Placements
(Accéder à la liste de tous mes articles)
La recherche de rendement pour nos patrimoines financiers est de plus en plus compliquée à concrétiser.
Les banques centrales ont lancé une énorme guerre au cash et à la rente. En clair, plus rien ne rapporte.
Il faut désormais prendre des risques et souvent travailler pour réaliser du rendement avec ses capitaux.
Objectifeco passe en revue toutes les possibilités offertes de placements et les idées d'investissement par rapport à cette problématique
Prenez conscience de la guerre au cash mondial en cours
Audience de l'article : 3480 lecturesRetour en 1661. Au XVIIème siècle, la monarchie scandinave est devenue le premier pays au monde à émettre de la monnaie de papier. A l’époque, cela s’est conclu par un désastre absolu. Peu importe, par la suite l’usage du papier monnaie se généralisera partout à travers le monde.
Aujourd’hui, la Suède pourrait être le premier pays au monde à se débarrasser des billets de banque et à les interdire complètement.
A travers la Suède, le cash, l’argent physique, la monnaie papier (pas l'argent en banque) est en train de disparaître. Beaucoup, sinon la plupart des commerces et des entreprises ont cessé de l'accepter.
Les distributeurs de billets automatiques sont désormais aussi rares que les cabines de téléphones. Dans les églises, les fidèles s’acquittent de la dîme en utilisant des applications sur smartphones. Et de moins en moins de banques acceptent des dépôts - et même des retraits - en liquide.
Pour ce faire une idée, voici un graphique montrant les baisses annuelles de la valeur moyenne des billets suédois en circulation :
Alors qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi les Suédois ont-ils déclaré la guerre au cash.
Pour les uns, le peuple suédois a simplement adopté avec rapidité et enthousiasme les systèmes de paiement mobiles. Même les vendeurs de journaux SDF sont équipés de terminaux pour les cartes de paiements.
La réalité, c’est que la disparition de l’argent papier semble être orchestrée par la banque centrale de Suède, qui doit – bien entendu – tirer des bénéfices de ce changement. Dans un système purement électronique, chaque transaction financière est non seulement soumise à des frais, mais elle peut également être suivie et surveillée à la trace. De plus, les impôts ne peuvent pas être payés en cash, à partir du bas de laine thésaurisé dans le tiroir à chaussette.
Depuis juillet, les taux d'intérêt en Suède se sont maintenus en territoire négatif, à - 0,35%, ce qui oblige les titulaires de comptes à dépenser leur argent ou à voir leurs soldes bancaires fondre lentement sous le soleil de minuit. Ces taux négatifs, on les retrouve également au Danemark et en Suisse, où ils avoisinent les - 1,25%. Le rendement des obligations à 10 ans en Suisse a chuté à - 0,40% mardi, ce qui signifie que les Helvètes paient leur gouvernement pour « garder au chaud » leurs investissements.
Nick Giambruno, rédacteur en chef de Casey Research’s International Man, qualifie ces taux d'intérêt négatifs dans une société sans cash de « scam » - une « arnaque ». Son point de vue est intéressant à prendre en compte.
« Si vous ne pouvez pas retirer votre argent en espèces, vous avez deux choix : Vous pouvez faire face à des taux d'intérêt négatifs... ou vous pouvez dépenser votre argent. En fin de compte, voilà ce que nos planificateurs centraux keynésiens veulent. Ils utilisent des taux d'intérêt négatifs…. et ont déclaré la “War on Cash”, pour vous forcer à dépenser et à “stimuler“ l'économie. La guerre au cash et les taux d'intérêt négatifs sont d’énormes menaces pour votre sécurité financière. Les planificateurs centraux jouent avec le feu et invitent à table une catastrophe monétaire ».
Le site Sovereign Man enfonce le clou et va encore plus loin :
« La vie privée financière a été détruite. Les banques sont maintenant de simples espions non-rémunérés de gouvernements en faillite, et elles gèlent les économies de votre vie d’un claquement de doigt si un bureaucrate sans visage leur ordonne de le faire. »
Les réglementations sans fin étouffent les petites entreprises et les investisseurs
Au fil des ans, nous avons vu des politiques corrompues, des politiques budgétaires et monétaires asymétriques faire des ravages dans les pays socialistes tout autour de la planète – des endroits où les gouvernements se sentent souvent en droit de limiter et même de confisquer les avoirs de leurs citoyens.
