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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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Comment avoir encore confiance ?

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L’enfance, puis plus tard l’adolescence, nous prédisposent à la confiance. Il y a bien sûr quelques cyniques qui, dès ces périodes, n’ont déjà plus confiance en rien, sont désabusés. Ils sont une minorité. Leur vie n’est pas facile.

La plus grande majorité des enfants fait confiance aux adultes. La plupart du temps cela s’exprime à travers les parents, en cas d’impossibilité peuvent se substituer d’autres adultes ou simplement des ainés.

En réalité, il s’agit d’une nécessité vitale. Le représentant symbolique de la confiance est peu important, il ne sert qu’à permettre de croire en un idéal d’avenir, donc à une réalité d’être homme, à un axe existentialiste, sans lesquels la vie serait très difficile, voire impossible.

C’est dire que lorsque cette confiance est trahie, s’avère illusoire ou falsifiée, la déconvenue est redoutable, les conséquences incalculables.

D’où l’importance de ne pas se tromper au départ, ni dans l’objet ni dans les représentants des valeurs dans lesquelles on place sa confiance.

Pour ma part, j’avais placé ma confiance dans l’idée qu’il était en tout temps et en tout lieu une intelligence éclairée capable de dire le vrai, le bien, la justice en quelque sorte.

Je pensais qu’il suffisait de trouver cette intelligence. A priori je l’imaginais plutôt en haut du système. J’ai donc été y voir. Quelle ne fut pas ma surprise de ne pas l’y trouver, ou sporadiquement et pas en plus grande quantité qu’en bas du système.

Alors, bêtement, je me suis référé à l’étiquette. Pour le “port salut” chacun sait que“c’est écrit dessus”, j’ai pensé que pour la confiance en la justice, en la vérité, il suffisait de se rendre dans les bâtiments où “c’est écrit dessus”, dans les “Palais de Justice”. Alors là, sachez-le, il s’agit d’une escroquerie.

Le drame tient au fait que pour en avoir conscience il faut au préalable payer des sommes folles en avocats, passer des années dans les prétoires, pour finir par admettre que ce n’est pas là non plus que se trouve cette intelligence supérieure en qui l’on pourrait placer sa confiance. Au contraire, en ces lieux ce n’est que mesquinerie, hypocrisie et, plus prosaïquement, mur des cons à tous les étages.

Bien embarrassé de ne pas rencontrer cet idéal de confiance qui avait animé mon enfance et qui anime toujours ma vie d’homme, j’ai fini par me demander s’il existait.En fait, je me suis posé la question suivante : Existe-t-il quelque part une autorité qui soit en mesure de dire le vrai, le bien, la justice ? Je crains que la réponse soit : Non.

Le problème est de taille. Car si nulle intelligence n’est capable de séparer de l’amalgame de la vie ce qui est juste, vrai, bien, de ce qui est faux, injuste et mal, à qui se référer si l’on aspire à ces idéaux ?

Je me suis donc posé la deuxième question incontournable : Ces idéaux existent-ils ou sont-ils une vue de l’esprit ?

Les choses se compliquent. Il suffit d’ouvrir les yeux pour percevoir qu’il est presque autant d’idées de justice qu’il est de situations et d’hommes. Est-il possible de faire converger ces idées pour n’en retenir qu’une version ? Rien n’est moins sûr.

Et pourtant je reste convaincu que mon idéal existe et vaut la peine d’être poursuivi, quelque soit le prix à payer. Alors là, stupeur.

Je me pose la troisième question : Suis-je un fanatique ? Ai-je une vision personnelle de la justice que je chercherais à imposer à tous, au mépris de la liberté de chacun ? Suis-je un fou de Dumas ? Merde alors, c’est la question qui tue.

Finalement, est-ce uniquement en moi que je dois placer ma confiance ?

Je n’ai pas de réponse précise. Je n’ai pas non plus de réponse définitive. Il est des fois où les événements ont pu me laisser croire que j’avais atteint mon idéal, il est d’autres fois où j’ai été amené à constater qu’indubitablement j’étais dans l’erreur la plus totale.

Ce dont je suis sûr aujourd’hui, c’est qu’il n’est nulle part d’intelligence supérieure capable de dire le juste, le bien, le vrai, en qui l’homme pourrait accorder sa confiance. Nous sommes seuls, terriblement seuls.

Peut-on expliquer cela aux jeunes enfants qui découvrent le monde. En auraient-ils un avantage ou au contraire une immense désespérance ? Je ne sais pas.

Nous arrivons au piège ultime.

Ne doit-on pas tenter quelque chose pour tous ces jeunes qui sont sur le point de mal placer leur confiance ?

Nous y sommes, nous allons de ce pas légitimer la force contre la liberté de conscience, au motif que certaines libertés de conscience serait de l’ordre du mal, de l’injuste. Le cercle est vicieux, il faut en convenir. Ce doit être ça le bordel foutu par Adam.

Plus simplement, disons que le mal écrase ceux qui perdent et que le bien oint ceux qui gagnent, que c’est ainsi que l’homme perdure et qu’en cas d’inversion il disparaîtrait. Que donc le mal, le bien, la justice sont des vues de l’esprit, dont cependant les conséquences dictent l’avenir des hommes.

Sachant que nul ne peut prétendre être le détenteur d’une vérité qui permettrait de trier à tout coup, et pour chaque situation, entre le vrai et la faux, et surtout pas la justice, il ne reste à chacun de nous que le devoir de réfléchir au plus profond de lui pour faire ce tri.

Il semble donc utile, dès le départ, de former les jeunes hommes à cet exercice de réflexion personnelle, d’éviter de leur faire croire qu’ils peuvent faire confiance sur ce sujet en quelqu’un d’autre qu’en eux-mêmes, mais qu’ils devront composer avec les réflexions des autres qui ne seront pas fatalement comparables aux leurs.

Bien cordialement. H. Dumas
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