Dans la catégorie des trucs rigolos, on trouvera sans problème la dernière lubie de Fleur. Comme d’habitude, à tout problème complexe et provoqué par une gestion idiote de l’État, on va proposer rapidement une solution simple, étatique, et elle aussi parfaitement idiote en espérant, une fois le tout lancé dans l’azur bleuté, que cela retombe proprement à sa place dans les petites cases prévues à cet effet.
Ici, le problème auto-posé concerne le financement du Centre National du Livre dont l’action décisive, ces 68 dernières années, a été telle que plus personne ne peut ignorer que ce Centre existe. Et d’ailleurs, pas besoin de rappeler qu’il a été fondé au sortir de la guerre — pas du Golfe, hein, la seconde mondiale — que son rôle est de soutenir l’ensemble de la chaîne du livre (avec le succès qu’on lui connaît, le nombre de librairies, d’imprimeries et d’éditeurs florissant en France), et qu’il fait tout ça avec

Bienvenue, donc, à une nouvelle ponction sur les consommables d’impression ! Et dans la bouche de Pellerin, ça donne à peu près ceci :
« Le ministère étudie actuellement pour les prochaines années la possibilité de modifier la taxe affectée pesant sur les appareils d’impression et de reproduction qui pourrait inclure les consommables de ce type de matériels. Le taux pourrait en conséquence être diminué. »


Autrement dit, Fleur Pellerin bondit d’une taxation obsolète sur les photocopieuses et autres matériels de reproduction graphique vers une taxation des consommables d’impression elle aussi appelée à devenir assez vite obsolète. Mais l’idée est là : taxons, taxons, taxons, il en restera toujours quelque chose (?) …
Parallèlement, et alors que cette histoire de taxation des toners et cartouches a fait frémir les réseaux sociaux, on s’étonne du peu de réaction qu’a suscité l’idée pourtant aussi orwellienne que lourde de conséquences de la même Fleur Pellerin, qui s’est déclarée récemment favorable à l’introduction de listes noires de sites à bannir, listes qui seraient tenues à jour par l’inénarrable HADOPI qui a largement démontré son extraordinaire efficacité jusqu’à présent.

Les internautes semblent assez sensibles à l’introduction d’une nouvelle taxe, dont on imagine sans mal que les effets assez prévisibles et franchement délétères vont – à l’instar de la taxe sur la copie privée – encore une fois ridiculiser l’action du ministre qui l’a mise en place. C’est bien fait, rigolons-en déjà, elle le mérite bien.
De façon plus préoccupante cependant, la même personne, qui propose, depuis le même ministère, une restriction grave et importante de nos libertés, qui essaye de mettre en place un système de censure et de listes noires tel qu’il serait envisagé en toute décontraction dans l’une ou l’autre dictature que cette planète compte encore, ne semble pas réussir à mobiliser plus qu’un petit haussement d’épaules.


Quoi qu’il en soit, que Pellerin lance une nouvelle taxe parce que cela fait partie d’une pulsion politicienne plus forte que tout et parfaitement habituelle, ou que ce soit par calcul médiatique pour couvrir les démarches en cours avec la HADOPI afin de fournir un moyen étatique de contrôler les interwebs, le résultat est le même … Souriez, vous allez être un peu plus taxés, et un peu plus surveillés.
Le socialisme, vraiment, c’est magique.