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"On ne pouvait pas savoir"...
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/BOIRAL/10677
Trente ans d’une institution secrète
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/BOIRAL/10677
Trente ans d’une institution secrète
Pouvoirs opaques de la Trilatérale
Dirigeants des multinationales, gouvernants des pays riches et partisans du libéralisme économique ont vite compris qu’ils devaient se concerter s’ils voulaient imposer leur vision du monde. Dès juillet 1973, dans un monde alors bipolaire, David Rockefeller lance la Commission trilatérale, qui va marquer le point de départ de la guerre idéologique moderne. Moins médiatisée que le forum de Davos, elle demeure très active, au travers d’un réseau d’influences aux multiples ramifications.
par Olivier Boiral, novembre 2003
Sa charte fondatrice résume : « Centrée sur l’analyse des enjeux majeurs auxquels font face l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon, la Commission s’attache à développer des propositions pratiques pour une action conjointe. Les membres de la Commission regroupent plus de 200 distingués citoyens provenant des trois régions et engagés dans différents domaines (2). »
La création de cette organisation opaque, où se côtoient à huis clos et à l’abri de toute compromission médiatique des dirigeants de multinationales, des banquiers, des hommes politiques, des experts de la politique internationale, ou encore des universitaires, coïncide à ce moment avec une période d’incertitude et de turbulence dans la politique mondiale. La gouvernance de l’économie internationale semble échapper aux élites des pays riches, les forces de gauche paraissent de plus en plus actives, en particulier en Europe, et l’interconnexion croissante des enjeux économiques appelle une coopération plus étroite entre les grandes puissances. La Trilatérale va rapidement s’imposer comme un des principaux instruments de cette concertation, soucieuse à la fois de protéger les intérêts des multinationales et d’« éclairer » par ses analyses les décisions des dirigeants politiques (3).
A l’image des rois philosophes de la cité platonicienne contemplant le monde des idées pour insuffler leur sagesse transcendante dans la gestion des affaires terrestres, l’élite rassemblée au sein de cette institution fort peu démocratique — et que la démocratie inquiète dès lors que des groupes autrefois silencieux s’en mêlent — va s’employer à définir les critères d’une « bonne gouvernance » internationale. Elle véhicule un idéal platonicien d’ordre et de supervision, assuré par une classe privilégiée de technocrates qui place son expertise et son expérience au-dessus des revendications profanes des simples citoyens :« Un lieu protégé, la Cité trilatérale, où la technè est loi, commente Gilbert Larochelle. Et, postées en surplomb, des sentinelles veillent, surveillent. Le recours à l’expertise ne relève point d’un luxe, il offre la possibilité de mettre la société face à elle-même. Le mieux-être ne vient que par les meilleurs qui, en leur hauteur inspirée, produisent des critères pour les relayer vers le bas (4). »
Les thèmes débattus au sein de cette oligarchie de la politique internationale, dont les réunions annuelles se déroulent en différentes villes de la Triade, le sont dans une discrétion qu’aucun média ne semble plus vouloir troubler. Chaque sujet fait l’objet de rapports annuels (The Trialogue) et de travaux thématiques (Triangle Papers) réalisés par des équipes d’experts américains, européens et japonais triés sur le volet. Edités régulièrement depuis une trentaine d’années, ces documents publics traduisent l’attention de la Trilatérale à des problèmes globaux censés transcender les souverainetés nationales et appeler l’intervention des pays riches : réforme des institutions internationales, mondialisation des marchés, environnement, finance internationale, libéralisation des économies, régionalisation des échanges, rapports Est-Ouest (surtout au début), endettement des pays pauvres, etc.
Ces interventions s’articulent autour de quelques idées fondatrices qui ont été largement relayées par le politique. La première est la nécessité d’un « nouvel ordre international ». Le cadre national serait trop étroit pour traiter des grands enjeux mondiaux dont la « complexité » et l’« interdépendance » sont sans cesse réaffirmées. Une telle analyse justifie et légitime les activités de la Commission, à la fois observatoire privilégié et contremaître de cette nouvelle architecture internationale.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont fourni une nouvelle occasion de rappeler, lors de la rencontre de Washington en avril 2002, la nécessité d’un « ordre international » et d’« une réponse globale » auxquels les principaux dirigeants de la planète sont enjoints de collaborer sous la houlette américaine. Lors de cette réunion annuelle de la Trilatérale, MM. Colin Powell (secrétaire d’Etat américain), Donald Rumsfeld (secrétaire à la défense), Richard Cheney (vice-président) et Alan Greenspan (président de la Réserve fédérale) étaient présents (5).
Ce rapport provoqua à l’époque nombre de commentaires indignés, qui dirigèrent leurs feux contre l’administration démocrate du président James Carter, qui fut membre de la Trilatérale (comme, plus tard, le président Clinton) (8).
Depuis le début des années 1980, l’attention de la presse pour ce genre d’institution semble s’être plutôt portée sur des rencontres moins fermées et surtout plus médiatisées, comme le forum de Davos. L’importance des enjeux débattus au sein de la Trilatérale et le niveau de ceux qui ont participé à ses réunions ces dernières années soulignent néanmoins son influence persistante (9).
