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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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De l'usage de l'intelligence

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Voilà un titre bien pompeux. Je dois dire que je suis en pleine lecture de “On va dans le mur” d’Agnès Verdier-Molinié. J’ai évidemment beaucoup d’estime pour la fondation IFRAP — et son fondateur Bernard Zimmern — dont Madame Verdier-Molinié est la directrice. Son ouvrage est une somme de travail impressionnante, convaincante, imparable, vraie, qui débouche sur un état des lieux catastrophique, implacable, mais, qu’hélas, tout le monde connait.

Sans concession, avec rigueur, Madame Verdier-Molinié brosse un inventaire des dérives de notre société. Elle esquisse quelques propositions, objectivement peu convaincantes.

Cependant, malgré son immense compétence et sa situation privilégiée, elle n’apporte rien sur les motifs qui ont présidé à la venue de la situation qu’elle analyse – à l’endroit de son ouvrage où je suis arrivé –.

C’est un peu comme pour la peste. Pendant des millénaires elle a frappé l’humanité, ses symptômes et ses conséquences étaient connus de tous, ce n’était pas suffisant pour en guérir. Il a fallu comprendre comment elle infectait l’homme.

J’ai peur que la source de nos problèmes soit si simple, si puérile, que personne n’ose en parler de crainte d’être ridicule ou de ne pas arriver à dépasser la dizaine de pages explicatives, ce qui serait loin de faire un livre acceptable.

Moi qui ne risque rien en termes de notoriété, je vous propose une explication binaire, remontant à la source de nos pulsions et de nos organisations.

L’intérêt

Les libéraux prétendent que l’intérêt guide les hommes, ils affirment que la somme des intérêts se neutralise, ils l’appellent la main invisible.

Les collectivistes pensent aussi que l’intérêt guide les hommes, mais ils affirment que c’est un horrible défaut, qu’ils sont capables de le neutraliser. En effet, ils fourmillent d’idées pour atomiser l’intérêt des autres, par contre ils sont particulièrement discrets sur le leur.

En réalité, peu ou prou, tout le monde est bien conscient que l’intérêt est le moteur de la vie, sans lequel le risque de la perdre est réel.

L’intelligence

L’homme en est équipé. Plus ou moins, mais dans tous les cas suffisamment pour, à minima, entrevoir son intérêt et tenter de le satisfaire.

On peut prendre pour base que l’intelligence est le ressort principal de l’humanité duquel dépendent toutes nos pensées, tous nos actes. Ceux qui en disposent plus que les autres servent de guides — admirés ou conspués — à ceux qui en disposent moins.

C’est elle qui nous permet de nous adapter, individuellement ou collectivement, aux différentes situations que nous rencontrons.

Les deux trames organisationnelles en France

D’un côté la France est libérale. Heureusement, puisque aussi bien politiquement qu’économiquement elle est un des inventeurs du principe au cours des siècles précédents.

D’un autre côté elle est aussi collectiviste. Là encore elle a activement participé à l’invention du concept et à sa mise en œuvre, d’ailleurs plus radicalement en l’exportant chez les autres qu’en l’appliquant chez elle, pas folle la guêpe.

Brièvement résumé

Le libéralisme consiste à privilégier la liberté individuelle et tout ce qui lui est attaché. La théorie veut qu’alors chacun est récompensé de ses efforts, sans limite.

Le collectivisme consiste à mutualiser les libertés intellectuelles et matérielles. Ici chacun aura ce qu’il lui faut, sans liaison directe avec ses efforts, en fonction seulement de ses besoins.

Une partie de notre pays vit selon le concept libéral, l’autre selon le concept collectiviste. Les forces politiques de chacun, qui s’expriment dans les urnes, sont aujourd’hui à peu près égales.

L’intelligence dans tout ça ?

Et bien voilà l’œuf de Christophe Colomb dont je vous ai parlé au début de ce billet.

Dans le système libéral, la liberté et l’absence de limite du résultat vont engager l’intelligence à produire le plus possible de richesses. Pour satisfaire ce but, l’intelligence des acteurs du système va travailler – ou faire travailler les autres – sans limite. L’enrichissement sera constant, illimité, sans autre règle de répartition que l’intérêt — qui n’est pas à tout coup guidé par la cupidité, mais bon –.

Dans le système collectiviste, représenté en France par la fonction publique – les fonctionnaires donc – la richesse est inaccessible, la grille de salaire est connue et garantie dès le début de la vie professionnelle. Ainsi, à salaire égal, l’intelligence des acteurs du système va les amener à trouver leur intérêt dans le minimum de travail possible.

Le nœud est ici.

La moitié de ce pays est composée de citoyens dont l’intelligence cherche à accumuler des richesses en turbinant à fond, l’autre moitié sait ne pas pouvoir accumuler de richesse, son intelligence lui dicte que la sagesse dans ce cas est de travailler le moins possible.

Normalement ces deux attitudes sont strictement incompatibles. Aucune société ne peut vivre cette schizophrénie.

Le drame.

La France a la prétention d’être capable de vivre cet écartèlement. Elle ne lit pas Sakharov, elle détourne les yeux des expériences de ses voisins, elle se ment collectivement. Ses élus et sa presse n’ont pas le choix, ils doivent agir de même sous peine autrement de perdre leurs clients.

La marmite ne peut qu’exploser. Les positions sont inconciliables, puisque les deux sont le fruit réel, vrai, de l’intelligence de chacun. Pourquoi l’un cèderait-il devant l’autre ? Ces deux intelligences vont en venir aux mains, c’est incontournable.

La réussite actuelle de l’Allemagne, dont on nous beurre le nez, tient uniquement au fait que l’expérience de ces deux systèmes a été jusqu’au bout, le vainqueur a imposé sa solution.

Nous n’avons pas cette chance, nous n’avons pas de vainqueur. Il faut dire qu’il y a déjà un bon moment que la notion de victoire nous échappe…

Bien cordialement. H. Dumas
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