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Le carnet d'ordre en pratique, déchiffrer les zones (Partie 3/3)

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Nombre d’ordres 

C’est le nombre d’ordres qui sont postés à l’achat ou à la vente : par exemple, on voit qu’à l’achat, en haut à gauche, il y a un seul ordre posté à cours limité (26.68 euros) représentant 146 titres ; ça donne une idée du nombre d’intervenants, mais il ne faut pas considérer cette info comme plus importance qu’elle ne l’est, car tous les intervenants ne sont pas visibles au carnet, en particulier les professionnels : c’est donc une info partielle et limitée ; parfois certains intervenants sont postés à l’achat et à la vente en même temps pour jouer le spread ; dans ce cas il faut veiller pour les valeurs peu liquides à ne pas se retrouver face à soi, au même cours ce qui pourrait apparaître comme une transaction fictive.

 

Quantité de titres disponibles à cours limité 

On voit le nombre de titres disponibles, aux cinq meilleures offres d’achat et vente ; je ne tiens pas trop compte non plus de cette info car ce qui m’intéresse, c’est  qui-tape-qui ?  : les acheteurs vers les vendeurs ou les vendeurs vers les acheteurs ; cette information me permet surtout de savoir si je pourrais être servi pour une quantité définie, à un prix fixé ; en cas d’achat, j’estime la partie vendeuse pour entrer et la contrepartie acheteuse pour solder ; en cas de short,, j’évalue la partie acheteuse pour entrer et la contrepartie vendeuse pour solder ; la contrepartie c’est essentiel en trading : il faut savoir qui est en face, et surtout dans quelle quantité ; au moment où je prends position je fais un pari sur la contrepartie à partir de ce qui est visible à ce moment-là, pour savoir si je pourrai sortir de position dans des conditions satisfaisantes ? Mais ça peut changer tout le temps et très vite, aussi je ne suis sûr de rien ; le trading n’est pas une science exacte ; il faut la réunion de beaucoup de variables pour qu’un trade marche ; s’il manque un ou plusieurs paramètres, je ne me décide pas et le plus souvent je reste en retrait ; rien n’est sûr au carnet, la situation évolue en permanence ; le carnet est une entité dynamique et instable truffé d’icebergs.

 

Quantité totale à l’achat et à la vente à cours limité

C’est la somme des actions disponibles au carnet, des cinq meilleures demandes à l’achat, ici 5949 titres, et des cinq meilleures offres à la vente soit 3192 titres ; ce n’est pas si important que ça car ça ne veut rien dire de la réalité de la pression acheteuse ou vendeuse ; seule l’information du qui-tape-qui ? ou du qui-cogne-qui ? est pertinente pour savoir qui a la main sur un carnet à un moment donné ; ceux qui traderaient uniquement sur cette info ne réussiraient pas grand chose : ce n’est pas parce que beaucoup de titres sont postés à l’achat à cours limité que la pression est acheteuse, et symétriquement, ce n’est pas parce que beaucoup de titres sont positionnés à la vente que le cours va baisser ; seules les dernières transactions donnent le sens des échanges car elles sont réelles et pas virtuels comme les ordres postés en attente d’exécution ; les ordres à cours limité posté, indiquent peu de choses sur la tendance, mais donnent tout de même une information importante sur la contrepartie disponible au carnet ; c’est un peu comme dans une agence immobilière : les prix affichés en vitrine n’indiquent pas la tendance du marché, ils donnent une fourchette de prix, mais ce qu’il faut voir ce sont les dernières transactions effectivement réalisées, et à quel prix, chez le notaire ?

Les cinq meilleures limites à l’achat/demande à gauche et les cinq meilleures limites à la vente/offre à droite

Cette indication de prix donnée par les intervenants qui ont posté des ordres en attente d’exécution à un cours limité pour une quantité donnée, représente un cours d’exécution théorique qui ne présage en rien de l’évolution du prix de l’action ; en effet, tant que ces ordres limités sont en attente, ils ne sont pas exécutés et ne sont donc que virtuels et non représentatifs de la tendance ; en un mot ils sont passifs.

Des trous de cotation peuvent apparaître ; ils sont le plus souvent aléatoires ; ces hiatus ou gaps au carnet agissent parfois comme des accélérateurs de variation ou de volatilité ; on trouve des carnets à trous assez facilement, en particulier sur des petites valeurs au comptant pas trop suivies et pas trop travaillées d’un point de vue trading.

 Le trading est alors un excellent animateur de marché ; les traders sont naturellement les meilleurs animateurs du marché, ils sont le remède des carnets à trou.

 

Le spread ou la fourchette des deux meilleures limites à l’achat et à la vente

Le spread ou fourchette des deux meilleures limites à l’achat/demande et à la vente/offre, sur la valeur, est très important avec le tick qui lui correspond (l’unité monétaire minimum de la fourchette soit 0.01 euro ou un cent) ; comme je travaille en tendance, il me faut un petit spread pour limiter ma perte en cas de sortie anticipée ; les gros spreads sont dangereux pour moi qui ne joue pas la fourchette (je ne me positionne pas en même temps acheteur et vendeur) et qui a un trading actif : c’est à dire que c’est moi qui vient taper les titres en allant cogner les acheteurs si je vade et les vendeurs si je suis long ; quand on joue la tendance, il faut limiter le spread pour pouvoir couper dans de bonnes conditions, c’est vraiment essentiel.