Loin d’être un « vieux serpent de mer » qui referait surface au ravissement de quelques adeptes d’ésotérisme et de « théorie du complot », la Commission trilatérale est une institution bien établie, dont la discrétion facilite la collusion entre responsables politiques et grandes entreprises. « J’espère bien que les points de vue qui sont formulés par ces gens d’expérience ont une influence réelle sur la politique internationale ! », nous a répliqué un ancien ministre canadien qui a participé à plusieurs des travaux de la Commission trilatérale. Il faisait ainsi écho aux propos du fondateur, M. David Rockefeller : « Quelquefois, les idées mises en avant par les rapports de la Commission trilatérale sont devenues des politiques officielles. Ses recommandations ont toujours été sérieusement débattues à l’extérieur de notre cercle, et elles ont joué un rôle dans les réflexions des gouvernements et dans la formulation de leurs décisions (10). »
Ainsi se dessine la trame d’un pouvoir diffus, opaque, presque insaisissable, qui tisse ses liens à travers des clubs fermés et des rencontres internationales dont le forum de Davos représente l’expression la plus ostentatoire. Dans ces lieux de rencontres, d’échanges, de tractations gravitent les mêmes protagonistes, s’élaborent les analyses et les compromis qui précèdent souvent les grandes décisions. La Commission trilatérale est une des pièces de cet échiquier polymorphe. Elle consolide l’alliance entre le pouvoir des multinationales, de la finance et de la politique, grâce à un réseau d’influences dont les ramifications s’étendent aux principaux secteurs de la société.
Sa charte fondatrice résume : « Centrée sur l’analyse des enjeux majeurs auxquels font face l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon, la Commission s’attache à développer des propositions pratiques pour une action conjointe. Les membres de la Commission regroupent plus de 200 distingués citoyens provenant des trois régions et engagés dans différents domaines (2). »
La création de cette organisation opaque, où se côtoient à huis clos et à l’abri de toute compromission médiatique des dirigeants de multinationales, des banquiers, des hommes politiques, des experts de la politique internationale, ou encore des universitaires, coïncide à ce moment avec une période d’incertitude et de turbulence dans la politique mondiale. La gouvernance de l’économie internationale semble échapper aux élites des pays riches, les forces de gauche paraissent de plus en plus actives, en particulier en Europe, et l’interconnexion croissante des enjeux économiques appelle une coopération plus étroite entre les grandes puissances. La Trilatérale va rapidement s’imposer comme un des principaux instruments de cette concertation, soucieuse à la fois de protéger les intérêts des multinationales et d’« éclairer » par ses analyses les décisions des dirigeants politiques (3).
A l’image des rois philosophes de la cité platonicienne contemplant le monde des idées pour insuffler leur sagesse transcendante dans la gestion des affaires terrestres, l’élite rassemblée au sein de cette institution fort peu démocratique — et que la démocratie inquiète dès lors que des groupes autrefois silencieux s’en mêlent — va s’employer à définir les critères d’une « bonne gouvernance » internationale. Elle véhicule un idéal platonicien d’ordre et de supervision, assuré par une classe privilégiée de technocrates qui place son expertise et son expérience au-dessus des revendications profanes des simples citoyens :« Un lieu protégé, la Cité trilatérale, où la technè est loi, commente Gilbert Larochelle. Et, postées en surplomb, des sentinelles veillent, surveillent. Le recours à l’expertise ne relève point d’un luxe, il offre la possibilité de mettre la société face à elle-même. Le mieux-être ne vient que par les meilleurs qui, en leur hauteur inspirée, produisent des critères pour les relayer vers le bas (4). »
Les thèmes débattus au sein de cette oligarchie de la politique internationale, dont les réunions annuelles se déroulent en différentes villes de la Triade, le sont dans une discrétion qu’aucun média ne semble plus vouloir troubler. Chaque sujet fait l’objet de rapports annuels (The Trialogue) et de travaux thématiques (Triangle Papers) réalisés par des équipes d’experts américains, européens et japonais triés sur le volet. Edités régulièrement depuis une trentaine d’années, ces documents publics traduisent l’attention de la Trilatérale à des problèmes globaux censés transcender les souverainetés nationales et appeler l’intervention des pays riches : réforme des institutions internationales, mondialisation des marchés, environnement, finance internationale, libéralisation des économies, régionalisation des échanges, rapports Est-Ouest (surtout au début), endettement des pays pauvres, etc.
Ces interventions s’articulent autour de quelques idées fondatrices qui ont été largement relayées par le politique. La première est la nécessité d’un « nouvel ordre international ». Le cadre national serait trop étroit pour traiter des grands enjeux mondiaux dont la « complexité » et l’« interdépendance » sont sans cesse réaffirmées. Une telle analyse justifie et légitime les activités de la Commission, à la fois observatoire privilégié et contremaître de cette nouvelle architecture internationale.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont fourni une nouvelle occasion de rappeler, lors de la rencontre de Washington en avril 2002, la nécessité d’un « ordre international » et d’« une réponse globale » auxquels les principaux dirigeants de la planète sont enjoints de collaborer sous la houlette américaine. Lors de cette réunion annuelle de la Trilatérale, MM. Colin Powell (secrétaire d’Etat américain), Donald Rumsfeld (secrétaire à la défense), Richard Cheney (vice-président) et Alan Greenspan (président de la Réserve fédérale) étaient présents (5).
Ce rapport provoqua à l’époque nombre de commentaires indignés, qui dirigèrent leurs feux contre l’administration démocrate du président James Carter, qui fut membre de la Trilatérale (comme, plus tard, le président Clinton) (8).
Depuis le début des années 1980, l’attention de la presse pour ce genre d’institution semble s’être plutôt portée sur des rencontres moins fermées et surtout plus médiatisées, comme le forum de Davos. L’importance des enjeux débattus au sein de la Trilatérale et le niveau de ceux qui ont participé à ses réunions ces dernières années soulignent néanmoins son influence persistante (9).
