Je vous en parlais au mois de juin, les métacoins ouvrent de nouvelles possibilités d’utilisation de la blockchain Bitcoin, comme la création d’actifs financiers ou la mise en place de paris décentralisés. A l’époque, les deux principaux protagonistes étaient les projets Mastercoin et Counterparty. Début octobre, les choses se sont accélérées puisque Partik Byrne, CEO d’Overstock.com (numéro trois de la vente en ligne aux USA avec plus d’un milliard de dollar de chiffre d’affaires), a annoncé que sa compagnie allait financer le projet Médicis. Depuis cette annonce le prix des XCP, l’unité monétaire de Counterparty, est passé de 0,005 BTC par XCP à 0,013, soit une hausse de 160%. C’est en effet une excellente nouvelle pour ce protocole, et l’on a l’impression que cela scelle le débat de savoir de qui de Counterparty ou Mastercoin va émerger. Mais kézako que ce projet ? Le projet Médicis consiste à créer une interface utilisateur permettant d’utiliser facilement les fonctionnalités du protocole Counterparty.
Olivier Bussman, le chief innovation officer de la banque UBS (donc le genre de personne qui sait de quoi elle parle), a déclaré : blockchain technology will not only change the way we do payments but it will change the whole trading and settlement topic. Ce que l’on peut traduire approximativement par : la technologie de la blockchain va non seulement modifier la manière dont l’on paye mais également la manière dont le trading et les réglements-livraisons sont effectués.Est-ce qu’Olivier Bussman a lu mon article sur les métacoins ? Le mystère reste entier. Toujours est-il que lui aussi a compris le potentiel révolutionnaire de la blockchain pour la finance de marché. Tout comme Patrik Byrne.
Et Patrik Byrne, lui, libertarien convaincu haïssant Wall Street (il a fait un procès à des banques d’investissement pour avoir coordonner la manipulation à la baisse du cours de l’action d’Overstock), a donc décidé d’accélérer la transition. Pour l’anecdote, le nom de Médicis a été choisi parce que, outre le prestige associé à ce nom, la banque Médicis conservait des pleines réserves et ne pratiquait pas les réserves fractionnaires. Et c’est une des caractéristiques qui tient à cœur à Patrik Byrne : un des avantages compétitifs de Counterparty est la transparence du système et l’impossibilité de pratiquer des réserves fractionnaires.
Techniquement, le projet peut être achevé en quelques mois, la variable inconnue est la mesure dans laquelle la Security Exchange Commission américaine va mettre des bâtons réglementaires dans les roues de l’innovation technologique. La conformité avec les desiderata de ces messieurs de la SEC peut repousser la sortie de Médicis de plusieurs mois voire années. Espérons qu’ils fassent preuve de raison et ne roulent pas trop ouvertement pour les intérêts en sursis des financiers de Wall Street menacés par cette innovation.
Les choses deviennent sérieuses pour Counterparty
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