Vous n'êtes pas membre (devenir membre) ou pas connecté (se connecter)

Flower of Scotland

Audience de l'article : 1693 lectures
Nombre de commentaires : 0 réactions
Le 18 septembre prochain, les Écossais se prononceront sur l’indépendance de leur pays vis-à-vis du Royaume-Uni. Pour l’instant les sondages indiquent que le refus de l’indépendance l’emporterait si le scrutin avait lieu aujourd’hui (47% de « non » à l’indépendance, 38% de « oui »). Gageons cependant que les choses évolueront à l’approche du scrutin. Sean Connery l’a dit : « C’est une opportunité trop belle pour passer à côté ».


Une des principales embûches à laquelle sont confrontés les partisans d’une Écosse indépendante est l’incertitude qui a trait à la monnaie qu’utiliserait un hypothétique nouvel État indépendant. En effet le gouvernement britannique, trouvant là un moyen de pression bien commode, a d’ores et déjà fait savoir que la victoire du « oui » équivaudrait au renoncement à la livre sterling. Or la solution alternative, paraissant évidente de prime abord, qui consiste à émettre sa propre devise, n’est en réalité guère attrayante car les marchés financiers accorderaient une faible confiance à la monnaie nouvellement émise d’un jeune État. Par conséquent, ils feraient payer au prix fort son endettement à l’Écosse.

L’adoption de l’euro résoudrait ce problème de dette onéreuse. Mais la dernière chose que souhaite l’Union Européenne est d’encourager ce genre de démarche, pour ne pas favoriser la dislocation de ses États-membres. Par exemple la Catalogne pourrait dans un futur proche suivre le chemin tracé par l’Écosse, et la Vénitie signale en ce moment même ses velléités d’indépendance. Manuel Barroso a donc fait savoir que l’Écosse, avant de prétendre intégrer la zone euro, devra suivre le processus d’admission à l’Union Européenne. C’est-à-dire un parcours du combattant de plusieurs années pour une entité qui, jusqu’à son indépendance, faisait partie de cette même Union Européenne.

Pauvre Écosse, la voilà prise entre deux mastodontes politiques, le Royaume-Uni et l’Union Européenne, faisant tout pour la contraindre à renoncer à son souhait d’auto-détermination.

Je pense que vous comprenez maintenant où je veux en venir. L’existence d’une monnaie internationale éviterait ce genre de pression politique et casse-tête financier. Et il se trouve que Bitcoin est une monnaie qui est, par essence, internationale. Nombreux sont ceux qui ce sont pris à rêver à la création d’une monnaie internationale par le passé – c’était par exemple un des projets de Keynes. Bitcoin est, entre bien d’autres choses, l’incarnation de ces rêves.

Évidemment dans un avenir proche la valeur de la masse monétaire des bitcoins restera trop faible pour permettre à un État de la taille de l’Écosse d’en faire sa monnaie (aujourd’hui la masse monétaire des bitcoins se trouve entre celle de la Bolivie et Trinité-et-Tobago). Mais si l’on se projette à un horizon de 5 ans, la masse monétaire des bitcoins sera, à n’en pas douter, beaucoup plus importante. Cela permettra à des nations de taille conséquente d’en faire leur monnaie nationale. D’ici là, nous pouvons tout à fait envisager que de nouveaux – ou ancien – micro-États l’adoptent (pour cela il faudra tout de même attendre que le risque perçu et la volatilité ait diminué).

Nous voyons donc qu’en plus de permettre un renforcement sans précédant historique de la souveraineté individuelle, en éliminant à la fois les tierces parties et l’État du contrôle de la propriété privée ; Bitcoin, par sa dimension internationale, a également le potentiel de faciliter  l’obtention de la souveraineté pour certaines nations et entités, en les immunisant contre les pressions monétaires et financières internationales. Marc Andreseen, entrepreneur et créateur du premier navigateur Web à succès, prévoit une explosion du nombre d’Etats souverains au XXIe siècle. Il y a fort à parier que Bitcoin favorisera cette tendance.
Poster un commentaire