Loin d’être un « vieux serpent de mer » qui referait surface au ravissement de quelques adeptes d’ésotérisme et de « théorie du complot », la Commission trilatérale est une institution bien établie, dont la discrétion facilite la collusion entre responsables politiques et grandes entreprises. « J’espère bien que les points de vue qui sont formulés par ces gens d’expérience ont une influence réelle sur la politique internationale ! », nous a répliqué un ancien ministre canadien qui a participé à plusieurs des travaux de la Commission trilatérale. Il faisait ainsi écho aux propos du fondateur, M. David Rockefeller : « Quelquefois, les idées mises en avant par les rapports de la Commission trilatérale sont devenues des politiques officielles. Ses recommandations ont toujours été sérieusement débattues à l’extérieur de notre cercle, et elles ont joué un rôle dans les réflexions des gouvernements et dans la formulation de leurs décisions (10). »
Ainsi se dessine la trame d’un pouvoir diffus, opaque, presque insaisissable, qui tisse ses liens à travers des clubs fermés et des rencontres internationales dont le forum de Davos représente l’expression la plus ostentatoire. Dans ces lieux de rencontres, d’échanges, de tractations gravitent les mêmes protagonistes, s’élaborent les analyses et les compromis qui précèdent souvent les grandes décisions. La Commission trilatérale est une des pièces de cet échiquier polymorphe. Elle consolide l’alliance entre le pouvoir des multinationales, de la finance et de la politique, grâce à un réseau d’influences dont les ramifications s’étendent aux principaux secteurs de la société.
"On ne pouvait pas savoir"...
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/BOIRAL/10677
Trente ans d’une institution secrète
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/BOIRAL/10677
Trente ans d’une institution secrète
Pouvoirs opaques de la Trilatérale
Dirigeants des multinationales, gouvernants des pays riches et partisans du libéralisme économique ont vite compris qu’ils devaient se concerter s’ils voulaient imposer leur vision du monde. Dès juillet 1973, dans un monde alors bipolaire, David Rockefeller lance la Commission trilatérale, qui va marquer le point de départ de la guerre idéologique moderne. Moins médiatisée que le forum de Davos, elle demeure très active, au travers d’un réseau d’influences aux multiples ramifications.
par Olivier Boiral, novembre 2003
Sa charte fondatrice résume : « Centrée sur l’analyse des enjeux majeurs auxquels font face l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon, la Commission s’attache à développer des propositions pratiques pour une action conjointe. Les membres de la Commission regroupent plus de 200 distingués citoyens provenant des trois régions et engagés dans différents domaines (2). »
La création de cette organisation opaque, où se côtoient à huis clos et à l’abri de toute compromission médiatique des dirigeants de multinationales, des banquiers, des hommes politiques, des experts de la politique internationale, ou encore des universitaires, coïncide à ce moment avec une période d’incertitude et de turbulence dans la politique mondiale. La gouvernance de l’économie internationale semble échapper aux élites des pays riches, les forces de gauche paraissent de plus en plus actives, en particulier en Europe, et l’interconnexion croissante des enjeux économiques appelle une coopération plus étroite entre les grandes puissances. La Trilatérale va rapidement s’imposer comme un des principaux instruments de cette concertation, soucieuse à la fois de protéger les intérêts des multinationales et d’« éclairer » par ses analyses les décisions des dirigeants politiques (3).
A l’image des rois philosophes de la cité platonicienne contemplant le monde des idées pour insuffler leur sagesse transcendante dans la gestion des affaires terrestres, l’élite rassemblée au sein de cette institution fort peu démocratique — et que la démocratie inquiète dès lors que des groupes autrefois silencieux s’en mêlent — va s’employer à définir les critères d’une « bonne gouvernance » internationale. Elle véhicule un idéal platonicien d’ordre et de supervision, assuré par une classe privilégiée de technocrates qui place son expertise et son expérience au-dessus des revendications profanes des simples citoyens :« Un lieu protégé, la Cité trilatérale, où la technè est loi, commente Gilbert Larochelle. Et, postées en surplomb, des sentinelles veillent, surveillent. Le recours à l’expertise ne relève point d’un luxe, il offre la possibilité de mettre la société face à elle-même. Le mieux-être ne vient que par les meilleurs qui, en leur hauteur inspirée, produisent des critères pour les relayer vers le bas (4). »
Les thèmes débattus au sein de cette oligarchie de la politique internationale, dont les réunions annuelles se déroulent en différentes villes de la Triade, le sont dans une discrétion qu’aucun média ne semble plus vouloir troubler. Chaque sujet fait l’objet de rapports annuels (The Trialogue) et de travaux thématiques (Triangle Papers) réalisés par des équipes d’experts américains, européens et japonais triés sur le volet. Edités régulièrement depuis une trentaine d’années, ces documents publics traduisent l’attention de la Trilatérale à des problèmes globaux censés transcender les souverainetés nationales et appeler l’intervention des pays riches : réforme des institutions internationales, mondialisation des marchés, environnement, finance internationale, libéralisation des économies, régionalisation des échanges, rapports Est-Ouest (surtout au début), endettement des pays pauvres, etc.
Ces interventions s’articulent autour de quelques idées fondatrices qui ont été largement relayées par le politique. La première est la nécessité d’un « nouvel ordre international ». Le cadre national serait trop étroit pour traiter des grands enjeux mondiaux dont la « complexité » et l’« interdépendance » sont sans cesse réaffirmées. Une telle analyse justifie et légitime les activités de la Commission, à la fois observatoire privilégié et contremaître de cette nouvelle architecture internationale.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont fourni une nouvelle occasion de rappeler, lors de la rencontre de Washington en avril 2002, la nécessité d’un « ordre international » et d’« une réponse globale » auxquels les principaux dirigeants de la planète sont enjoints de collaborer sous la houlette américaine. Lors de cette réunion annuelle de la Trilatérale, MM. Colin Powell (secrétaire d’Etat américain), Donald Rumsfeld (secrétaire à la défense), Richard Cheney (vice-président) et Alan Greenspan (président de la Réserve fédérale) étaient présents (5).
