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Michel de Poncins

Michel de Poncins

Ancien directeur de société, Michel de Poncins est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, et docteur en Économie.

Il est fondateur et président de l'association Catholiques pour les Libertés Économiques (CLE), qui organise régulièrement à Paris des conférences sur des sujets de société.

Il est administrateur du Cercle Renaissance

Dans ses livres, articles et conférences, il analyse principalement le dirigisme étatique qui est, à ses yeux, le phénomène économique le plus significatif de notre époque.

Michel de Poncins anime aussi deux magazines catholiques sur Internet : Tocqueville Magazine et Radio Silence. Il pourchasse le gaspillage des deniers publics, qui est pour lui une destruction pure et simple des ressources produites par les gens qui travaillent. Il a écrit un certain nombre d'ouvrages sur ce thème, donnant des exemples de dilapidations montrant les maux que cette dilapidation entraîne, ou montrant la voie d'un redressement possible.

LE TROU DE LA SECU OU LA RUINE PROGRAMMEE

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Nombre de commentaires : 15 réactions

Comme un rituel, le fameux trou de la sécu revient chaque année à la fin de l'été. Ces jours-ci, il apparaît que le fameux déficit devrait être ramené à 13,9 milliards d'euros en 2012, contre 18,2 milliards en 2011 et 23,9 milliards en 2010. Le pouvoir a l'audace de crier victoire pour 2012 alors que ce sont de simples promesses et que, même en cas de réalisation, il s'agira toujours de déficit. La dérive financière est permanente et croissante : en 2002 le déficit était de 3,50 milliards d'euros. La Cour des Comptes, théoriquement chargée de surveiller, a écrit publiquement naguère qu'elle ne pouvait rien contrôler car il n'y avait pas de gestion.

Les remèdes imaginés dans le nouveau plan sont de même nature que dans les plans précédents. On tape au hasard sur les laboratoires, sur les patients avec de moindres remboursements, sur les indemnités d'arrêts de travail ; les complémentaires santés sont appelées au secours. La course éperdue se reproduit chaque année vers un équilibre qui, par nature, n'existera jamais. Cela ressemble au travail du sapeur camembert qui comblait un trou avec de la terre enlevée ailleurs !

Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler qu'en 1996, la dette était telle que le pouvoir de l'époque imagina de la cacher sous le tapis en créant à cette fin une bureaucratie nouvelle la CADES. Elle devait amortir 134 milliards jusqu'en 2025 et deux impôts furent inventés dans ce but : la CSG et la CRDS. Comme ces impôts ne suffisent pas, cette CADES emprunte sur le marché international pour combler davantage.

L'ORIGINE HISTORIQUE

Un rappel historique est nécessaire si l'on veut bien comprendre les raisons profondes de cette situation. C'est un gouvernement quasi communiste qui en 1946 créa la sécurité sociale, alors que personne n'en avait besoin : les risques qu'elle prétendait couvrir étaient, en effet, avant la dernière guerre très bien assurés par des circuits privés. Le projet de nationaliser ces risques rentrait, en fait, dans l'objectif fondamental de communiser la France.

En 1960 et pour mieux ramasser les sous, les URSSAF furent créés. Indépendamment du sigle, en lui-même significatif (!), ces organisations n'avaient pas d'existence légale et n'en n'ont toujours pas à notre connaissance, ceci à l'image du parti communiste lui-même.