Les dix dernières transactions

C’est l’historique des dix dernières transactions dans le temps, avec le prix, les volumes et l’heure à la seconde ; pour bien faire il faut regarder, en même temps que les transactions, le carnet d’ordres pour savoir si ces transactions sont le fait d’un intervenant qui a acheté ou qui a vendu ou encore, qui-a-tapé-qui ? Cette info est importante, car si les transactions au marché se multiplient, cela veut dire qu’il y a une grosse pression sur le titre ; ces achats ou ventes ATP ne se voient pas au carnet puisque, par définition, les ordres visibles le sont à cours limité ; par contre, les ordres exécutés ATP passent par les dernières transactions et ne sont visibles au carnet qu’à ce moment-là : les ordres ATP ou au marché, ne font que passer dans la bande passante instantanée que sont les dernières transactions !

Un carnet est un instrument dynamique ; c’est quelque chose de vivant et d’évolutif, qui peut se réorganiser très rapidement ; le plus souvent, je n’interprète que les trois dernières transactions ou même tout simplement la dernière transaction ; je regarde comment les acheteurs et les vendeurs se positionnent, passent leurs ordres, quels sont les types d’ordres les plus nombreux, etc. ; la pression est haussière si les acheteurs se mettent au carnet en statique à la meilleure limite et s’ils attendent leur tour pour être exécutés ; c’est l’inverse pour la pression baissière ; je tente alors de me positionner entre eux, en ordre au marché, même s’il m’arrive aussi de poster des ordres à cours limité ; si je constate une accélération des échanges, c’est qu’il y a un retour de volatilité et si je comprends dans quel sens se font ces échanges je vais faire un pari et prendre une position pour voir ; mon trading est une succession de paris que j’essaye d’encadrer par le repérage de variables pertinentes : vol’, volumes, vitesse de transaction, pression acheteuse ou vendeuse, etc. 

Les liens que je fais entre carnet d’ordres et dernières transactions sont nombreux : d’un côté, je vois les positions d’attente au carnet, et de l’autre je vois ce qui se passe réellement sur le marché aux dernières transactions ; les transactions sont soit de l’ATP ou soit de la meilleure limite, mais, dans tous les cas, un acheteur ou un vendeur vient taper la contrepartie soit au marché à n’importe quel prix, soit à la meilleure limite au prix indiqué par la fourchette.

Celui qui vient taper des titres en ATP ou à la meilleure limite veut soit les acheter soit les vendre et c’est lui qui déclenche les opportunités du marché, pour ceux qui sont postés statiques en ordre limité en attente d’être cognés ; ceux qui veulent vraiment les titres vont aller les chercher en tapant les vendeurs, quel que soit le prix, et c’est l’inverse pour ceux qui veulent se débarrasser de leurs titres, ils vont taper la contrepartie acheteuse quel que soit le cours et ils déclenchent dans les deux cas, le prix du marché ; ceux qui sont en attente d’exécution sont passifs et statiques et n’impactent pas le cours, ils n’ont pas d’influence sur le marché (pouvoir de marché), ils subissent la pression des plus actifs ; ça fonctionne comme ça un carnet : un rapport de force constant entre des intervenants qui ne se connaissent pas, qui ont des anticipations opposées (la hausse et la baisse) qui leur permettent de réaliser des opérations complémentaires d’achat/vente qui déterminent un prix d’équilibre pour une quantité échangée à un moment donné de la séance !

 

Le dernier cours de la dernière transaction

C’est la dernière cotation connue, la plus fraîche, donc la plus intéressante pour moi : à un instant I on a le cours qui donne le prix réel du marché ; c’est ce cours-là qui donne la tendance du carnet à ce moment-là !

 

Les dix derniers échanges dans le temps 

Comme je l’avais déjà signalé, je n’utilise en fait que les trois ou quatre derniers échanges ; les dix derniers c’est déjà presque trop, mais, de toute façon, je m’adapte à toutes les situations ; je pourrais étendre l’historique à toute la séance, mais cela n’a pas d’intérêt, en fait, puisque mon trading est en temps réel et en tendance très court terme ; je retiens donc le prix et la volatilité, la taille des blocs échangés et les volumes, enfin, la vitesse de rotation des titres en essayant de deviner par comparaison avec le carnet d’ordres à gauche : qui-tape-qui ? et qui-cogne-qui ?

 

Les dix derniers cours de transaction 

Même remarque que précédemment, il n’y a que le cours du dernier, éventuellement des derniers échanges, qui sont pertinents pour moi, car c’est ce dernier cours qui donne le prix réel du marché.