Ce rapport provoqua à l’époque nombre de commentaires indignés, qui dirigèrent leurs feux contre l’administration démocrate du président James Carter, qui fut membre de la Trilatérale (comme, plus tard, le président Clinton) (8).
Depuis le début des années 1980, l’attention de la presse pour ce genre d’institution semble s’être plutôt portée sur des rencontres moins fermées et surtout plus médiatisées, comme le forum de Davos. L’importance des enjeux débattus au sein de la Trilatérale et le niveau de ceux qui ont participé à ses réunions ces dernières années soulignent néanmoins son influence persistante (9).
Loin d’être un « vieux serpent de mer » qui referait surface au ravissement de quelques adeptes d’ésotérisme et de « théorie du complot », la Commission trilatérale est une institution bien établie, dont la discrétion facilite la collusion entre responsables politiques et grandes entreprises. « J’espère bien que les points de vue qui sont formulés par ces gens d’expérience ont une influence réelle sur la politique internationale ! », nous a répliqué un ancien ministre canadien qui a participé à plusieurs des travaux de la Commission trilatérale. Il faisait ainsi écho aux propos du fondateur, M. David Rockefeller : « Quelquefois, les idées mises en avant par les rapports de la Commission trilatérale sont devenues des politiques officielles. Ses recommandations ont toujours été sérieusement débattues à l’extérieur de notre cercle, et elles ont joué un rôle dans les réflexions des gouvernements et dans la formulation de leurs décisions (10). »
Ainsi se dessine la trame d’un pouvoir diffus, opaque, presque insaisissable, qui tisse ses liens à travers des clubs fermés et des rencontres internationales dont le forum de Davos représente l’expression la plus ostentatoire. Dans ces lieux de rencontres, d’échanges, de tractations gravitent les mêmes protagonistes, s’élaborent les analyses et les compromis qui précèdent souvent les grandes décisions. La Commission trilatérale est une des pièces de cet échiquier polymorphe. Elle consolide l’alliance entre le pouvoir des multinationales, de la finance et de la politique, grâce à un réseau d’influences dont les ramifications s’étendent aux principaux secteurs de la société.
Sa charte fondatrice résume : « Centrée sur l’analyse des enjeux majeurs auxquels font face l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon, la Commission s’attache à développer des propositions pratiques pour une action conjointe. Les membres de la Commission regroupent plus de 200 distingués citoyens provenant des trois régions et engagés dans différents domaines (2). »
La création de cette organisation opaque, où se côtoient à huis clos et à l’abri de toute compromission médiatique des dirigeants de multinationales, des banquiers, des hommes politiques, des experts de la politique internationale, ou encore des universitaires, coïncide à ce moment avec une période d’incertitude et de turbulence dans la politique mondiale. La gouvernance de l’économie internationale semble échapper aux élites des pays riches, les forces de gauche paraissent de plus en plus actives, en particulier en Europe, et l’interconnexion croissante des enjeux économiques appelle une coopération plus étroite entre les grandes puissances. La Trilatérale va rapidement s’imposer comme un des principaux instruments de cette concertation, soucieuse à la fois de protéger les intérêts des multinationales et d’« éclairer » par ses analyses les décisions des dirigeants politiques (3).
A l’image des rois philosophes de la cité platonicienne contemplant le monde des idées pour insuffler leur sagesse transcendante dans la gestion des affaires terrestres, l’élite rassemblée au sein de cette institution fort peu démocratique — et que la démocratie inquiète dès lors que des groupes autrefois silencieux s’en mêlent — va s’employer à définir les critères d’une « bonne gouvernance » internationale. Elle véhicule un idéal platonicien d’ordre et de supervision, assuré par une classe privilégiée de technocrates qui place son expertise et son expérience au-dessus des revendications profanes des simples citoyens :« Un lieu protégé, la Cité trilatérale, où la technè est loi, commente Gilbert Larochelle. Et, postées en surplomb, des sentinelles veillent, surveillent. Le recours à l’expertise ne relève point d’un luxe, il offre la possibilité de mettre la société face à elle-même. Le mieux-être ne vient que par les meilleurs qui, en leur hauteur inspirée, produisent des critères pour les relayer vers le bas (4). »
Les thèmes débattus au sein de cette oligarchie de la politique internationale, dont les réunions annuelles se déroulent en différentes villes de la Triade, le sont dans une discrétion qu’aucun média ne semble plus vouloir troubler. Chaque sujet fait l’objet de rapports annuels (The Trialogue) et de travaux thématiques (Triangle Papers) réalisés par des équipes d’experts américains, européens et japonais triés sur le volet. Edités régulièrement depuis une trentaine d’années, ces documents publics traduisent l’attention de la Trilatérale à des problèmes globaux censés transcender les souverainetés nationales et appeler l’intervention des pays riches : réforme des institutions internationales, mondialisation des marchés, environnement, finance internationale, libéralisation des économies, régionalisation des échanges, rapports Est-Ouest (surtout au début), endettement des pays pauvres, etc.
Ces interventions s’articulent autour de quelques idées fondatrices qui ont été largement relayées par le politique. La première est la nécessité d’un « nouvel ordre international ». Le cadre national serait trop étroit pour traiter des grands enjeux mondiaux dont la « complexité » et l’« interdépendance » sont sans cesse réaffirmées. Une telle analyse justifie et légitime les activités de la Commission, à la fois observatoire privilégié et contremaître de cette nouvelle architecture internationale.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont fourni une nouvelle occasion de rappeler, lors de la rencontre de Washington en avril 2002, la nécessité d’un « ordre international » et d’« une réponse globale » auxquels les principaux dirigeants de la planète sont enjoints de collaborer sous la houlette américaine. Lors de cette réunion annuelle de la Trilatérale, MM. Colin Powell (secrétaire d’Etat américain), Donald Rumsfeld (secrétaire à la défense), Richard Cheney (vice-président) et Alan Greenspan (président de la Réserve fédérale) étaient présents (5).