Dans les gènes de l'organisation et dès le début, le déficit probable était inscrit. En effet, c'était et c'est toujours comme un gigantesque baquet où l'argent arrive de toutes parts et sans beaucoup d'efforts ; il en sort au hasard de l'humeur des politiciens et syndicalistes momentanément aux affaires, c'est-à-dire sans une véritable gestion. C'est pour cela qu'il est tout à fait faux d'utiliser des expressions comme : « assurance-maladie ». Une véritable assurance implique une série de contrats : choix des clients, mesure du risque, primes, indemnité en cas de sinistre, etc. Rien de tel avec la sécu. La preuve chiffrée de la ruine apparaît dans les tarifs des assurances maladie sur le marché international ; les Français qui peuvent en bénéficier pour des raisons diverses paient moins d'un tiers de ce qu'ils devraient verser à la sécu pour la prétendue assurance maladie dont ils sont arrivés à s'affranchir. Il est vrai que la sécu, pour sa défense, pourrait faire valoir les charges d'assistance qu'elle supporte d'une façon tout à fait abusive en faveur d'un grand nombre d'étrangers (CMU et AME) : même avec cette correction, la différence reste flagrante. La télévision France 3, pourtant soumise comme d’autres à la P.U.T. ou Pensée Unique Totalitaire, a dit un jour : « La Sécu avait dès son départ le déficit inscrit dans ses gênes ».

 

LA PAUPERISATION INEVITABLE

Ainsi décrite cette administration imposée au peuple français joue un rôle majeur dans la paupérisation de ce même peuple français. Par ses dimensions titanesques après des extensions successives, elle absorbe une large part de l'activité nationale ; le monstre, quels que soient les changements de statut depuis sa création, reste étroitement soumis à la dictature de syndicats dont la légitimité est plus que douteuse et qui en tirent profit. L'effet de ruine survient inévitablement par plusieurs canaux.

D'abord, les charges sociales sont meurtrières ; ajoutées aux impôts, elles expliquent largement la destruction permanente du tissu industriel avec le chômage en conséquence. Ensuite vient le caractère obligatoire du système avec la tornade permanente des lois et règlements : des contrats libres sont toujours créateurs de richesse, car ils mettent en jeu la responsabilité personnelle.

A signaler l’asservissement progressif de la médecine au monstre étatique ; Le système comporte direction des prix, suppression des choix individuels, mise au pas des médecins et de l’industrie pharmaceutique, dictature des syndicats.

Il faut ajouter la stérilisation d’immenses capitaux. De tous temps les hommes épargnaient pour le jour où la maladie interviendrait et ces épargnes contribuaient à la richesse générale. Quand la sécu fut rendue obligatoire, elle obligea tout le monde à cotiser dans son immense gouffre, ce qui fit disparaître l’épargne correspondante et la richesse future qu’elle devait générer, avec notamment le jeu fabuleux des intérêts composés. Quelle est aujourd’hui la richesse manquante et quels sont les gigantesques capitaux qui ne sont pas nés ? Difficile à calculer. La quasi interdiction de la retraite par capitalisation a, aussi, privé l'économie de montants appréciable de capitaux que la capitalisation aurait mis en œuvre.

 

POUR LA LIBERATION

La feuille de route qu'emprunterait un pouvoir « Libérateur » pour sortir du piège peut être définie.

Il y aurait la libération de l'assurance-maladie avec la possibilité de s'assurer sur le marché international : cela devrait être relativement facile puisque des directives européennes sont claires à ce sujet. Un éditorial de la revue d’information de la mutuelle du ministère de l’Intérieur a écrit  : « L’application des directives européennes qui tend à faire jouer la libre concurrence va nous obliger, un jour ou l’autre, à briser le monopole de notre sécurité sociale ». Sur le plan de la retraite il ouvrirait une large place à la retraite par capitalisation. Le problème des hôpitaux publics qui sont une source de perte est connu et devrait être géré. Également, il faudrait porter remède à l'assistance médicale très générale sous diverses formes en faveur d'étrangers qui seraient mieux soignés en restant chez eux.

Mais il faudrait encore que ce pouvoir libérateur ait l'intelligence et la volonté de s'attaquer à certaines vaches sacrées et ce n'est pas gagné d'avance.

 

Michel de Poncins.

