américain.
 
 
Le 15 septembre 2008: coup de tonnerre. Lehman Brothers fait faillite. Le jour qui suit, la Fed renfloue en urgence, à hauteur de 85 Milliards de dollars, l'assureur AIG. Le titre perd 79% à New York en 3 jours. La semaine suivante, Warren Buffet vole au secours de Goldman Sachs en injectant 5 Milliards de dollars. C'est la panique sur les marchés financiers. Les bourses dévissent. En un mois, le CAC 40 perd 26,5% (entre le 15 Septembre et le 16 octobre 2008).
 
 
Morgan Stanley aurait besoin de 10 à 15 milliards de dollars de prêts d'urgence :
 
 
Le 16 Septembre 2008, un jour après la faillite de Lehman et le même jour que le sauvetage d'AIG, le Trésorier de la Fed avertit sa hiérarchie. David Wong évoque alors un "sombre" scénario pour Morgan Stanley.
 
 
 
 
Pour rappel, nous sommes deux mois seulement après que Morgan Stanley ait rassuré le marché sur sa solidité financière. Les choses vont prendre une toute autre tournure.
 
 
Dans les faits, il s'avère que Morgan Stanley a obtenu 10 fois plus que ce qui était prévu dans le "sombre" scénario évoqué par le trèsorier de la Fed.  

 
Cette banque cumulait, au 29 Septembre 2008, 107.3 ??milliards de dollars de lignes de prêt d'urgence attribuées par la Fed dans le secret le plus complet (c'est plus du double du montant des prêts accordés par la Fed à toutes les banques US dans les jours qui ont suivi l'attaque du 11 septembre).
 
 
Si on ajoute à cela l'injection de 9 Milliards de dollars de la part d'une banque japonaise le 29 Septembre 2008: il s'avère que Morgan Stanley était dans une situation catastrophique.
 
 
Le 29 Septembre, on assiste au premier mensonge de Morgan Stanley. La société indiquait officiellement dans un communiqué que sa liquidité était "forte", sans mentionner à quel point la banque dépendait de la Banque fédérale américaine. Sa fragilité n'était connue de personne. Il s'avère aujourd'hui que cette banque aurait pu tomber tout comme Lehman Brothers. Les mensonges vont alors continuer à pleuvoir.
 
 
Hedge funds + Subprimes: une bombe à retardement qui va assècher les liquidités

 
Suite à la faillite de Lehman, on a alors assisté à une crise de confiance. Un autre phénomène va amplifier cette spirale infernale: les Hedge funds. Essentiellement privés, ces fonds spéculatifs sont par définition non réglementés. Ils tentent souvent d'augmenter leurs rendements par l'utilisation de stratégies risquées. Il s'est avéré que 70% des Hedge funds ont subi des pertes en 2008 ce qui revenait à une diminution des actifs gérés.
 
 
Quelques 65 Milliards de dollars d'actifs de clients domiciliés chez Lehman Brothers étaient bloqués. Certains Hedge funds craignaient alors un gel de leurs actifs chez Morgan Stanley. Ils ont alors clôturé leur compte en le transférant vers une autre banque. Cette grande banque était au bord du précipice.
 
 
Morgan Stanley étant une banque d'investissement, elle agit aussi en tant que Prime broker (elle finance les activités de Hedge funds ou elle occupe la position de  Leader mondial, avec près de 20% du marché).
 
 
Essayons de comprendre ce qui a pu fragiliser Morgan Stanley et entraîner l'intervention de la Fed:
 
 
Outre les opérations classiques d'achat et vente pour le compte des Hedge funds, Morgan Stanley offre des services de prêts/emprunts de titres (des services de financement qui sont spécifiquement adaptés aux opérations avec effets de levier des Hedge funds).
 
 
-La vente à découvert (short selling): permet de profiter de la baisse d'un titre. Cela consiste à vendre des titres que l'on ne détient pas, en espérant les racheter moins cher ultérieurement (le gérant emprunte alors ces mêmes titres sur la période),
 
-L'arbitrage: consiste à exploiter des écarts de prix injustifiés ou anormaux (par exemple en achetant des obligations convertibles sous-évaluées tout en vendant à découvert l'action sous-jacente),
 
L'effet de levier (leverage): cela consiste à emprunter pour augmenter la taille effective du portefeuille (constitué au départ seulement des fonds apportés par les investisseurs),
 
-Le recours aux produits dérivés (derivatives): les 'Options' (warrants) et les 'futures' sont utilisés dans un but spéculatif ou pour couvrir un portefeuille.
 
