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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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La malédiction de la réussite

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La sélection naturelle de la vie est organisée autour de l’idée du choix du meilleur.

Enfin, c’est ce que divulguent les scientifiques lorsqu’ils nous expliquent comment et pourquoi, depuis les gènes jusqu’à la décision finale de la reproduction, toute forme de vie serait dictée par un souci de sélection naturelle du plus performant.

Une fois convaincu de ce sens de l’évolution, il reste à comprendre comment cette méthode a pu aboutir à certaines formes de vie dont les conditions et l’apparence sont si terribles, si répugnantes, que l’on se demande pourquoi elles existent.

Il resta aussi à comprendre pourquoi, par exemple, une scientifique comme Evelyne HEYER, après nous avoir convaincu du rôle essentiel des gènes donc de la nature et de sa volonté de performance dans “L’Odyssée des gènes”, éprouve le besoin de finir son bouquin par quelques pages bienpensantes qui réduisent à néant tout l’ouvrage, où elle prétend alors que les gènes : “bof, ce n’est pas si important”, la morale – surtout écologiste – et l’éducation, sont finalement les vrais vecteurs de notre évolution.

En ce qui me concerne je dois admettre que j’ai été convaincu — par mon éducation ou l’organisation de mes gènes, je ne sais pas — que le progrès ne peut que triompher, que le meilleur ne peut que gagner, que c’est là que se trouve la vérité à qui le temps apporte inévitablement la reconnaissance. C’est ce qui explique ma résistance.

Or, finalement, à y bien réfléchir — et cela me désole — il ne s’agit que d’une vulgaire croyance, pas plus structurée que les autres…

J’ai besoin de faire un point.

Jusqu’à il y a peu, lorsque j’étais malade la médecine ne me jugeait pas, elle me soignait, si elle n’en était pas encore capable elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour y parvenir un jour.

Puis sont arrivés les statistiques, les mathématiques et leurs camemberts associés. Cela n’a pas amélioré nettement les soins, en revanche de plus en plus j’ai été montré du doigt, déclaré en grande partie responsable de mes maladies présentes et à venir.

Au point de me rendre un peu paranoïaque face aux cartes des bons restaurants, voire même des MacDo, face à mes bonbons au chocolat, mais aussi à mes divertissements, à mon travail, etc… tout ce qui fait ma vie participerait activement à ma mort… C’est bien possible…

Il me resterait un peu d’espoir, à condition de mener une vie monastique après laquelle je pourrais compter sur la solidarité pour me soutenir.

Puis est arrivé le COVID.

En quelques mois on m’a rentré dans le crâne que je suis intégralement responsable de cette maladie. Elle n’existe qu’à cause de mon comportement. Plus généralement de celui des autres dont, pour les autres, je fais partie, donc c’est bien de moi qu’il s’agit.

A tel point que ma simple vie de tous les jours est devenu délictuelle, tant je suis coupable du risque être malade.

Cette situation me perturbe gravement.

Et s’il n’y avait aucun sens à la vie ?

Si l’intelligence et la connerie étaient à équivalence de chance, si rien ni personne, pas même le hasard, ne pouvait faire le tri entre les deux.

Si la solidarité n’était qu’une vue de l’esprit, inexistante. Ce que je subodore lorsque, comme tout le monde, je regarde des scènes de vie sauvage — filmées entre quatre ou cinq camionnettes de touristes dans l’insondable savane africaine — ou je vois quelques lions affamés attaquer un buffle et le liquider à la seul force de leurs mâchoires serrées sur son cou, pendant qu’à coté des centaines de tonnes de buffle, qui ne feraient qu’une bouchée du lion, ne font rien pour aider leur congénère, lequel pourtant vit avec eux en troupeau, bien sagement, bien solidairement.

L’inversion du progrès serait donc possible

On appelle çà la régression.

Lorsque la vie disparait, est-ce bien, comme on veut  nous le faire croire, en raison de causes extérieures, écologiques ou autres ?

Ou est-ce simplement parce que la machine à sélectionner, de l’exemplaire de vie en question, s’est mise à fonctionner à l’envers, à sélectionner ce qui foire plutôt que ce qui réussit, le plus faible plutôt que le plus fort ?

D’où le titre de ce billet : la malédiction de la réussite.

Quelle que soit la réussite elle est vilipendée.

Ne parlons pas évidemment de la réussite financière, rien de pire aux yeux du plus grand nombre qui est le multiplicateur incontournable, notamment en démocratie.

La réussite scolaire est au même niveau, qui pense du bien des énarques pourtant un des points hauts de ce type de réussite ?

Les sportifs à succès n’échappent pas à la règle du dénigrement de la réussite, qui en dehors de ses propres supporteurs pense du bien de Ronaldo ?

Les scientifiques qui trouvent sont accusés de le faire par cupidité. Les politiques sont tous pourris.

Globalement, réussir est une tare. La médiocrité s’impose, seule la misère trouve grâce aux yeux de l’opinion publique.

Le prince d’Angleterre qui n’assume pas est considéré supérieur à son frère qui assume cette fonction folklorique, particulièrement difficile à vivre.

Des milliers d’exemples sont à disposition dans le genre : “la réussite est une tare”, l’échec — ou au moins l’indifférence à l’effort nécessaire pour réussir — sont les seules attitudes qui vaillent.

Une jeune fille proche, qui voulait être médecin, a dû, pour accéder à ces études, le cacher aux spécialistes de la sélection de son lycée quand elle a constaté que ce seul souhait la classait comme indésirable.

La médiocrité comme référence

Peut-on imaginer que cette posture sociale, largement majoritaire, ne soit pas le fruit d’une phobie passagère, mais le résultat d’un avatar de nos gènes ?

Au secours Evelyne HEYER, êtes-vous contaminée, où restez-vous suffisamment lucide pour nous éclairer.

L’ADN des hommes prépare-t-il leur disparition ? Va-t-il sélectionner, siècles après siècles, les plus médiocres d’entre eux, pour en faire de larges troupeaux d’animaux fourrages ?

Sommes-nous destinés à servir d’esclaves domestiqués à une forme de vie encore inconnue, qui bientôt nous dominera ?

Que de doutes issus du COVID et de l’étrange situation qu’il provoque.

Bien à vous. H. Dumas
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