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15 commentaires

  • Lien vers le commentaire jctrader56 samedi, 01 octobre 2011 10:20 Posté par jctrader56

    Bien d'accord avec toi Yves. Le prix du méicament en France est proposé par les labos , discuté puis validé par l' Etat . {{Quant à la Sécu , l'organisme payeur, elle n'a strictement rien à dire}} ce qui me parait le comble . Un système d'appel d'offres permettrait comme cela se passe en Europe de diminuer les couts .
    Maintenant , il faut bien savoir que générique ne veut pas systématiquement dire médicament strictement équivalent ...loin de là . Aucune analyse sur le comportement et la diffusion du produit : on demande juste d'avoir le même grammage de produit ({la pharmacocinétique , on s'en fout alors que les études de celles ci prennent en moyenne un an lorsqu'on crée un nouveau produit})
    L'OMC exige que le "comprimé générique " contienne ...de 80-100% du grammage référent !!! Cà c'est le top : tu achètes du DOLIPRANE 500 ? So générique peut ne contenir que 400mg tout en affichant sur sa boite 500mg : vous en connaissez beaucoup des industries où on peut pratiquer ainsi ???A 50 grammes près sur 1000 grammes de viande , vous pouvez accuser votre grande surface préféré..pas pour le s médicaments. ET il en est de même pour des médicaments à visée cardiologique ..là je n'ose imaginer les différences qu'il peutr y avoir .

  • Lien vers le commentaire yves samedi, 01 octobre 2011 06:25 Posté par yves

    Du copinage et corporatisme partout pour empêcher la concurrence a pour résultat comme je le lis hier dans "20 minutes" : nos médicaments génériques coûtent 3 fois plus chers qu'aux Pays-Bas (Amsterdam). Oui, vous avez bien lu, nous payons 200% plus cher que nos voisins néerlandais. Un autre exemple, je voyage souvent en Asie ... à Séoul, je peux me faire faire des lunettes (contrôle de vue + fourniture des montures et verres avec autant de sérieux et professionnalisme qu'en France) pour 7 fois moins cher qu'en France ! Pourquoi continuer à faire passer des lois pour ruiner notre société et la rendre un peu plus idiote tous les jours.

  • Lien vers le commentaire jctrader56 jeudi, 29 septembre 2011 07:38 Posté par jctrader56

    Cesta, un medecin hospitalier coute à l'Etat 20% de + qu'un libéral..Il gagne autant ou presque en net avec les avantages du salariat . C'est la raison pour laquelle , comme je le soulignais + haut, les jeunes médecins investissent les hopitaux plutôt que de s'installer : c'est la raison du flux : plus de journée de 10-12 heures (55h/semaine pour avoir le revenu actuel) mais 40 heures par semaine , congés payés, etc..D'ailleurs, si on réduisait le nombre énorme de médecins hospitaliers, l'hopital ferait des économies ...et pourrait employer plus d'infirmières et d'aide soignantes , bien plus utiles aux malades pour un cout moindre.
    On peut choisir de nationaliser : on se retrouve avec les mêmes problèmes que ci dessus . Lorsque l'hopital est passé aux 35heures (40 pour les médecins), il lui a fallu embaucher à tour de bras.
    En ville , même conséquence avec des délais de + en + longs et une médecine à 2 vitesses (exemple de la Grande Bretagne ou de l'Allemagne ou sont différencies service public et service "mutuelle" + cher mais + rapide ...que fait on des + pauvres ...
    En fac, dès la deuxième année, il est dit que si on voulait faire du fric il fallait choisir dentaire....les étudiants le savent bien :))
    Bonne journée.

  • Lien vers le commentaire jctrader56 mercredi, 28 septembre 2011 22:04 Posté par jctrader56

    pour ceux qui pourraient croire les aneries d'ernest , allez voir les chiffres de la CARMF (la caisse de retraite des médecins) qui recoit les déclarations fiscales ...Les plus gros CA moyens sont à 157000 euros, et la moyenne des spe est à 108000 en secteur 2.
    Un minimum de connaissances statistiques prouve que tu ne peux avoir plusieurs amis qui touchent + de 250.0000 euros nets . Ou tes amis te mentent .....:))

    Mauvais amis, pas bon en stat, pas de référence précise , ..Mal parti ernest , mal parti...