 
 
Sans un appel de marge suffisant, la banque d'un Hedge funds (le Prime broker) peut se trouver rapidement en difficultés puisqu'il supporte les risques de son client. Un appel de marge est demandé pour couvrir des positions sur les Dérivés. C'est du Cash, bloqué sur le compte de la banque, pour supporter les pertes potentielles engendrées sur un placement.
 
 
Aussi, pour se protéger contre le risque de contrepartie dans le cadre d'une position à découvert (risque de non restitution des titres prêtés), le prêteur demande alors le versement d'une garantie ou « collatéral », soit en titres, soit en espèces.
 
 
En septembre 2008, les banques se sont alors heurtées à un déficit chronique de financement caractèrisé par un Risque de collatéral:
 
 
 
-Le collatéral peut augmenter et engendrer de graves difficultés de financement pour la banque. Un collatéral étant un actif transférable (une garantie), il sert de gage au remboursement d'un prêt dans le cas où l'emprunteur ne peut pas satisfaire ses obligations de paiement ou si son actif se déprécie.
 
 
 
Or, si le placement chute, le contrat collatéralisé augmente: la banque est alors face à un risque de collatéral. Ainsi, dans des marchés volatils, baissiers, ou suite à des erreurs de trading (ces 3 conditions étaient réunies en Septembre 2008): la banque supporte tous les risques de ses clients. C'est alors à elle de se refinancer pour garantir les placements de ses clients et couvrir son manque de liquidités.
 
 
 
-Il s'avère que le collatéral des banques puisse être en réalité un actif illiquide. C'est exactement ce qu'il s'est passé lors de la crise des subprimes. Des milliards de dollars de garanties déposées par les clients des banques étaient en réalité des "junk bonds" ou des titres qui se dépréciaient ce qui amenait à une réévaluation du collatéral et un besoin de financement urgent des banques.
 
 
Morgan Stanley s'est alors révélée beaucoup plus vulnérable que ce qu'elle voulait bien prétendre. Sa poche de liquidité était insuffisante. Elle pouvait difficilement financer le prêt emprunt des titres ou bien couvrir des positions sur le marché. Durant les deux dernières semaines de septembre 2008, le montant total des liquidités siphonnées par les clients Hedge funds de Morgan Stanley sont alors de 128,1 milliards de dollars (84,8 milliards de dollars la semaine qui a suivi la faillite de Lehman + 43,3 milliards de dollars la suivante).
 
 
 
17 Septembre 2008: le petit mot rassurant du président à ses employés… provoque l'énervement de ses clients

 
 
Conséquence de cette tension sur les marchés et de la fragilité supposée de Morgan Stanley: le 17 Septembre 2008, le cours de Morgan Stanley s'effondre. Il perd 24,22% à Wall Street (50% en cinq séances). Le jour même, le Pdg de Morgan Stanley envoie un mail interne à ses 46 000 employés. Voici ce qu'il leur dit:
 
 
Source: WSJ
 
 
 
(Traduction): "Je sais que vous êtes tous entrain de regarder le cours de nos actions aujourd'hui, et moi aussi. Après les résultats solides que nous avons publié hier et nos 179 milliards de dollars de liquidités, presque tous les analystes financiers ont mis en évidence ce matin-là qu'il n'existe pas de base rationnelle aux mouvements observés dans le cours de nos actions et sur les spreads de nos Credit Default Swaps.
 
Que s'est-il passé? C'est très clair pour moi: nous sommes au milieu d'un marché contrôlé par la peur et les rumeurs, et les vendeurs à découvert se ruent sur nos actions pour les faire baisser. Vous devriez savoir que le comité de gestion et moi prenons toutes les mesures possibles pour arrêter cet agissement irresponsable sur le marché. Nous avons parlé au secrétaire du Trésor, monsieur Paulson. Nous avons aussi parlé au président de la SEC, monsieur Cox. Nous sommes également en communication active avec nos actionnaires, nos contreparties et nos clients. Je vous encourage tous à communiquer avec vos clients, en les rassurant pour qu'ils soient au courant de notre forte performance et de notre solidité capitalistique".
 
 
 
-John Mack tente de rassurer ses troupes en soulignant que ses résultats financiers ont été salués par les analystes de Wall Street. Ce fut les, effèctivement (voir News Bloomberg 17/09/10). Mais sur des chiffres biaisés qui ont faussé la vèritable situation. Mack fanfaronne en justifiant une position de liquidités de quelques 179 Milliards de dollars. Or, dans la réalité, il s'avèrait que les 2/3 provenaient de la banque fédérale américaine.
 
