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Vincent Benard

Vincent Benard

Vincent Bénard est analyste à l'Institut Turgot (Paris) et, depuis mars 2008, directeur de l'Institut Hayek (Bruxelles). C'est un spécialiste du logement et  de la crise financière de 2007-2008 (subprimes). Grand défenseur du libéralisme économique, Vincent décortique tous les errements des Etats providence !

Enorme: Les restaus du coeur vont entrer en bourse !

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Enorme: Les restaus du coeur vont entrer en bourse !


La nouvelle devrait faire l’effet d’une bombe: les restaurants du coeur vont entrer en bourse avant la fin de l’année 2015 ! Le directeur général de l’association, Julien Tricatel, l’explique dans une vidéo coup de poing (vidéo en fin d’article).


“Avec plus de deux millions de bénéficiaires quotidiens, les restaurants du coeur sont devenus la première entreprise de restauration de France, devant le groupe sodhexo”, explique-t-il.


“Seul un modèle entrepreneurial peut nous permettre de faire face aux défis de l’augmentation de la pauvreté en France. Pour servir une telle quantité de repas, en obéissant à toutes les normes de qualité imposées à cette activité, nous n’avons d’autre choix que de financer notre modernisation en devenant une société anonyme”.


La question se pose, évidemment, de savoir si les repas seront facturés aux bénéficiaires. C’est là que Julien Tricatel, récemment diplômé d’HEC et fondateur de deux startups dans l’économie du partage, dévoile un plan que l’on peut qualifier de génial:


“Il n’est évidemment pas question de facturer les repas aux bénéficiaires. Nous allons tout simplement nous financer grâce à la publicité. L’idée est simple: des annonceurs seront invités à acheter de l’espace à une régie caritative, laquelle rediffusera des pubs “éthiques” via une application téléchargée par les internautes. Pour inciter ces derniers à charger l’application, cliquer sur les publicités donnera accès à des promotions exclusives.”


Jusqu’ici, pas de quoi fouetter un chat. Mais c’est après que cela devient vraiment passionnant:


“Mieux encore, les internautes qui se montreront les plus généreux en dons directs via l’application bénéficieront à leur tour des meilleures promotions… Voire de réductions sur leurs forfaits téléphoniques. L’application affichera une publicité à chaque allumage du mobile (hors appels reçus), et à chaque fois que l’usager quittera une application pour passer à une autre. Bien sûr, l’usager pourra restreindre ces affichages, mais évidemment, le taux promotionnel accessible sera réduit d’autant.”


Autrement dit, plus tu donnes, plus une marque réduit sa marge ! Le système de Julien Tricatel revient à prélever un micro pourcentage volontairement défini sur toutes les transactions effectuées par ce biais, et le système promotionnel incitera les internautes à privilégier ce canal, garantissant du volume ! Je dis: “génial”, pas vous ?


“Nous poussons le principe gagnant gagnant à son paroxysme”, affirme Julien Tricatel. “Deux des quatre opérateurs français de mobile nous ont déjà donné leur accord pour appliquer des réductions aux donnateurs. Et la régie publicitaire sera gérée par Google, le projet étant soutenu personnellement par son fondateur Larry Page, qui voudrait répliquer le concept dans tous les pays ayant un grand problème de pauvreté, au premier rang desquels les USA”.


Larry Page est dans le coup ! Autant dire qu’une révolution dans le “caritative business” est en marche !


“Il fallait dépoussiérer l’action caritative, qui n’avait pas innové autant que l’entreprise ces dernières années”, jubile Julien Tricatel. “De plus, cela permettra de montrer aux Français que l’on peut réconcilier capitalisme, éthique, et aide aux plus démunis”.

Les restaus au CAC ? Qui l’eut cru ?


“Nous avons commandé une enquête d’opinion, qui a montré qu’avec un minimum de pédagogie, les Français soutiendront le projet avec enthousiasme, si cela permet d’aider vraiment les plus démunis”.

Les restaus envisagent de multiplier leurs recettes par 10 à 20 en 5 ans. “Nous voulons nous développer au delà de l’aide alimentaire. Les solutions étatiques aux problèmes sociaux des français ne fonctionnent plus. Nous pensons pouvoir procurer un service bien meilleur que Pôle Emploi aux personnes en galère, pour leur réapprendre des métiers demandés, et financer leur retour à l’emploi. Nous ne devons plus nous contenter de leur fournir une aide d’urgence, mais leur redonner un véritable espoir. Et cela permettra à l’Etat de fermer des services inefficaces, qui coûtent bien trop cher au contribuable. ”


Remplacer l’état ? Rien que ça ? Vous êtes sûr, Julien Tricatel ?

“Tout à fait. L’ère du Welfare state va s’achever, place au “Welfare Business !”

Ce garçon est un pur génie, voir son interview.

 L’interview coup de poing de Julien Tricatel est à voir ici




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