
Ainsi, la dette publique est passée de 90% du PIB en 2012 (soit 1800 milliards d’euros) à 98% (i.e. 2000 milliards) depuis qu’Hollande est aux commandes. Le déficit budgétaire n’est jamais repassé en dessous de la barre des 3% du PIB, loin s’en faut. La croissance est passée de faible à anémique. C’est désastreux.
Quant au chômage, soi-disant préoccupation principale du chef de l’État, il n’a cessé d’augmenter, pour dépasser les 3 millions de chômeurs (plus de 5 en cumulant les principales catégories A, B et C). Les promesses d’inversion de courbe n’ont fait rire personne, surtout qu’elles ont toutes été brisées, comme tant d’autres.

De l’autre côté, lorsqu’on regarde les promesses non tenues, on s’aperçoit que l’impact sur la vie des Français de ces renoncements est bien plus grand que, par exemple, la modeste réforme de la formation professionnelle (échec quasi-rigolo) ou la garantie (parfaitement sans intérêt) que le président n’appellera jamais son premier ministre « collaborateur »…

De façon plus anecdotique mais ô combien symbolique et illustrant bien les travers de la Socialie française maintenant confortablement installée, rappelons qu’il avait été promis la mise en place du non-cumul des mandats pour les parlementaires socialistes dès 2012, de limiter à dix le nombre de conseillers par ministre, de ne pas donner d’interview depuis l’Élysée, ou encore de prendre le train plutôt que l’avion « par souci de proximité et d’économie ». De ce point de vue, le foutage de gueule n’a pas été modéré.
Dans les faits d’armes du chef de
« La réponse internationale en cas d’utilisation par le régime syrien de ses armes chimiques serait immédiate et fulgurante »… dont on rigolerait presque si la situation n’avait pas à ce point dégénéré.
Quant au changement, slogan d’une campagne dont on se demande comment elle sera parvenue à berner autant de gogos, on en attend toujours les plus timides prémices.


Et justement : s’il y a eu un changement très notable, c’est bien dans la popularité du président, qui s’est effondrée. Là où Sarkozy avait réussi avec brio à se faire détester par une majorité de Français et haïr par toute la gauche, Hollande sera parvenu non seulement à se mettre à dos tout le peuple, mais il aura relevé le défi de se faire honnir des verts et de l’extrême-gauche, et se faire vilipender par une tranche de son propre parti ! Ce franc dégoût se traduit d’ailleurs par le fait qu’un nombre croissant de Français se détourne de la politique, et le peu qui s’y intéresse nourrit surtout l’espoir de voir sortir du lot d’autres partis que la clique actuelle, et d’autres candidats que les énièmes chevaux de retour vus et revus dans la politique française.
Or, de la même façon que l’UMP montre une pesanteur cadavérique à se renouveler, le PS démontre chaque jour qui passe son absence totale de solutions et d’idées pour le pays ; l’exécutif est à son image, complètement sclérosé sur des idées du passé (35 heures, retraite à 60 ans, la loi comme réponse ultime à toutes les détresses, y compris et surtout sociales). Les atavismes socialistes ressortent sans arrêt (volonté de refaire la société à grand coup de mots, bidouillages sociétaux allant dans le sens de revendications catégorielles, mais pas du tout dans le sens du bien commun ou de l’idée qu’on peut s’en faire) ; la lutte contre les entreprises, les entrepreneurs et les classes moyennes ou aisées bat son plein, sans retenue. Sans surprise, ces derniers fuient, avec par exemple un vif accroissement du nombre d’expatriés en Angleterre, en Belgique, en Suisse, et même au Portugal.
Trois ans après son accession au pouvoir, le bilan ne fait aucun doute : le délitement de la France s’est accéléré, la fuite des « forces vives » est plus forte que jamais, le chômage est au plus haut, l’insécurité est toujours là, les réformes sont, pour tout dire, au point mort, la corruption ne s’est jamais si bien portée de même que le capitalisme de connivence.

La conclusion s’impose : ce pays est foutu.