 
 
-Il s'est avéré aussi que cette intervention de John Mack a eu pour conséquence de provoquer l'agacement des clients Hedge funds de Morgan Stanley. Certains clients seraient parti de cette banque car ils n'auraient pas admis les critiques sur l'agissement des Hedge funds qui étaient pris comme des bouc émissaires. Selon certaines sources, Jim Chanos, président-fondateur du Hedge fund Kynikos LP spécialisé dans la vente à découvert, aurait décidé de retirer ses 1 milliard de dollars placés chez Morgan Stanley en raison des déclarations de Mack.
 
 
 
9 Octobre 2008: Morgan Stanley publie ses comptes trimestriels
 
 
 
Source : Morgan Stanley
 
 
 
(Traduction): "Durant le mois de Septembre 2008, les marchés du crédit ont connu une perturbation significative. En réponse à la détérioration du marché, la Société a mis en œuvre des actions de type CFP pour soutenir davantage sa position de liquidité. Ces actions comprennent, mais ne sont pas limitées à: (i) l'hypothèque d'actifs jusqu'alors non grevés, (ii) la réduction sélective de certains financements et de notre bilan; (iii) la réduction d'actifs (vente), et (iv) un collatéral du gouvernement fédéral s'engageant sur des programmes de prêts. Au total, les niveaux de réserve de liquidités de la Société au 31 août 2008 ont diminué, mais restent à des niveaux bien supérieurs que ceux observés en 2007. La réserve de liquidités de la Société continue d'être un axe principal de la direction. La Société estime que son niveau actuel de liquidité, son accès aux sources élargies de financement et de liquidités de la politique actuelle de la Fed, et le nouveau statut d'une société de holding financière permettent de concentrer nos efforts sur la réduction de l'actif total et le levier sera suffisant pour répondre aux exigences du plan de marche de la Société".
 
 
 
Cette fois-ci, on notera donc que Morgan Stanley a indiqué utiliser des programmes de la Fed. Mais tout le monde était alors au courant. En revanche, elle s'est gardée de spécifier le montant astronomique des lignes de Crédit qu'elle a pu recevoir. Secret, quand tu nous tiens!
 
 
Le total des sommes dèbloquées par la banque fédérale amèricaine pour sauver les banques internationales s'élève à 16115 milliards de dollars...
 
 
 
 
A elle seule, Morgan Stanley aura bénèficié d'emprunts de 2041 milliards de dollars de la part de la Fed (entre Décembre 2007 et Juillet 2010):

 
 
 
Morgan Stanley n'a jamais mentionné les programmes d'urgence qui auront permis son sauvetage. La Fed n'a jamais divulgué ses interventions. L'opacité était la "règle d'or". Il aura fallu une bataille juridique pour parvenir à l'aurorisation de la Haute court de justice fédèrale, en Mars 2011, pour nous livrer le dètail des arrangements entre amis.
 
 
Morgan Stanley est-elle un cas unique ? Nous verrons plus tard que Dexia, BNP et la Société Générale ont elles aussi profité en cachète de la générosité de la banque fédérale amèricaine à hauteur de quelques 458 Milliards de dollars d'apport de liquidités...
 
 
Sacha Pouget
 
Poster un commentaire

6 commentaires

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget vendredi, 26 août 2011 12:14 Posté par sacha Pouget

    Bonjour Vincent,

    Entièrement d'accord avec toi sur les 1200 milliards $.

    Ensuite, comme tu dis: il y a de quoi s'interroger sur la solidité des banques françaises. On a pu lire le 20 Août, dans le JDD, le Pdg de la SocGen qui rassurait en disant que sa banque "{n’a pas de problèmes de liquidités, que son activité est saine et que ses capacités d’investissement sont intactes}".

    [http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Le-PDG-de-la-Societe-generale-explique-la-crise-bancaire-375995/->http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Le-PDG-de-la-Societe-generale-explique-la-crise-bancaire-375995/]

    Chose ahurissante, il estime que les banques sont "victimes des révisions à la baisse des perspectives de croissance mondiale". Un peu facile de mettre tout ça sur le dos de l'environnement dégradé. Après tout, il faut bien trouver une explication. Celle de Morgan Stanley était les vendeurs à découverts. Là, ça change. C'est bien.

