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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

« Après le calme, la tempête ? »

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Mes chères contrariées, mes chers contrariens !

Je dois vous avouer qu’en parcourant les informations, les dépêches et les rumeurs ce week-end, j’en suis resté assez pantois. Cela m’arrive rarement. D’où l’idée justement de vous en parler.
En gros, tout va bien, l’eau coule au robinet, la lumière s’allume et votre supermarché du coin est bien approvisionné. Si vous avez encore un boulot, votre carte bleue marche, et comme l’État n’a pas encore fait faillite si vous êtes retraité… vous avez reçu votre dernière pension. Allumez la télé et les âneries d’usage sont bien diffusées. Tout semble donc normal. Tout ?

Eh bien non ! Alors accrochez-vous, je vous emmène faire une petite promenade à travers le maquis des informations toutes plus réjouissantes les unes que les autres.

Rumeurs confirmées de coup de l’État en Grèce

Tout provient d’un article du Guardian qui explique que les réservistes des forces spéciales ont appelé officiellement à renverser le gouvernement grec qui ne dirige plus dans l’intérêt du peuple, ce qui, soit dit en passant, n’est tout de même pas tout à fait faux. Ce qui restait une rumeur s’est trouvé confirmé de fait par les arrestations massives qui ont touché ce week-end la direction du parti Aube dorée (tendance nazi/fasciste). Effectivement, les « zautorités » grecques commencent à frissonner de peur… et de vous à moi, elles ont bien quelques raisons ! Officiellement, tous les députés et grands chefs du parti d’extrême droite ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur le décès d’un militant d’extrême gauche assassiné par un membre d’Aube dorée… toute similitude avec l’affaire Méric serait purement fortuite.
Officiellement, c’est donc la raison. Officieusement, l’armée appelant à un coup d’État et le parti d’extrême droite étant la vitrine politique de l’armée… il n’y a qu’un pas que je saute allègrement pour en conclure que les jours de la démocratie grecque semblent bien comptés.

L’Italie sans gouvernement

Évidemment, Berlusconi a fini par faire des siennes tout en sachant que Mario Monti n’a rien réglé et que Letta (le Premier ministre qui vient de tomber) n’a pas fait grand-chose non plus à part augmenter encore un peu plus l’endettement italien… mais il n’y peut rien puisque la dette est hors de contrôle.
Résultat ? Eh bien Beppe Grillo (vous vous souvenez, l’horrible et méchant populiste) est devenu un oracle puisqu’il avait prédit il y a six mois qu’il se passerait ce qu’il se passe aujourd’hui, c’est-à-dire six mois après…

L’idée des dirigeants « raisonnables » en Italie (est considéré comme un dirigeant raisonnable un dirigeant pro-banque et adhérant au projet européen sans contestation aucune) est qu’il faut absolument reformer un gouvernement d’union européenne (heu pardon nationale) afin d’éviter toute nouvelle élection.

Vous devez comprendre que les peuples d’Europe, excédés par l’Europe justement, pourraient avoir une fâcheuse tendance à tout envoyer valdinguer… d’où l’idée logique de ne surtout pas leur demander leur avis.

Reste à voir si la classe politique transalpine saura se mettre d’accord pour la formation d’un nouveau gouvernement. En attendant… l’Italie est ingouvernable.

Aux USA, psychodrame annuel sur le plafond de la dette !

Avant de parler de la dette, parlons d’une banque bien connue outre-Atlantique. La JP Morgan. Il semblerait que l’on s’achemine vers une amende record de 11 milliards de dollars dans l’affaire des crédits hypothécaires. 11 milliards de dollars, cela commence à faire un peu de sous, surtout lorsque l’on sait que ce n’est pas la seule casserole que traîne le patron de la JP Morgan. Il y a l’affaire de la baleine de Londres plus encore quelques autres milliards de pertes cachés sous le tapis. Il ne s’agit là que de l’une des plus grosses banques du monde pour ne pas dire la plus grosse surtout si l’on inclut dans le calcul les produits dérivés… Mais tout va bien, enfin jusqu’ici, car rien ne dit que la JP va tenir, et si elle s’effondre Ben Bernanke, le mamamouchi de la FED, risque fort de nous remettre une grosse couche d’impression monétaire… Raison sans doute pour laquelle il n’a pas levé le pied comme prévu, surtout qu’en plus se pose le problème du relèvement du plafond de la dette.

