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Vous en avez assez des yoyos de la Bourse ? Essayez l’investissement progressif…

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Ces derniers temps, les nerfs des investisseurs de tous types sont mis à rude épreuve !
Quand on regarde la volatilité qui règne actuellement, il est difficile de rester détendu quand on est investi sur les marchés ! Evidemment, le fait de suivre une (ou plusieurs) stratégie(s) d’investissement aident à relativiser les choses voir à faire des bénéfices, malgré tout.
Le VIX, en données quotidiennes, n’arrête pas de bouger dans tous les sens, tout en se maintenant à des niveaux relativement élevés. C’est dire que même l’indice qui mesure la volatilité est volatile !
Quand on regarde les données à long terme sur 5 ans, on se rend compte que sur 5 ans, il n’y en a eu que 2 d’assez « tranquilles ». Autrement dit, les périodes « normales » ne sont plus la norme. Nous donc bien dans une période d’instabilité boursière (mais ça, je ne vous l’apprends pas j’espère !). Cela ne veut en rien dire que la Bourse doit forcément baisser, mais il est vrai que les investisseurs fuient en général l’instabilité. Or, ces derniers temps, il faut bien faire avec…

 

 

 

 

 

 

Mais qu’en pense Mr.Bonpèredefamille ?
Je crains qu’il ne soit définitivement dégoûté de la Bourse. Parce que certes, « à long terme, ça finit toujours par remonter » dit-on… Mais, d’un autre côté, comme l’a dit si justement Keynes (peut-être la seule chose sensée qu’il a exprimé d’ailleurs..),  » à long terme, nous serons tous morts ».
Il existe cependant une solution pour investir de manière plus détendue que de chercher à capter les accélérations des marchés (de préférence dans le bon sens).
L’investissement programmé
Non, rien à voir avec l’utilisation de programmes de trading complexes. Non, c’est quelque chose de simple que tout bon investisseur devrait faire : mettre de côté des sous tous les mois, régulièrement et pendant longtemps.
Le Livret A sert à ça. Les assurances-vies sont basées sur le même principe (encore que, quand on voit qu’elles sont plombées par de la dette grecques et autres obligations d’Etats sur-endettés..).
Mais, vous allez me dire que certes, c’est facile à faire, mais au niveau rendement, c’est pas l’idéal.
Si vous êtes entrain de me lire, c’est que vous êtes certainement à la recherche de plus de rendement. Toujours plus de rendement! Mais en même temps, vous voulez de la sécurité. Mais malheureusement, la sécurité et le rendement sont inversement proportionnels ! Il n’y a pas de miracle. Si vous voulez du rendement, vous devez accepter du risque.
D’autre part, vous voulez savoir quand acheter pour être tout en bas d’une courbe, au meilleur prix.
Très franchement, même s’il y a des méthodes pour essayer de trouver un point bas acceptable, très souvent, vous êtes à côté, voir complètement à côté de la plaque. Dans ce cas, soit vous avez placé un stop et prenez vos pertes (raisonnables), soit vous attendez dans l’espoir que « ça finisse par remonter! » (parfois vous avez de la chance et parfois, vous ne reverrez jamais votre argent)…
Bref, l’investisseur a deux problèmes:
- il veut du rendement, sans trop de risque
- il ne sait pas quand acheter ni à quel prix

L’investissement programmé peut résoudre ces deux problèmes.
Si on choisi un produit intéressant, qui peut connaître une forte plus-value en quelques années, il y aura du rendement. Si on choisi un secteur ou une action qui ne peut pas faire faillite ou rester au plancher pendant des années, il n’y aura pas de risque (ou plutôt peu de risque, car le CAC 40 à 100 points, ce n’est pas totalement exclu mais franchement si on en arrive là, je crois que vous n’en aurez plus rien à faire de vos investissements et passerez votre temps à chercher de la nourriture et des armes comme vos lointains ancêtres de Lascaux).