En 2008, l'Argentine a nationalisé environ 30 milliards de $, siphonnés dans des fonds de pension privés. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement de Chypre a pillé les comptes bancaires de ses citoyens afin « réparer » ses propres erreurs et sa mauvaise gestion.
L'année dernière, le Venezuela a imposé un plafond de 700 $ en limite de dépenses par carte de crédit pour les vacanciers séjournant en Floride. Les limites et les plafonds sur le montant que quelqu'un peut dépenser et épargner sont présents dans de nombreux pays, de l'Italie à la Russie en passant par l'Uruguay.
Exemple après exemple, les droits des personnes à épargner et à détenir librement des liquidités ont été bouleversés, avec des résultats tragiques. Et aujourd'hui nous voyons ces perturbations dans des économies avancées, dans des pays comme la Suède, la Suisse et le Danemark.
Les citoyens américains font confiance à leur système politique dynamique et estiment qu’il ne permettra pas de pareilles choses. Mais certains analystes US expliquent qu’il vaut mieux être conscients des événements dans d'autres pays et faire preuve de vigilance dans la protection de leurs actifs.
Car dans le même temps, ces derniers indiquent que de nombreuses mesures politiques aux Etats-Unis ont « perturbées la façon dont nous épargnons et dépensons ». Par exemple, il est plus facile d'ouvrir un compte pour carte de crédit, qu’un compte d’épargne ou d'investissement – une volonté qui ne favorise évidemment pas ces deux derniers.
Et le récent raz-de-marée de nouvelles réglementations adoptées par le gouvernement fédéral continuent d'étouffer les petites entreprises. Depuis 1960, le Code of Federal Regulations est passé de 22 877 pages pour dramatiquement gonfler à 175 268 pages en 2014.
Une étude de 2014, menée par la National Association of Manufacturers, a constaté que ces réglementations ont été accompagnées d’un lourd prix à payer - de 2 000 milliards de $ - uniquement pour 2012, un montant égal à 12% du PIB. Les effets négatifs de ces lois impacteront pendant des années diverses entreprises et industries, ce qui coûte des emplois et des opportunités de création de richesse – et, en fin de compte, cela a un effet multiplicateur à la baisse sur l'économie du pays.
En décembre 2013, USGI a pris la décision de quitter le coûteux business des fonds du marché monétaire, en raison des frais engendrés par la réglementation croissante des lois anti-blanchiment et du règlement FATCA. Des charges devenues trop coûteuses à supporter pour que les rendements ne tombent pas en dessous de zéro.
Avec zéro taux d'intérêt et des coûts réglementaires de plus en plus croissants, la protection de l'intégrité d’1$ en valeur liquidative (NAV, pour Net Asset Value en anglais) avait coûté à l'industrie des fonds de placement près de 24 milliards de $ en dépenses renoncées entre 2009 et 2013, selon l'Investment Company Institute (ICI).
Alors, que pouvons-nous faire pour protéger nos avoirs ? Une option consiste à stocker une partie de celui-ci en or, qui, par rapport à un panier diversifié de 24 marchandises de base, a maintenu sa réputation de valeur refuge à long terme.
Les consommateurs américains reconnaissent la « résilience » de l'or et ont profité de la baisse des prix en novembre. L’US Mint a vendu 97 000 onces en pièces d'or, en hausse de 185% depuis octobre.
Pendant ce temps, les pièces d'argent American Eagle ont atteint un record de ventes annuelles, avec 44,67 millions d'onces écoulées.
Frank Holmes recommande toujours d'avoir 10% de votre portefeuille constitué de métal jaune : 5% de titres aurifères et l’autre 5% en pièces et lingots.
Au niveau de la demande, l'or repose sur deux piliers : le « Love Trade » et le « Fear Trade ».
« Le Love Trade est associé aux traditionnels cadeaux pendant les Fêtes, la saison des mariages indiens, Noël et le Nouvel An chinois. Le Fear Trade, de son côté, a à voir avec ce que nous voyons en Suède et ailleurs », explique Frank Holmes. Les taux d'intérêt négatifs et les politiques gouvernementales effacent la capacité des citoyens à épargner. Dans de tels scénarii, les investisseurs ont toujours trouvé refuge dans l'or.
Le yuan vient juste de rentrer dans le jeu monétaire international
En parlant de devises, le Fonds monétaire international (FMI), comme prévu, a inclus le renminbi (RMB, l’autre nom de la devise chinoise) dans la composition de son unité de compte monétaire, les droits de tirage spéciaux (DTS). Entérinée lundi 30 novembre, cette décision renforce la notoriété du géant asiatique dans le système financier mondial.