  • Lien vers le commentaire jctrader56 mercredi, 28 septembre 2011 21:56 Posté par jctrader56

    "En septembre 2011, la cour des comptes a sorti un rapport qui dit exactement l’inverse que ce que tu racontes (nombre de médecins en campagne, primes d’installation ...)."

    bon , alors pourquoi voudrais tu que je t'explique comment faire des économies : ce serait forcément des mensonges puisque tous mes chiffres sont faux ...moi je suis sur qu'il faut revoir les tiens !!!
    Le succès de médecine : non , on a regroupé médecine, pharma, kiné, infirmires, sage femme dans le même tronc commun : çà fait beaucoup d'inscrits mais ce n'est en rien que des futurs médecins.

    {{Tes amis médecins à 250.000 euros nets ...là je suis mort de rire !!}}! tu racontes vraiment n'importe quoi et en + tu en as plusieurs ....

    Tout une génération s'est détournée de médecine pour aller vers les études commerciales ou financières : en 5 ans d'activité , ils dépassaient déjà le revenu moyen d'un spécialiste (sauf radiologue et bio).

    ps : je ne suis pas syndicaliste médical et n'exerce pas la profession de médecin.

  • Lien vers le commentaire jctrader56 mercredi, 28 septembre 2011 14:14 Posté par jctrader56

    IL y'a moyen de faire des économies sur le système en place : ce qui manque est la volonté politique . Je le dis souvent : nommez moi ministre et j'équilibre les comptes en 3 mois ...mais je serai viré dès le 15ème jour ...:)))

  • Lien vers le commentaire jctrader56 mercredi, 28 septembre 2011 14:12 Posté par jctrader56

    1/sachant que ce sont les plus "pauvres" qui utilisent le + la sécurité sociale (maladies liées à une mauvaise hygiène de vie , emplois difficiles, chomage, etc..) , la faire disparaitre aggraverait leurs conditions de vie et leur accès aux soins...

    2/les fonds de pension sont des illusions puisque gérés par des financiers qui se servent au passage : seul un mixte sécu/ fonds est acceptable et les bienfaits de cette association ne se fera sentir que dans qqes années.

    3/ pour répondre à zoulou à propos des médecins : de - en - de jeunes veulent se taper 10 ans d'études de médecine alors qu'avec 5 ans post bac on obtient un revenu annuel identique. Il y'a déjà pénurie de médecins, diminuer leurs revenus fera arrêter les anciens proches de la retraite (et ils sont nombreux) et découragera les jeunes. Si tu trouves que la file d'attente aux urgences n'est pas encore assez longue (3-4 heures en moyenne sauf urgences vitales), que tu as un RV rapide chez un gynéco ou un ophtalmo, dis moi où tu habites...
    IL manque cruellement de libéraux en campagne.. mais la ville est submergée. Seuls 10% des nouveaux médecins s'installent en ville et préfèrent l'hopital et ses 40 heures hebdomadaires, 6 semaines de congés payés (pas le cas des libéraux), 1 semaine de formation ,..bref les conditions des salariés comme toi. Et tout çà nous coute beaucoup plus cher qu'un libéral en ville !! Mais on ne le voit pas puisqu'on ne paye pas l'hopital ...
    Et pour t'éclairer , je te signale que le prix de la consultation en France est la moins chère d'Europe !! En Allemagne , on fait du 1/3 payant(personne ne voit le coût) mais la consultation revient à 27 euros et dure en moyenne ...5 minutes. En France , elle est de 15 minutes pour 23 euros.
    POurquoi les médecins veulent toujours augmenter leur consultation ? Et bien parce que les charges augmentent sans cesse et que le bénéfice net baisse . Tout bête.