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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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La croyance, fille du mal-être, peut-elle transformer la démocratie en religion ?

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On peut légitimement se poser la question.

Notamment lorsque les musulmans, plus ou moins extrémistes, affirment que la démocratie n’est pas compatible avec leur religion puisqu’elle donne le pouvoir aux hommes alors qu’il ne serait que du ressort de leur Dieu.

Mais aussi lorsque John Kerry, quand même le responsable de la diplomatie américaine — la plus puissante démocratie du monde — déclare : “Israël peut être un Etat Juif ou démocratique, mais pas les deux”.

Il met alors sur le même plan la religion juive et la démocratie.

Ce faisant il sous-entend un conflit potentiel – jusqu’à l’incompatibilité —  entre la croyance religieuse et la démocratie. Je dois avouer que cela m’interpelle.

Dans ma petite tête de français ordinaire, la démocratie n’a pas à entrer en conflit avec quelque croyance que ce soit, son unique fonction étant de gérer les biens et les actions qui ne peuvent être que collectifs laissant à chaque individu qui la compose la liberté de gérer ses propres problèmes personnels, en ce compris ses croyances. Il faut croire que je me trompais.

Revenons un instant sur la notion de croyance.

Croire c’est accepter irrationnellement, sans avoir au préalable démontré la réalité de ce à quoi l’on croit. Personnellement, la chose ne me parait pas raisonnable.

Je suis cependant bien obliger d’admettre que la faiblesse de l’homme — qui peut surgir en chacun de nous a tout moment — n’a comme bouclier exclusif que la croyance ou le déni, qui sont les deux ressources – très semblables — face à une situation d’échec de la rationalité, de l’intelligence.

Dans le même temps, la croyance est aussi le moteur de l’humanité qui n’avance que parce qu’elle croit — contre toute raison objective au regard de l’univers — à son destin.

On comprend que la croyance est la force la plus puissante à laquelle l’homme est confronté. Mais que vient-elle faire dans la démocratie : “Rendons à César…”

Parce que la démocratie : — rappelez-moi à l’ordre si je rêve — c’est bien la gestion des biens matériels de la collectivité. Qu’est-il de plus pragmatique, de plus terre à terre, que la gestion du bien commun ?

Toute croyance qui s’insinuerait dans cette activité ne serait-elle pas déplacée, synonyme de graves risques de dérives ? N’avons-nous pas déjà commis ce type d’erreur au cours des siècles passés ? Ne sommes-nous pas vaccinés à ce sujet ?

Il faut croire que non.

Pour qu’il y ait conflit potentiel entre la démocratie et la religion il faut évidemment que l’une empiète sur l’autre.

En ce qui concerne les musulmans c’est net, affiché. Ils ne rendent des comptes qu’à Dieu, avec lequel ils ne sont pas en prise directe mais informés de ses directives par ceux qui ont souscrit à l’abonnement divin : les Imams. Ils ne jugent pas utile de donner le pouvoir pour la gestion de leur communauté à des personnes choisies par eux et répudiables cycliquement. Enfin bref, ils ne sont pas démocrates, les choses sont claires.

Mais les juifs, ils vivent dans une démocratie.

Il faut donc que cette démocratie, pour devenir suspecte aux yeux d’une autre, ait dérivé ou que ce soit celle qui la juge – ici les USA – qui elle-même dérive.

Les démocraties sont-elles devenues dépendantes de croyances ?

Ceci expliquerait cela. En effet des croyances s’immisçant dans une démocratie auraient tendance à entrer en conflit avec les croyances socles des religions.

Et là… bingo.

La réponse est oui. Les démocraties ne sont plus de simples organisations collectives gérant au mieux biens et actions communs, elles intègrent de multiples croyances.

D’abord elles se croient supérieures, cela est déjà un problème en soi.

Mais aussi elles sont, pour la plus grande part, égalitaristes, prosélytiques, totalitairesécologiques, etc… ne se contentant plus de gérer le seul bien commun mais l’intégralité de la vie de leurs composants.

De ce fait, elles entrent inévitablement en conflit avec les structures religieuses qui sont, elles aussi, tout ça à la fois.

Alors que nous avions deux systèmes distincts, l’un religieux gérant l’intégralité de la vie des individus, l’autre démocratique ne gérant que les obligations collectives laissant à chacun le soin de gérer sa vie personnelle, nous nous retrouvons avec le même type de système pour tout le monde prétendant prendre en charge intégralement chaque individualité. Les conflits sont inévitables.

Pourquoi les conflits sont inévitables ? Sont-ils des conflits religieux, de croyances ?

Pas du tout. Ce sont exclusivement des conflits de pouvoir.

Restons lucides. Refusons la croyance révélée qui n’est jamais prouvée, et pour cause. Constatons que tout cela n’est que l’écran de fumée qui permet aux initiés de posséder le pouvoir, évidemment au détriment des autres, ceux-là même qu’ils prétendent sauver grâce à leur interface prétendue avec la révélation.

Mais même lucides, il nous reste quand même un problème. C’est que chacun de nous s’est fait voler son pouvoir personnel sur sa vie.

La démocratie nous a trahi.

Ceux que nous avons élus pour s’occuper de nos biens communs ont fini par déborder largement du cadre prévu pour étendre leur pouvoir sur nous.

Ils ont envahi notre vie.

Pour arriver à leur but ils ont dû nous instiller des croyances qui, aujourd’hui, sont dans la tête de chacun de nous aussi fortement gravées que celles qui avaient été introduites précédemment par les religieux.

Ces croyances leur donnent un pouvoir absolu sur nous, nous rendent dépendant d’eux. Nos individualités ne sont plus respectées.

Et eux, à qui nous n’avions confié que la gestion de nos biens communs, profitent du pouvoir qu’ils se sont octroyés par le mensonge, en répandant de fausses croyances, pour entrer en conflit de pouvoir avec leurs alter égo.

La phrase de John Kerry n’a pas de sens, ne sait-il pas qu’il n’y a plus de démocratie sur cette terre ?

Les politiques du monde entier en ont eu raison.

Les croyances mènent ce monde, religieuses ou politiques, juives, musulmanes, égalitaristes, écologiques, etc…

Il n’y a plus de place pour la démocratie, pour la liberté d’être et de penser individuellement, avec seulement la gestion des biens communs confiée à des élus modestes, bénévoles et discrets.

L’avenir sera effectivement conflictuel, fait de guerres entre les égo des puissants. Guerres supportées par les pauvres crédules que nous sommes devenus, qui ont pensé trouver un refuge à leur mal-être dans la croyance.

Je hais la croyance.

Bonne année quand même. H. Dumas
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