C’est en effet une étape historique, non seulement pour la Chine mais aussi pour les marchés émergents en général. Le renminbi rejoint les rangs de l'élite des devises mondiales, à côté du dollar américain, de la livre sterling, de l'euro et du yen. La société mondiale de renseignements, Stratfor, appelle cela « le début d'une ère nouvelle dans la structure économique mondiale » et une reconnaissance de la « puissance économique dans de nouvelles régions du monde ».
Il est intéressant de souligner que cette intégration est largement symbolique. Beaucoup d'analystes soulignent que cela conférera peu d'avantages à court terme en Chine, surtout que ce changement n’entrera pas en vigueur avant octobre 2016.
Mais selon BCA, parmi les conséquences à long terme de l’intégration par le FMI, c’est que le « renminbi devrait finalement revendiquer plus de 5% des réserves officielles mondiales, ou 400 milliards de $, en hausse d'environ 1% ». Actuellement, le renminbi est au septième rang mondial, exprimé en pourcentage des réserves mondiales, derrière le dollar australien et le dollar canadien.
Voir le renminbi reconnu comme une monnaie de réserve a été une priorité financière et budgétaire importante pour les dirigeants chinois au cours des dernières années. Cet été, la banque centrale du pays a annoncé qu'elle avait substantiellement renforcé ses réserves d'or, et plus tard, elle a dévalué le renminbi de 2%. Et que le yuan ait été finalement ajouté au DTS est une grande victoire de la Chine
Toutefois, cela signifie aussi que la poursuite des réformes économiques devra être réalisée. Les dirigeants du pays sont désormais chargés de veiller à ce que la vie du renminbi perdure jusqu'à ce qu’il atteigne un statut de monnaie de réserve internationale de haute qualité, par le maintien de sa stabilité et de sa facilité d'utilisation.
La production manufacturière mondiale est positionnée pour une solide année 2016
A mesure que nous nous dirigeons vers la nouvelle année, la croissance mondiale a rebondi un peu, et atténué les craintes des investisseurs de glisser dans une récession. Bien que l'indice des directeurs d'achat, l’indicateur composite de l'activité manufacturière (PMI, pour Purchasing Manager Index), s’est refroidi quelque peu en novembre, il est resté au-dessus de la moyenne mobile à trois mois pour le deuxième mois d’affilé, ce qu’il n'avait pas fait en un an et demi.
L'activité manufacturière de la Chine s’est stabilisée en novembre, après six mois consécutifs de baisse. Le géant asiatique a affiché un 48,6 en novembre, en légère hausse comparé au 48,3 d’octobre. Il est encore en dessous du seuil clef de 50,0 - mais se dirige dans la bonne direction.
Source : Sweden Declares War on Cash, Punishes Savers with Negative Interest Rates.
- 5 façons d'utiliser l'investissement immobilier pour atteindre votre liberté financière
- Warren Buffett explique qu'il n'y pas de bulle immobilière aux USA
- Découvrez comment l'investissement immobilier améliore son offre auprès des épargnants avec des nouvelles plateformes crowdfunding
- Comment d'anciens traders de chez Goldman Sachs parient sur les ménages à bas revenu qui veulent acheter un logement - la preuve qu'un paquet d'humains sont irresponsables et que les banques en 2008 n'étaient pas forcément coupables !
- N'achetez pas les ETF et fonds de placements ! Misez directement sur les gestionnaires de fonds
- Les junk bonds sont de retour avec 10% de rendement - c'est le rush aux USA au niveau des souscriptions sur les ETF spécialisés
1 Commentaire
-
Lien vers le commentaire
mercredi, 09 décembre 2015 22:08
Posté par
backlash
J'ajouterais une considération macro-économique, pour ne pas dire systémique. La guerre au cash se généralisera et sera l'aboutissement de la troisième révolution industrielle car le maintien du système passe par sa protection, son talon d'achille étant l'arnaque liée à la création monétaire : en supprimant la monnaie dite centrale (papier) il ne reste que la monnaie électronique, donc gérable par quelques clics de souris. Toutes les queues aux guichets des banques que l'on voit traditionnelement dans les grandes crises bancaires (encore récemment) deviennent obsolètes.
L'apothéose effectivement sera (selon moi) certainement la venue d'un nouvel ordre monétaire sous l'égide du FMI.
Excellent article
Bienvenue dans le ponziworld ... sous contrôle.