C’est le désormais rendez-vous politico-économique annuel aux États-Unis. Évidemment, républicains et démocrates s’étripent joyeusement comme tous les ans. Comme tous les ans, au dernier moment, on trouve un accord et hop… tout repart (surtout les marchés boursiers).

Cette année pourtant, nous pourrions avoir une surprise sans doute désagréable, un peu comme avec Ben Bernanke à la FED. Les républicains veulent bien augmenter le plafond de la dette uniquement si les démocrates décalent d’un an l’entrée en vigueur « d’Obamacare », qui est la couverture médicale pour tous aux USA. Inacceptable pour les démocrates, et les républicains n’en démordent pas. En l’absence d’accord, eh bien c’est l’État fédéral qui s’arrête, les fonctionnaires qui rentrent chez eux… et les militaires qui ne sont pas payés. Heureusement, les banques ont annoncé qu’elles prêteraient aux fonctionnaires et feraient des avances… Heureusement que Ben Bernanke, qui est déjà au courant depuis deux mois des tractations à Washington, laisse le robinet de liquidités couler à flot car comment dire… l’économie américaine risque vraiment d’en avoir besoin. 800 000 fonctionnaires sans solde du jour au lendemain, ce n’est pas de nature à « donner confiance » et à améliorer la croissance.

La France (ou ce qu’il en reste) attaque la Suisse !

Et alors là, je crois que l’on touche le pompon !! J’en ai avalé ma cigarette électronique (oui je ne fume plus depuis 15 jours à la plus grande joie de ma femme, désormais je vapotte… mes enfants disent que je pipotte…). Je vous reparlerai à l’occasion de la cigarette électronique ! Bref.

Vous vous souvenez sans doute des manœuvres militaires de l’armée suisse l’année dernière. L’exercice était de sécuriser les frontières car dans les autres pays européens (dont la France), c’était le chaos et la guerre civile. C’est un article parfaitement sérieux du Matin en Suisse qui s’appuie sur des sources parfaitement publiques et officielles de l’armée suisse.

Je cite car franchement, de vous à moi, cet article dont vous trouverez le lien ci-dessous vaut son pesant de cacahuètes.

« Dans un nouvel exercice de l’armée, le Jura français rebaptisé «Saônia», appuyé par la Brigade libre de Dijon, menace d’attaquer la Suisse si elle ne reprend pas une partie de sa dette.

Stabilo Due, qui prévoyait le chaos social européen et l’afflux de réfugiés, avait fait le tour du monde en 2012. Duplex-Barbara, le nouvel exercice des Brigades blindées que «Le Matin Dimanche» s’est procuré, se projette dans une Europe décimée par une longue dépression. «Saônia», État ruiné situé dans l’actuel Jura français, accuse la Suisse d’être responsable de son déclin. La Brigade de Dijon, organisation paramilitaire, menace d’envahir la Suisse si elle n’éponge pas la dette saônienne »….

Heureusement, Pierre Moscovenividivici nous a rassurés en nous expliquant que nous n’avions rien à craindre, que la France n’avait aucun problème pour financer sa dette.

Vous pouvez donc visualiser concrètement comment les Suisses eux envisagent les futurs problèmes évidents qui vont se poser à une Europe surendettée prise entre chaos social, guerres civiles, guerre tout court et coup d’État militaire.

Récapitulons !

En un week-end, JP Morgan est au bord de l’effondrement et pourrait entraîner à elle seule l’ensemble du système bancaire mondial.

L’État américain risque de fermer dès le 1er octobre et à en croire mon calendrier, c’est bientôt !

La Grèce vient de déjouer un coup d’État… pour le moment !

L’Italie n’a plus de gouvernement !

La Suisse se prépare à une invasion de la France qui, soit dit en passant, était prête à envahir la Syrie…

Si comme aiment à le dire les optimistes « le pire n’est jamais sûr », de vous à moi, il a tout de même l’air bien parti !

À demain… si vous le voulez-bien !!

Charles SANNAT

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
Coup d’état en Grèce par Atlantico

Coup d’état en Grèce par The Guardian

The Wall Street Journal sur la JP Morgan

La France déclare la guerre à la Suisse par Le Matin
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