Ce rapport provoqua à l’époque nombre de commentaires indignés, qui dirigèrent leurs feux contre l’administration démocrate du président James Carter, qui fut membre de la Trilatérale (comme, plus tard, le président Clinton) (8).
Depuis le début des années 1980, l’attention de la presse pour ce genre d’institution semble s’être plutôt portée sur des rencontres moins fermées et surtout plus médiatisées, comme le forum de Davos. L’importance des enjeux débattus au sein de la Trilatérale et le niveau de ceux qui ont participé à ses réunions ces dernières années soulignent néanmoins son influence persistante (9).
Loin d’être un « vieux serpent de mer » qui referait surface au ravissement de quelques adeptes d’ésotérisme et de « théorie du complot », la Commission trilatérale est une institution bien établie, dont la discrétion facilite la collusion entre responsables politiques et grandes entreprises. « J’espère bien que les points de vue qui sont formulés par ces gens d’expérience ont une influence réelle sur la politique internationale ! », nous a répliqué un ancien ministre canadien qui a participé à plusieurs des travaux de la Commission trilatérale. Il faisait ainsi écho aux propos du fondateur, M. David Rockefeller : « Quelquefois, les idées mises en avant par les rapports de la Commission trilatérale sont devenues des politiques officielles. Ses recommandations ont toujours été sérieusement débattues à l’extérieur de notre cercle, et elles ont joué un rôle dans les réflexions des gouvernements et dans la formulation de leurs décisions (10). »
Ainsi se dessine la trame d’un pouvoir diffus, opaque, presque insaisissable, qui tisse ses liens à travers des clubs fermés et des rencontres internationales dont le forum de Davos représente l’expression la plus ostentatoire. Dans ces lieux de rencontres, d’échanges, de tractations gravitent les mêmes protagonistes, s’élaborent les analyses et les compromis qui précèdent souvent les grandes décisions. La Commission trilatérale est une des pièces de cet échiquier polymorphe. Elle consolide l’alliance entre le pouvoir des multinationales, de la finance et de la politique, grâce à un réseau d’influences dont les ramifications s’étendent aux principaux secteurs de la société.
Pour jouer le retour de la volatilité sur le S&P500 et le VIX :
On peut viser les 80 Euros cette année...
LYXOR SP500 VIX
FR0011026897 LVOLOn peut viser les 80 Euros cette année...
Mais arrêtez de croire que Hollande "a le pouvoir"...
C'est pas lui qui dirige, mais les "banquiers" qui dictent leurs "lois" à l'allemagne, qui elle-même les imposent aux autres pays européens.
Je n'ai pas voté pour Hollande mais il n'a aucun pouvoir tant qu'il se plie aux ordres... et pour l'instant une majorité de français veut continuer à se plier aux ordres... Alors ils grognent comme des cons car ils ont peur de sortir de l'euro qui nous tue de plus en plus vite maintenant...
C'est pas lui qui dirige, mais les "banquiers" qui dictent leurs "lois" à l'allemagne, qui elle-même les imposent aux autres pays européens.
Je n'ai pas voté pour Hollande mais il n'a aucun pouvoir tant qu'il se plie aux ordres... et pour l'instant une majorité de français veut continuer à se plier aux ordres... Alors ils grognent comme des cons car ils ont peur de sortir de l'euro qui nous tue de plus en plus vite maintenant...
Ca a l'air Génial cette technologie des sels fondus.
Envoyer des liens aux élus c'est bien mais à mon avis pas assez efficace.
=> Est-il envisageable de financer et créer une petite centrale Test privée quelque part dans le monde... ?
Envoyer des liens aux élus c'est bien mais à mon avis pas assez efficace.
=> Est-il envisageable de financer et créer une petite centrale Test privée quelque part dans le monde... ?
Je pense que nous aurons un top intermédiaire des indices entre lundi 1er avril et mercredi 3 avril / 1575 sur S&P 500.
A partir de là baisse de 5 à 10%.
Puis ça repartira à l'assaut des 1595 / 1620 qui, à mon avis seront le Top avant le début de la Grande Descente mais qui devrait être plutôt lente au début, le temps pour le terroriste Bananaben de se tirer en janvier 2014..., "après lui... le Déluge"...
A partir de là baisse de 5 à 10%.
Puis ça repartira à l'assaut des 1595 / 1620 qui, à mon avis seront le Top avant le début de la Grande Descente mais qui devrait être plutôt lente au début, le temps pour le terroriste Bananaben de se tirer en janvier 2014..., "après lui... le Déluge"...
Le Cac.. j'en sais rien... 3950 / 4050 ?
Le problème est que les "marchés" sont contrôlés par les machines avec des volumes relativement faibles...
Il ne faut pas s'illusionner, la moindre petite étincelle pourrait tout à fait déclencher un écroulement du château de cartes de 30% à 50% en moins d'une journée... avec un emballement général totalement incontrôlable des algorithmes qui représentent plus de 80% des transactions quotidiennes... !
Les "marchés" actuels n'ont AUCUNE solidité réelle...
La seule "solidité" c'est que la majorité des acteurs croient, ou font semblant de croire, en la "toute puissance" des banques centrales... qui peut s'évanouir du jour au lendemain...
Nous sommes sur une Bulle d'Illusions qui ne correspond en rien à la réalité du "sous-jacent" (économie réelle).