 

Quantité échangée à l’achat ou à la vente lors des dix dernières transactions 

Il faut que les volumes soient conséquents pour être significatifs ; ça dépend du prix de l’action (entre une action à 100 euros et une penny stock à 10 cents, les volumes échangés n’ont pas la même signification), des volumes habituellement échangés, des volumes intraday, etc. ; quand ce sont de gros blocs il faut être dessus, car c’est qu’il y a de l’activité, donc qu’il existe potentiellement de la liquidité pour éventuellement entrer au carnet ? Il faut des gros volumes pour pouvoir trader en intraday de façon confortable et sécure.

 

PMA et PMV

Le prix moyen d’achat et le prix moyen de vente des dix dernières transactions ; ce sont peut-être des informations intéressantes, mais je ne les utilise pas, elles ne rentrent pas dans mon processus de décision ; ma méthode est empirique, je ne retiens que ce qui marche pour moi et je renonce à utiliser toutes les variables dans un souci d’efficacité et de rationalité.

 

T. bloc

Cette fonctionnalité n’est pas actuellement exploitée sur la plate-forme, et de toute façon je ne l’ai jamais utilisée ? Je pense qu’il s’agit de la taille moyenne des blocs de titres échangés, mais je n’en suis pas sûr ?

La courbe dans son repère orthonormé 

Description du dernier module : le prix en euros, avec centièmes d’euro en ordonnée, temps et quantités en abscisse ; double quadrillage en euros et horaire, plus quadrillage 15 minutes en abscisse ; le graphe est une fonctionnalité facultative, par le biais d’un volet rétractable ; je l’utilise juste pour me repérer de loin, comme ça ; parfois je trade avec la courbe, parfois sans, c’est variable, mais ce n’est pas un élément déterminant dans mon trading, c’est juste une façon plus confortable de suivi de position intraday, de type « gestion à vue du cours » ; si je m’en vais quelques instants pour une raison ou une autre, lorsque je reviens, je peux voir de loin où en est le prix de l’action et son évolution ; je ne prendrais pas de décision d’entrer au carnet sur des infos graphiques, mais toujours des infos numériques.

 

Droite de la clôture de la dernière séance

C’est la droite horizontale du bas, à 26,37 euros, qui matérialise le cours de clôture de la dernière séance ou de la veille ; c’est le support ou la résistance intraday selon que le cours d’ouverture de séance se fait au-dessus ou au-dessous : si je suis long et que ce cours est cassé à la baisse, je coupe ma position car c’est un signal de baisse intraday ; si je ne suis pas en position, sur cassure baissière [si le carnet s’y prête], je peux rentrer short dessus car c’est un signal de baisse dont je vais chercher à jouer le prolongement pour voir ? Si je suis short et que ce cours est cassé à la hausse je solde ma pose car c’est un signal de hausse en intraday ; si je ne suis pas en position, sur cassure  haussière [si le carnet s’y prête], je peux rentrer long dessus, car c’est un signal de hausse dont je vais chercher à jouer le prolongement pour voir ?

 

Droite de l’ouverture de la séance du jour

Droite horizontale à 26,49 euros qui représente la première cotation à 9 :00 :00 ; elle a les mêmes caractéristiques que l’horizontale de clôture de la veille et ce sera donc le même fonctionnement : elle est un support ou une résistance intraday qui peut me donner la tendance des minutes à venir en cas de rebond ou de rupture, à la hausse ou à la baisse ; la rupture en particulier - qu’elle soit haussière ou baissière - montre une faiblesse ou une force du cours que je peux chercher à exploiter si je trouve une confirmation au carnet d’ordres : en effet, ces mouvements n’ont de signification que reliés au carnet qui est toujours premier dans mon analyse de la situation en cours ; ces droites n’apportent qu’un information complémentaire, une confirmation ou non de ce que je vois au carnet ; par contre, ces deux droites se renforcent mutuellement lorsqu’elles sont cassées dans le même sens ; c’est une double confirmation du signal positif ou négatif sur le cours, que je vais tenter d’exploiter en long ou short, comme facteur cumulatif de ce que je vois au carnet, bien sûr.

 

Barre des tâches graphe : visu ; courbe ; data ; spécial

C’est une barre de tâches des paramétrages que je n’utilise pas du tout ; cette plate-forme est vraiment très [trop ?] complète et j’avoue que je n’utilise pas toutes ses potentialités.

 

Utiliser/historique

Fonctionnalités complémentaires qui témoignent de la flexibilité et de la praticité de la plate-forme ; on peut vraiment paramétrer comme on veut et personnaliser à l’extrême son espace trading et son desk.

 

Autres onglets : exporter ; axes ; grillage ; monochrome ; détacher

Les dernières fonctionnalités et options possibles autour du graphe ; par exemple, on peut détacher le graphe pour le déplacer sur le bureau ; on paramètre le graphe comme on veut : par exemple, on peut mettre des chandeliers japonais, des indicateurs techniques comme le MACD, RSI et beaucoup d’autres ; on peut placer des stops suiveurs et des stops, gain ou loss, etc. ; personnellement je n’utilise pas ces fonctions, mais elles existent et sont disponibles ; elles témoignent du niveau d’intégration de la plate-forme, de son caractère complet et de son efficacité…

Vincent Baron

Extrait de l'ouvrage :

http://www.edouardvalys.com/livre-vincentbaron.jsp

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