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Guy Wagner

Guy Wagner

Je suis chief economist à la Banque de Luxembourg.

Dans mon blog, je commente les derniers développements sur les marchés financiers ainsi que mes évaluations sur leur future évolution.
Ces pages s’adressent aux investisseurs dans des fonds et actions avec un certain intérêt pour les marchés boursiers.


Mon parcours

Licencié en Sciences Economiques de l'Université Libre de Bruxelles, je rejoins la Banque de Luxembourg en 1986, où je fus successivement responsable des départements analyse financière et Asset Management. Depuis 2005, je suis administrateur-directeur de BLI - Banque de Luxembourg Investments.

Correction sur les marchés boursiers

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Depuis leurs récents plus-hauts, les marchés boursiers des pays industrialisés ont perdu quelque 16 % en euro. Pour les marchés émergents, le recul est de l’ordre de plus de 30 %. Le ralentissement de l’économie chinoise et la décision des autorités chinoises de dévaluer leur monnaie sont considérés comme étant les principaux éléments à l’origine de cette baisse. La véritable raison réside toutefois plutôt dans la complaisance avec laquelle les investisseurs avaient ignoré les signes indiquant que, malgré les politiques monétaires non conventionnelles des banques centrales, la croissance reste anémique. Comme souvent dans les fortes baisses, les opérateurs ne différencient pas beaucoup. Sur les marchés asiatiques notamment,  les valeurs de qualité reculent souvent autant que celles de qualité moindre.

Evolution des marchés boursiers sur 1 an

   

Source : Bloomberg

La correction actuelle peut donc être considérée comme saine. Si personne ne sait où elle s’arrêtera, tout n’est pas soudainement devenu mauvais pour les marchés boursiers. La chute des cours boursiers va ainsiremettre en question la volonté de la Réserve fédérale américaine de resserrer leur politique monétaire. Après tout, la stratégie des autorités américaines pour relancer la croissance repose en grande partie sur une hausse des cours des actifs financiers, hausse qui aurait par la suite un effet positif sur la consommation et l’investissement (‘effet richesse’). Elles ne vont donc pas hésiter à réagir si la baisse devient trop forte. Il en va de même pour les autorités chinoises. Tout ceci devrait limiter les dégâts, à moins de penser que les autorités ont perdu leur pouvoir d’influencer les marchés.

Au niveau économique, la baisse des prix pétroliers et des matières premières en général ne fait par ailleurs pas que des perdants et profitera notamment au consommateur américain et à l’Asie.

Il faut toutefois bien noter que lorsque nous parlons de privilégier les actions dans le contexte actuel, ce n’est pas parce que nous nous attendons à une amélioration de la situation économique. Au contraire, l'un des risques qui continue à peser sur les marchés est que les investisseurs n'ont pas encore succombé à la réalité économique et à la faiblesse de la croissance. Le principal argument en faveur des actions est que dans un environnement de taux zéro, il n’y pas d’alternatives aux actions. A moins d’un effondrement des bénéficesdes entreprises et tant que la valorisation des actions ne devient pas déraisonnable. Nous n'y sommes pas encore. Mais il faudra être vigilant et sélectif dans le choix des valeurs.

En résumé, dans un environnement marqué par une croissance faible et un recul des marchés boursiers, les taux d’intérêt resteront bas. Dans un tel environnement, nous continuons à privilégier les actions de qualité payant des dividendes réguliers (cf. article blog du 5 août), à condition de pouvoir accepter leur volatilité.
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