BananaBen clame partout qu'il faut gonfler la Bulle boursière pour relancer l'économie réelle... Jusqu'ici ça "semble fonctionner"... mais le futur proche (d'ici 2014 / 2015) démontrera que ce n'est qu'une Illusion Mortelle...
Il ne faut pas s'illusionner, la moindre petite étincelle pourrait tout à fait déclencher un écroulement du château de cartes de 30% à 50% en moins d'une journée... avec un emballement général totalement incontrôlable des algorithmes qui représentent plus de 80% des transactions quotidiennes... !
Les "marchés" actuels n'ont AUCUNE solidité réelle...
La seule "solidité" c'est que la majorité des acteurs croient, ou font semblant de croire, en la "toute puissance" des banques centrales... qui peut s'évanouir du jour au lendemain...
Nous sommes sur une Bulle d'Illusions qui ne correspond en rien à la réalité du "sous-jacent" (économie réelle).
BananaBen clame partout qu'il faut gonfler la Bulle boursière pour relancer l'économie réelle... Jusqu'ici ça "semble fonctionner"... mais le futur proche (d'ici 2014 / 2015) démontrera que ce n'est qu'une Illusion Mortelle...
Ouais... en attendant les US rappatrient leurs usines... CHEZ EUX !!!
Après des années de production offshore, General Electric réaménage une grande partie de ses opérations lointaines d’appareils de fabrication chez eux. Ce ne sont pas les seuls. Une exploration du retour surprenant et durable de l’industrie aux États-Unis qui ne fait que commencer.
Pendant une grande partie de la dernière décennie, l’histoire de l’Appliance Park de General Electric, à Louisville dans le Kentucky, est apparu moins comme un monument aux prouesses de fabrication américaine qu’un mémorial de celle-ci.
L’ampleur même de l’endroit semblait mettre en évidence son manque de pertinence. Six bâtiments de l’usine, chacun de la taille d’un grand centre commercial de banlieue, alignés de façon ordonnées en rangées. Le parking en face d’eux mesure un mile de long et dispose de ses propres feux de circulation, construit pour contrôler le chaos qui accompagnait jadis le changement d’équipes. Mais en 2011, l’Appliance Park n’employait même pas un dixième des personnes qu’il employait durant son âge d’or. La grande majorité des espaces de parcelles étaient vides, les feux de circulation semblaient délaissés.
En 1951, lorsque General Electric (GE) a conçu ce parc industriel, l’ambition de l’entreprise était aussi grande que le lieu lui-même ; GE n’a pas construit une usine d’appareils mais plutôt une ville d’appareils. Cinq des six bâtiments de l’usine faisaient partie du plan original, et dès le début, l’Appliance Park avait une centrale électrique réservée, sa propre brigade de pompier, et le premier ordinateur jamais utilisé dans une usine. L’installation était si grande qu’elle avait son propre code postal (40225). Elle fut le siège du département des appareils de GE, ainsi que l’endroit où à peu près tous les appareils étaient fabriqués.
En 1955, l’Appliance Parc employait 16 000 travailleurs. Dans les années 1960, le sixième bâtiment a été construit, l’effectif syndical produisait 60 000 appareils par semaine, et le complexe alimentait l’explosion de l’économie de la consommation des ménages américains.
L’arc qui a suivi est familier. L’emploi a continué d’augmenter dans les années 60, mais il a culminé à 23 000 en 1973, 20 ans après que l’établissement a ouvert ses portes. En 1984, l’Appliance Park avait moins d’employés qu’en 1955. Au milieu des luttes ouvrières au début des années 90, l’emblématique PDG de GE, Jack Welch, a suggéré que l’établissement fermerait ses portes en 2003. L’actuel PDG de GE, Jeffrey Immelt, a essayé de vendre l’ensemble du secteur électroménager de l’entreprise, y compris l’Appliance Park, en 2008, mais comme l’économie a piqué du nez, personne n’en a voulu. En 2011, le nombre d’employés qui pointaient – les gens qui font les appareils – est descendu à 1863. Jusque-là, l’Appliance Park avait été en déclin deux fois plus longtemps qu’il n’avait été en hausse.
Cette année pourtant, quelque chose de curieux et plein d’espoir a commencé à se produire, quelque chose qui ne peut pas seulement s’expliquer par le reflux de la crise économique, ainsi qu’avec le retour cyclique des travailleurs récemment licenciés. Le 10 février, l’Appliance Park a ouvert une chaine de montage tout neuve dans le bâtiment numéro 2 – en grande partie inactif pendant 14 ans – pour fabriquer des chauffe-eau à faible consommation d’énergie de pointe. C’était la première nouvelle chaîne de montage de l’Appliance Park depuis 55 ans et les chauffe-eau qui ont commencé à être produit étaient auparavant fabriqués pour GE dans une usine chinoise.
Le 20 mars, seulement 39 jours plus tard, l’Appliance Park a ouvert une deuxième nouvelle ligne d’assemblage, celle-ci dans le bâtiment numéro 5, pour fabriquer des nouveaux réfrigérateurs à porte française haute technologie. Le modèle haut de gamme peut détecter la taille du récipient que vous placez sous son robinet d’eau purifiée, et fermer celui-ci automatiquement lorsque le récipient est plein. Ces réfrigérateurs sont les dernières versions d’une tendance qui pendant des années était fabriqué au Mexique.
Une autre chaine de montage est en cours de construction dans le bâtiment numéro 3, pour faire un nouveau lave-vaisselle en acier inoxydable à partir de début 2013. Le bâtiment numéro 1 est en train de se procurer une chaine de montage pour fabriquer les machines à laver à chargement frontal à la mode et les sèche-linge assortis que les Américains affectionnent ; GE ne les avaient jamais auparavant fabriqués aux États-Unis. Et l’Appliance Park dispose déjà de nouvelles installations de fabrication de plastiques pour faire les pièces de ces appareils, y compris des articles élémentaires comme les grilles recouvertes de plastique qui vont dans le lave-vaisselle.