    Mais il suffit de regarder le niveau des CDS des banques européennes en ce moment pour s'apercevoir qu'on est au même niveau qu'au plus haut de 2008:

    [http://www.businessinsider.com/moneygame/markets->http://www.businessinsider.com/moneygame/markets]

    Ce n'est pas un problème d'environnement dégradé! C'est simplement le retour de la peur avec l'aversion au risque de contrepartie

    Pour finir, je rappelle tout de même que le prédécesseur d'Oudéa à la SG, Daniel Bouton, avait rassuré tout le monde en avançant le 8 Septembre 2008 que «{la Société générale est exposée de manière marginale à la crise}» ; Il s'est avéré que la Fed lui accordait quelques 10 milliards de dollars de prêts au même moment.

    Alors les Pdg peuvent nous dire ce qu'ils veulent… Lorsqu'ils nous parlent de liquidités c'est qu'il y a une intervention des banques centrales pour masquer leur incapacité à gérer les risques et les crises. Mais jusqu'à quand tout cela va-t-il tenir ?

  • Lien vers le commentaire Vincent BENARD vendredi, 26 août 2011 07:40 Posté par Vincent BENARD

    En fait, 16115 milliards, c'est le total cumulé de tous les prêts, y compris ceux qui ont été remboursés, reprêtés et ainsi de suite. En gros, l'augmentation du bilan de la FED pour aider ces banques aurait culminé à 1200 milliards, si on en croit les bilans de la FED (faut avoir confiance, évidemment, ce qui est difficile aujourd'hui).

    Ce qui est déjà énorme, mais me parait être le montant important à retenir.

    En tout cas, voilà qui interroge sur les déclarations "la main sur le coeur" de la solidité des banques françaises auxquelles nous avons eu droit avant hier...

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget jeudi, 25 août 2011 23:09 Posté par sacha Pouget

    {@brucibru2}: très intéressant comme point de vue. Je confirme effectivement que toutes les banques ont remboursé (dernier emprunt remboursé en juin/Juillet). Mais ça ne veut pas dire que les liquidités soient suffisantes.

    Exemple, avec Bank of America. Aujourd'hui, Warren Buffett est intervenu sur Bank of America. Il a investi 5 Milliards $ sur ce cheval boiteux - voir ces CDS qui sont au même niveau qu'au plus fort de la crise des subprimes:

    [http://www.bespokeinvest.com/thinkbig/2011/8/23/bank-of-america- default-risk.html->http://www.bespokeinvest.com/thinkbig/2011/8/23/bank-of-america- default-risk.html]

    Sa filiale Countrywide, hautement toxique, est loin de rassurer. Mais lorsqu'on connaît le flair de Warren (voir son investissement dans Goldman qui lui a rapporté 1,6 Milliards $ au plus fort de la crise en Septembre 2008) on peut tout de même être rassuré.

    Ensuite, ce n'est pas parce que le problème a été résolu en 2008 avec cette intervention massive qu'on peut en déduire que nous sommes sauvés.

    La gestion de la Fed a permis d’éviter la crise systémique et de sauver la fed. Mais pour combien de temps encore, et surtout de quelle manière (sans la moindre transparence)? Ma conviction est aussi qu'ils auraient pu éviter la chute de Lehman Brothers (j'en apporterai des preuves prochainement). Quelle valeur d'exemple aura été Lehman puisque toutes les banques continuent comme avant?

    Mais le pire, c'est qu'ils recommenceront...


    {@pavdu69}: arroser de liquidités la Planète Finance de 16115 milliards $ (SEIZE MILLE CENT QUINZE MILLIARDS $, quand on y pense) pendant deux ans pour sauver les banques. Quand on y pense: ça paraît hallucinant. Quand on compare ce Plan par rapport à celui de la Grèce - renflouée à hauteur de 158 Milliards d'euros avec le FESF des gouvernements pour 2/3 - l'échelle est à la démesure.

    Maintenant, il est vrai que si on ajoute d'autres pays comme la Grèce, l'Espagne, l'Italie ou le Portugal... aucun doute que l'Europe ne pourra pas faire face. Du moins elle explosera en plein vol alors même que les aides seraient largement inférieures à ce qui a pu être débloqué aux US.

  • Lien vers le commentaire jctrader56 jeudi, 25 août 2011 17:30 Posté par jctrader56

    "Le total des sommes dèbloquées par la banque fédérale amèricaine pour sauver les banques internationales s'élève à 16115 milliards de dollars, dont 1200 milliards de dollars passés sous silence..."

    1200 milliards , pfff à peine 8% : tu chipotes pour pas grand chose ... :)))))

    Article intéressant . Merci.