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Les plus belles bourdes des pros de la Bourse

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Tout le monde a entendu parler du trader anglais Nick Leeson, tristement célèbre pour avoir fait sauter la banque Barings depuis son bureau de Singapour. Ce dernier avait masqué de très nombreuses pertes par des manoeuvres frauduleuses et prenait des paris spéculatifs importants sur les marchés asiatiques à la veille du séisme de Kobé qui a vu s'effondrer les actions que Nick détenait. Cette histoire a fait le tour de la planète puisque le trader a été emprisonné quelque temps et cela a même donné lieu à un film.

D'autres affaires ne sont pas rendues publiques au-delà du microcosme des salles de marché mais il s'en passe de belles et parfois cela relève même du comique. Du comique au second degré car bien souvent les erreurs des traders coûtent des millions d'euros de pertes. J'en profite pour vous faire ci-dessous un petit panorama non exhaustif des plus belles bourdes de la profession, ça vaut le détour.

Une histoire de coude : en 1998, un trader de Salomon Brothers a vendu 10 000 contrats futures sur le MATIF alors qu'il voulait prendre une position sur quelques dizaines. Comment cela est-il possible ? L'indélicat était tout simplement en train de discuter avec son collègue de bureau tout en ayant laissé son coude appuyé sur la touche F12 de son ordinateur. Une touche qui est justement utilisée pour passer des ordres immédiats à la vente sans confirmation...

Le plus gros ordre jamais passé sur les marchés : un employé de la banque suisse UBS à passé un ordre de vente de 120 milliards d'euros sur la compagnie pharmaceutique Roche. Ce dernier avait dû s'emmêler les pinceaux dans les ordres de grandeur car la capitalisation de la valeur sur le marché était 7 fois inférieure à l'ordre.

Place aux jeunes : en décembre 2005 sur le marché japonais, un trader a laissé un stagiaire de 20 ans rentrer les ordres pour lui dans l'ordinateur. Au lieu d'acheter une action à 610 000 ¥ ce dernier a passé un ordre de 610 000 actions au cours d'un yen. Cela a créé la panique sur le marché qui a accusé une baisse de 2 %. La note a été salée pour le courtier Mizuho qui a déboursé 224 millions de dollars dans cette erreur.

Confondre vitesse et précipitation : lors de la saisie de son ordre, un trader a confondu les cases dans son interface : dans la case dédiée au nombre d'actions à acheter, il a indiqué le code numérique à six chiffres de la valeur (l'équivalent de notre code ISIN). Résultat : il a payé les titres trois fois plus cher que leur valeur sur le marché et cela a coûté environ 100 millions d'euros à son employeur.

Vive le sport au bureau ! En 2006, dans la salle de marchés de Bank Of America, le trader en chef donne ses consignes et indique à ses troupes de traders de se tenir prêtes pour passer des ordres à son signal. Un opérateur consciencieux prépare son ordre de façon à n'avoir qu'à appuyer sur une touche pour exécuter l'ordre au signal. Jusque là tout va bien mais c'était sans compter sur un de ses facétieux collègues qui lui envoie un ballon de rugby en criant "reflexe", de reflexe il n'y eu et le ballon a atterri sur le clavier provoquant le passage d'un ordre de 50 millions de dollars sur le marché !

 

Encore des soucis avec les zéros : un trader de la banque Bear Sterns a été sanctionné en 2002 pour avoir fait chuter le Dow Jones de 100 points en quelques minutes. Ce dernier avait passé un ordre de vente de 4 milliards de dollars au lieu de 4 millions, provoquant la panique.

 

J'espère que vous avez bien ri en lisant ces quelques erreurs mémorables commises par les professionnels. Cela permet de se décomplexer un peu car ça nous arrive tous de se tromper de sens dans un mouvement de précipitation, que celui qui n'a jamais pêché, jette la première pierre ;-)

 

Rodolphe VIALLES, fondateur d'Abcbourse.com

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