Au milieu de ce renouveau, Immelt a fait une assertion étonnante. Dans un article duHarvard Business Review, écrit de sa main en mars, il a déclaré que « la sous-traitance comme modèle d’entreprise est en train de devenir obsolète pour GE Appliances ». Seulement quatre ans après avoir tenté de vendre l’Appliance Park, croyant que celui-ci était la relique d’une époque que GE avait transcendée, il investit quelques 800 millions de dollars pour redonner vie à l’ endroit. « Je ne fais pas ça par charité », a-t-il dit lors d’un événement public en septembre. « Je fais cela parce que je pense que nous pouvons le faire ici en gagnant plus d’argent. »
Immelt n’a pas seulement changé de cap, il a fait une pirouette.
Que s’est-il passé ? Il y a cinq ans, sans parler d’il y a 10 ou 20 ans, la logique incontestée de l’économie mondiale, c’était que vous ne pouviez pas produire grand-chose, à part un hamburger de fast-food, aux États-Unis. Maintenant, le PDG de la principale compagnie de l’industrie manufacturière de l’Amérique dit que ce n’est pas l’Appliance Park qui est obsolète, mais que c’est la délocalisation qui l’est.
Pourquoi est ce que tout à coup cela fait sens de construire non seulement des lave-vaisselles à l’Appliance Park, mais aussi les grilles qui vont avec ?
Après des années de production offshore, General Electric réaménage une grande partie de ses opérations lointaines d’appareils de fabrication chez eux. Ce ne sont pas les seuls. Une exploration du retour surprenant et durable de l’industrie aux États-Unis qui ne fait que commencer.
Pendant une grande partie de la dernière décennie, l’histoire de l’Appliance Park de General Electric, à Louisville dans le Kentucky, est apparu moins comme un monument aux prouesses de fabrication américaine qu’un mémorial de celle-ci.
L’ampleur même de l’endroit semblait mettre en évidence son manque de pertinence. Six bâtiments de l’usine, chacun de la taille d’un grand centre commercial de banlieue, alignés de façon ordonnées en rangées. Le parking en face d’eux mesure un mile de long et dispose de ses propres feux de circulation, construit pour contrôler le chaos qui accompagnait jadis le changement d’équipes. Mais en 2011, l’Appliance Park n’employait même pas un dixième des personnes qu’il employait durant son âge d’or. La grande majorité des espaces de parcelles étaient vides, les feux de circulation semblaient délaissés.
En 1951, lorsque General Electric (GE) a conçu ce parc industriel, l’ambition de l’entreprise était aussi grande que le lieu lui-même ; GE n’a pas construit une usine d’appareils mais plutôt une ville d’appareils. Cinq des six bâtiments de l’usine faisaient partie du plan original, et dès le début, l’Appliance Park avait une centrale électrique réservée, sa propre brigade de pompier, et le premier ordinateur jamais utilisé dans une usine. L’installation était si grande qu’elle avait son propre code postal (40225). Elle fut le siège du département des appareils de GE, ainsi que l’endroit où à peu près tous les appareils étaient fabriqués.
En 1955, l’Appliance Parc employait 16 000 travailleurs. Dans les années 1960, le sixième bâtiment a été construit, l’effectif syndical produisait 60 000 appareils par semaine, et le complexe alimentait l’explosion de l’économie de la consommation des ménages américains.
L’arc qui a suivi est familier. L’emploi a continué d’augmenter dans les années 60, mais il a culminé à 23 000 en 1973, 20 ans après que l’établissement a ouvert ses portes. En 1984, l’Appliance Park avait moins d’employés qu’en 1955. Au milieu des luttes ouvrières au début des années 90, l’emblématique PDG de GE, Jack Welch, a suggéré que l’établissement fermerait ses portes en 2003. L’actuel PDG de GE, Jeffrey Immelt, a essayé de vendre l’ensemble du secteur électroménager de l’entreprise, y compris l’Appliance Park, en 2008, mais comme l’économie a piqué du nez, personne n’en a voulu. En 2011, le nombre d’employés qui pointaient – les gens qui font les appareils – est descendu à 1863. Jusque-là, l’Appliance Park avait été en déclin deux fois plus longtemps qu’il n’avait été en hausse.
Cette année pourtant, quelque chose de curieux et plein d’espoir a commencé à se produire, quelque chose qui ne peut pas seulement s’expliquer par le reflux de la crise économique, ainsi qu’avec le retour cyclique des travailleurs récemment licenciés. Le 10 février, l’Appliance Park a ouvert une chaine de montage tout neuve dans le bâtiment numéro 2 – en grande partie inactif pendant 14 ans – pour fabriquer des chauffe-eau à faible consommation d’énergie de pointe. C’était la première nouvelle chaîne de montage de l’Appliance Park depuis 55 ans et les chauffe-eau qui ont commencé à être produit étaient auparavant fabriqués pour GE dans une usine chinoise.
Le 20 mars, seulement 39 jours plus tard, l’Appliance Park a ouvert une deuxième nouvelle ligne d’assemblage, celle-ci dans le bâtiment numéro 5, pour fabriquer des nouveaux réfrigérateurs à porte française haute technologie. Le modèle haut de gamme peut détecter la taille du récipient que vous placez sous son robinet d’eau purifiée, et fermer celui-ci automatiquement lorsque le récipient est plein. Ces réfrigérateurs sont les dernières versions d’une tendance qui pendant des années était fabriqué au Mexique.
