En effet, BMPS est l’établissement italien disposant de la plus forte proportion de créances douteuses. Elles représenteraient 41% du total de son portefeuille de prêts.
Cette mauvaise santé financière a fait réagir la Banque centrale européenne qui a ordonné à la BMPS de réduire ses créances douteuses. Dans un communiqué, la BCE demande à la banque de ramener le ratio des créances douteuses à 20% du montant global des créances pour 2018.
Les actifs pourris s’élèvent à 46.9 milliards d’euros bruts, soit 24.2 milliards d’euros nets. Une somme astronomique capable de déliter la banque de manière instantanée.
Comme la plupart de ses consœurs italiennes, la Monte dei Paschi di Siena souffre également de problèmes de capitalisation. L’action en ce 5 juillet 2016 vient d’ailleurs toucher un plus bas historique à 0.29 euro, soit une baisse d’environ 11.55% sur un jour de cotation.

A noter qu’UniCredit, premier groupe bancaire du pays, n’est pas au mieux de sa forme. Il a perdu 63% de sa capitalisation boursière depuis le 1er janvier car estimé peu rentable et sous-capitalisé.
C’est donc l’ensemble du système bancaire italien qui est en train de dérailler par le biais de secousses intermittentes. Les banques italiennes techniquement en faillites sont des bombes à retardement risquant de faire sauter l’ossature interbancaire européenne (mettant à mal la stabilité de la zone euro).

Ce n’est pas l’indice des banques italiennes, le FTSE Italia All-Share Banks qui va nous démontrer le contraire. Il a perdu plus de 50% en l’espace de seulement 6 mois !

Face à la débâcle, la commission européenne vient d’autoriser au gouvernement italien de pouvoir garantir les dettes des banques
Mais ce fonds de garantie d’une valeur de 150 milliards d’euros serait bien insuffisant lors d’un crash généralisé. Matteo Renzi a d’ailleurs affirmé, qu’il ne s’agissait juste en réalité, que d’une soupape de sécurité pour éviter un phénomène d’affolement de la part des déposants. Le programme de provision de liquidités s’étendra sur 6 mois et s’insère dans le cadre des règles de l’Union européenne sur l’aide des Etats en période de crise.
Selon la commission européenne, 360 milliards d’euros de créances douteuses plombent d’au moins 18% le bilan des banques transalpines. Autrement dit, un tiers de la mauvaise dette européenne serait répartie dans les établissements italiens !
Le gouvernement italien ne sait plus où donner de la tête !
Pour endiguer une détérioration croissante, Matteo Renzi a lancé récemment le fonds Atlante. Un ballon d’oxygène financé à hauteur de 5 milliards d’euros.
Malheureusement, ce niveau de capitalisation est trop faible pour soutenir les plus grandes banques du pays. Les épargnants et actionnaires ne sont pas assurés de revoir leur argent si la situation dérape.
Les Etats ne seront pas capable de sauver les banques en cas de faillite
Mi décembre 2015, rappelons nous que des milliers d’épargnants se sont vu lésés par la faillite de 4 banques régionales italiennes. La Banca Etruria, la Banca Marche, la Cassa di Ferrara et la CariChieti ont mis la clef sous le paillasson rattrapées par des histoires de prêts toxiques. En seulement quelques fractions de secondes, c’est parfois le fruit de toute une vie d’économie qui est parti en fumée !
La France, pas mieux lotie que l’Italie
Les banques françaises ne sont pas à l’abri d’un phénomène de bankrupt. Nos 4 plus importantes banques affichent des leverage effrayants, tel je l’ai indiqué dans un précédent article.
Le Brexit a remis en cause la solidité des banques européennes et a opéré comme une sorte de stress test anticipé. Nous en voyons les conséquences, des valorisations bancaires qui dévissent, et une Europe aux portes de l’agonie, qui se désintègre dans le flot de ses contradictions.
Ce cocktail explosif doit nous alerter sur quel type de stratégie miser pour son épargne. Il serait bien regrettable de finir le cul nu comme certains de nos amis italiens.
Malgré qu’elles soient peu nombreuses, des solutions existent. Conserver son argent en retrait des turbulences fiancières reste possible. Le choix d’un établissement bancaire fiable est évidemment un acte déterminant. Mais, il y a aussi d’autres facteurs à prendre en compte, si l’on désire enfin dormir sur ses deux oreilles, l’esprit zen. J’en parle en détail ici.
William Finck