D’autre part, le fait d’acheter régulièrement lisse l’incertitude de trouver le « bon » prix d’achat. Certes, il ne sera jamais idéal, mais sera souvent très correct, voir tout juste moyen, mais certainement pas mauvais.
Par exemple, si on se dit en novembre 2008 que la chute des indices est terminée et qu’on passe à l’achat, on se trompe de 5 mois puisque le plus bas a réellement lieu en mars 2009 !
Pourtant, si on achète régulièrement, dans cet exemple pour 100 € par mois de parts du trackers, on voit que le prix se lisse facilement.
Il suffit par exemple de se fixer une règle de sortie simple : le prix revient au contact de la MM50.
Cela nous fait acheter pendant 13 mois, avec un prix de revient unitaire de 31,1529 € voir 30,7944 € si on applique la règle d’achat pour une somme fixe de près de 100 € (ce qui fait acheter 3 parts par mois, sauf pendant les 3 mois où les prix sont les plus bas où l’on achète 4 parts).
Le prix de sortie sera de 36,1878 €. Je vous ai résumé tout cela dans un petit tableau:
Tracker CAC – Lyxor CAC40 ETF
Prix à l’ouverture mensuelle
Quantités achetées avec 100 €
Coût
32,7873
3
98,3619
30,5351
3
91,6053
30,2745
3
90,8235
27,3709
4
109,4836
24,7976
4
99,1904
26,2355
4
104,942
30,0140
3
90,042
32,0940
3
96,282
30,7538
3
92,2614
33,0479
3
99,1437
35,5607
3
106,6821
36,6657
3
109,9971
34,8505
3
104,5515
Moyenne: 31,1529
42
1293,3665
PRU = 30,7944
Prix à l’ouverture sur contact de la MM50: 36,1878 soit 1519,8876 pour 42 parts.soit un gain de 1519,8876 / 1293,3665 = 17,51% sur 13 mois soit 16,31%/an
En comptant 2,50 € de frais de transaction par mois et 5 € pour la vente, soit 13 X 2,5 +5 = 37,5 €
soit un rendement net de (1519,8876 – 37,5)/1293,3665 = 14,61% soit
 13,49%/an
Si le prix avait stagné plus longtemps où si la chute avait duré plusieurs années, on aurait abaissé le PRU et le rebond aurait donc été plus rentable encore (certes, en échange d’une immobilisation plus longue des sommes investis… Que voulez-vous, « there is no free lunch »! »)
Je vous laisse faire le même calcul en prenant par exemple une autre date d’entrée ou un tracker avec levier X2 par exemple.
On peut évidement appliquer le même raisonnement à n’importe quelle action ou tracker (ou SICAV même si cela n’est guère rentable sur le long terme, en raison des frais de gestion supérieurs, sauf pour de petits investissements comme dans cet exemple avec 100 €, qui était surtout un exemple de situation extrême pour laquelle cette stratégie est noyée par des frais de courtage qui seront d’autant moins importants avec 300, 500 ou 800 € par mois).
A noter que si vous misez sur une action unique, il y a toujours le risque qu’elle décroche durablement (contrairement à des indices larges, sauf crise systémique majeure ET durable). Cela fonctionnera tout de même, mais avec un rendement moindre.
Si vous choisissez des valeurs « sûres » comme Total ou Sanofi par exemple, les rendements seront probablement semblables pour un risque plus élevé (que pour le CAC dans son ensemble).
Si vous prenez des small caps, vous serez confronté au risque plus important que la société concernée voit ses cours plonger (en échange probablement d’un rendement meilleur le cas échéant).
Là encore, mieux vaut prendre un tracker avec levier 2 sur le CAC par exemple, ce qui augmentera le rendement tout en ne changeant rien au risque sur la valeur.
Remarquez que cela fonctionne aussi avec des trackers short après une grande période de hausse de la Bourse par exemple…
Je ne vais pas vous donner une stratégie complète ici, mais en règle d’entrée, on peut par exemple prendre des clôtures très en-dessous de la MM50 comme un bon point de début à l’investissement programmé.
Par exemple, quand on regarde ce fameux tracker CAC (j’ai pris celui-là comme exemple, il y en a de nombreux autres qui sont très biens également !), on constate qu’en ce moment, c’est sans doute un « bon » point d’entrée.
Vous remarquerez que « une clôture très en-dessous de la MM50″ peut être par exemple définie par un franchissement du retracement de Fibonacci des 61,80% de la dernière vague…

 

 

(image agrandie ici: http://www.investisseur-particulier.fr/wp-content/uploads/2011/09/tracker-Lyxor-CAC-ETF-40_monthly_septembre-2011.jpg)

 



Conclusion pour l’investisseur particulier:
Vous voyez, nul besoin d’être un grand magicien des marchés et de faire du trading haute-fréquence pour obtenir un bon rendement.
Certes, il vaut mieux choisir le bon marché (personnellement, j’ai une petite préférence pour le DAX…) et savoir se servir de quelques indicateurs simples pour fixer ses entrées et sorties.
Mais tout ceci est à la portée de n’importe quel investisseur particulier raisonnable.
Vous allez me dire, « oui mais si le marché chute durablement, comme au Japon » ?
Et bien, comme je l’ai déjà dis, cela prendra simplement plus longtemps pour être rentable, mais il faudra tout de même regarder la rentabilité annuelle moyenne… Après tout, vous ne pouvez pas avoir une méthode peu risquée, qui ne demande pas beaucoup de travail et en plus avoir des rendements à trois chiffres !
De même, il ne faut pas oublier le poids de la fiscalité. Ce genre de stratégie est très intéressante sur un PEA et consiste en un bon moyen pour se constituer une cagnotte en quelques années ou bien pour diversifier et lisser ses risques par rapport à des opérations de trading plus rentables (mais plus risquées bien sûr !!!).
Avant tout, comme pour toute stratégie, il faut définir précisément (par écrit, pour que vous puissiez vous y référer en cas de doute, 2 ou 3 ans après le début de l’investissement par exemple):
le risque pris (c’est à dire la somme mensuelle dont vous pouvez vous passer, y compris éventuellement sur des années)
- comment respecter sa stratégie sur la durée (ne commencez pas à vous dire « ah mais là, ça a vraiment baissé beaucoup, je vais prendre plus d’actions ce mois-ci ». Vous aurez peut-être raison, mais peut-être pas et vous allez casser la régularité de votre méthode et donc son résultat final sera dénaturé). De même, il est essentiel de pouvoir investir la même somme dès le premier signal d’achat, pendant une durée inconnue pouvant atteindre 5 ans ou plus. Mieux vaut ne pas être trop gourmand. Si vous augmentez votre capacité d’investissement entre temps, mieux vaut vous diversifier sur d’autres supports/stratégies que d’essayer de trop en faire au début.
- la condition d’entrée. Je vous ai donné le « truc » du retracement à 61%, mais il y a beaucoup d’autres possibilités…
la condition de sortie. La MM50 est un  bon repère, mais il existe d’autres méthodes (lignes de tendance, bandes de Bollinger, etc)
Une fois encore, c’est VOUS qui devez prendre VOS décisions d’investissements. A chacun d’adapter les stratégies à ses besoins et envies. Le tout est de rester cohérent et efficace !
Bons investissements !

 

 

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