Une autre chaine de montage est en cours de construction dans le bâtiment numéro 3, pour faire un nouveau lave-vaisselle en acier inoxydable à partir de début 2013. Le bâtiment numéro 1 est en train de se procurer une chaine de montage pour fabriquer les machines à laver à chargement frontal à la mode et les sèche-linge assortis que les Américains affectionnent ; GE ne les avaient jamais auparavant fabriqués aux États-Unis. Et l’Appliance Park dispose déjà de nouvelles installations de fabrication de plastiques pour faire les pièces de ces appareils, y compris des articles élémentaires comme les grilles recouvertes de plastique qui vont dans le lave-vaisselle.
Au milieu de ce renouveau, Immelt a fait une assertion étonnante. Dans un article duHarvard Business Review, écrit de sa main en mars, il a déclaré que « la sous-traitance comme modèle d’entreprise est en train de devenir obsolète pour GE Appliances ». Seulement quatre ans après avoir tenté de vendre l’Appliance Park, croyant que celui-ci était la relique d’une époque que GE avait transcendée, il investit quelques 800 millions de dollars pour redonner vie à l’ endroit. « Je ne fais pas ça par charité », a-t-il dit lors d’un événement public en septembre. « Je fais cela parce que je pense que nous pouvons le faire ici en gagnant plus d’argent. »
Immelt n’a pas seulement changé de cap, il a fait une pirouette.
Que s’est-il passé ? Il y a cinq ans, sans parler d’il y a 10 ou 20 ans, la logique incontestée de l’économie mondiale, c’était que vous ne pouviez pas produire grand-chose, à part un hamburger de fast-food, aux États-Unis. Maintenant, le PDG de la principale compagnie de l’industrie manufacturière de l’Amérique dit que ce n’est pas l’Appliance Park qui est obsolète, mais que c’est la délocalisation qui l’est.
Pourquoi est ce que tout à coup cela fait sens de construire non seulement des lave-vaisselles à l’Appliance Park, mais aussi les grilles qui vont avec ?
Chypre: les gros dépôts de Laiki Bank pourraient être ponctionnés à 80% (ministre) Ria Novosti
Et si les economies des pépés et mémés chypriotes ne suffisent meme pas, le cirque va reprendre de plus belle. Les vautours de l'Eurogroupe eux commencent déjà à loucher du coté du Luxembourg. Tous les moutons y passseront. Pour l'instant le mouton ronfle, il croit qu'on veut raser les "riches" qu'il a été dressé à hair de toute facon. Dans le mouton tout est con. Les guerres monétaires sont comme les autres guerres: Ce sont les petits qui vont au casse-pipe.
Je vous traduit un témoignage provenant d'un site (allemand) de confiance:
La semaine précédent la desastre chypriote j'ai eu une conversation interessante avec un lieutnant-colonel de l'armée [allemande ndt], ou il était principalement question de la mauvaise situation economique et de ce qu'on peut faire contre.
Au bout d'un moment il m'a dit "Je viens de passer uune demi-année en Espagne. Nous nous préparons au scenario de l'éffondrement de l'UE. Les gouvernements prévoient un délai de deux ans." Il a dit litéralement "on nous entraine à contenir la populasse". Il m'a conseillé d'avoir des reserves de produits alimentaires de base pour minimum six semaines. Ce serait le temps necessaire pour que la normalité soit à peu près rétablie.
Le samedi suivant vint la nouvelle au sujet de Chypre. Le delai de 2 ans peut donc etre réduit de moitié. La conversation a eu lieu dans un avion en route pour la Pologne, ou devait se trouver son prochain camp d'entrainement de 6 mois.
Ca fait des années que je suis avertie et je suis bien préparée.
Fin de témoignage.
Evidemment que les gouvernements européens savent très bien comment l'expérience euro va finir. On se prépare donc à un remake de l'Argentine 2001 dans les deux ans qui viennent, avec hold-up généralisé et emeutes, et à mon avis ca n'attendra pas 2015 ...
Et si les economies des pépés et mémés chypriotes ne suffisent meme pas, le cirque va reprendre de plus belle. Les vautours de l'Eurogroupe eux commencent déjà à loucher du coté du Luxembourg. Tous les moutons y passseront. Pour l'instant le mouton ronfle, il croit qu'on veut raser les "riches" qu'il a été dressé à hair de toute facon. Dans le mouton tout est con. Les guerres monétaires sont comme les autres guerres: Ce sont les petits qui vont au casse-pipe.
Je vous traduit un témoignage provenant d'un site (allemand) de confiance:
La semaine précédent la desastre chypriote j'ai eu une conversation interessante avec un lieutnant-colonel de l'armée [allemande ndt], ou il était principalement question de la mauvaise situation economique et de ce qu'on peut faire contre.
Au bout d'un moment il m'a dit "Je viens de passer uune demi-année en Espagne. Nous nous préparons au scenario de l'éffondrement de l'UE. Les gouvernements prévoient un délai de deux ans." Il a dit litéralement "on nous entraine à contenir la populasse". Il m'a conseillé d'avoir des reserves de produits alimentaires de base pour minimum six semaines. Ce serait le temps necessaire pour que la normalité soit à peu près rétablie.
Le samedi suivant vint la nouvelle au sujet de Chypre. Le delai de 2 ans peut donc etre réduit de moitié. La conversation a eu lieu dans un avion en route pour la Pologne, ou devait se trouver son prochain camp d'entrainement de 6 mois.
Ca fait des années que je suis avertie et je suis bien préparée.
Fin de témoignage.
Evidemment que les gouvernements européens savent très bien comment l'expérience euro va finir. On se prépare donc à un remake de l'Argentine 2001 dans les deux ans qui viennent, avec hold-up généralisé et emeutes, et à mon avis ca n'attendra pas 2015 ...