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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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La profusion de Cash de NicOx est un Risque potentiel

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Nombre de commentaires : 5 réactions

Il ne fait aucun doute que le manque de cash pour une société de Biotechnologie est un point extrêmement négatif (4ème Chapitre du Livre "Apprendre à profiter des opportunités boursières dans le secteur santé"). Si vous passez à côté de ce critère, vous risquez fortement de vous aventurer par mégarde: vous vous exposeriez soit à une augmentation de capitale, soit à un dépôt de bilan.

 
Par ailleurs, certains investisseurs estiment qu’une forte position de trésorerie, qui serait même supérieure à la valorisation (Capitalisation Boursière) de la société, aurait un côté rassurant. C’est en fait ce que nous dit Benjamin Graham (le père de l’analyse fondamentale, ou plutôt de l’investissement « Value »). Il appelle cela un "Net/Net status". Appliqué aux titres de Biotechnologie, qui sont des projets incertains, cela peut donner un cours minimum et permettre de viser de généreuses plus values (voir mon Point sur TENGION).
 
 
Pourtant, curieusement, une société dont le niveau de Cash est équivalent ou supérieur à la Capitalisation Boursière peut présenter des risques. C’est le Cas par exemple de NicOx en ce moment. Cette société a une position de Trésorerie confortable : au 30 juin 2011, NicOx disposait d'une trésorerie et d'équivalents de trésorerie d'un montant de 97,2 millions d’euros (pour une Capitalisation Boursière actuelle de 92 millions d’euros). Suffisant pour éviter toute déconvenue diraient certains.
 
 
Mais en réalité, il existe des Risques inhérents importants. Il se pourrait même qu'une dilution se profile à Court terme: après l’échec de son Naproxcinod, NicOx a montré son intérêt pour racheter une société. Cependant, une dilution pourrait être préjudiciable pour les actionnaires actuels (nous le verrons avec l’exemple de la Biotech Insmed).
 
 
Aussi, l’absence de visibilité (via le Newsflow) et des conditions économiques difficiles pourraient peser sur le titre, alors que la position de trésorerie ne pourrait à elle seule garantir un niveau de cours "plancher" (comme ce fut le cas avec la Biotech Adolor).
 
 
Je vais donc prendre deux exemples qui illustrent le fait qu'un « Profusion de Cash » n'est en aucun cas une garantie: Adolor et Insmed.
 
 
  • Adolor (ADLR)
 
 
Adolor Corporation (ADLR) est une société biopharmaceutique axée sur le développement et la commercialisation de traitements de la douleur. Au 1er Mai 2009, la Capitalisation Boursière s’élevait à 102 Millions de dollars. Dans le même temps, la société disposait de 112 Millions de dollars de Cash. Ainsi, le Ratio Cash/CB était supérieur à 1.
 
 
 
On aurait donc pensé qu’Adolor était intéressante, puisqu’elle cotait 10% en dessous de sa position de trésorerie :
 
 
 
Adolor (ADLR)
Cours (01/05/09)
2,25 $
CPS (01/05/09)
2,48 $
Ratio CPS/Cours
1,10
CPS = Cash Per Share = Cash par titre (Cash / nombre de titres)
 
 
 
Seulement la réalité a été tout à fait différente. Dans les six mois qui ont suivi, le cours a ainsi perdu 38% de sa valeur, passant de 2,25$ le 1er Mai 2009 à 1,39$ le 2 Novembre 2009. Dans le même temps, je tiens à préciser que le Nasdaq s’est apprécié de 20% passant de 1720 points à 2049 points.
 
 
 
 
 
 
Le 3 juin 2009, la société annonçait une réduction de 28% de ses effectifs. Michael Dougherty, le PDG d’Adolor, évoquait alors des « conditions économiques difficiles » (malgré, comme on l’a vu, une position Cash très importante). En trois semaines, le cours perdait 30% de sa valeur et clôturait à 1,50 dollars le 25 Juin 2009. Soit 30% en-dessous de la Position de Trésorerie. Son cours a alors stagné pendant 8 mois.
 
 
 
Durant tout cette période, le cours aura beaucoup souffert d’un Newsflow inexistant. Il aura fallu attendre le Mois de Février 2010 pour voir brièvement le cours s’apprécier de 30% en vue de la spéculation sur une prochaine publication des Résultats de Phase II pour son produit ADL5945.
 
 
 
Une année après avoir constaté un Net/Net status sur Adolor, soit le 1er Mai 2010, le cours était à 1,95$. Soit près de 15% de moins par rapport au cours constaté une année plus tôt. En Juillet 2010, la société annonçait un nouveau plan de restructuration en se séparant de 30% de ses employés. Le titre a alors touché les 1$.
 
 
 
 
Au final, pour Adolor : des conditions économiques difficiles, une structure trop lourde (restructuration/réorganisation) et un Newsflow défavorable auront pesé. Et ceci alors même que la société n’a même pas annoncé d’échecs dans ses programmes en développement. Mais malgré une situation de trésorerie confortable, et un environnement boursier haussier, cela n’a pas empêché à ce titre de connaître des difficultés et de dècevoir de nombreux actionnaires.
 
 
  • Insmed (INSM)

 
Insmed est une société axée sur le développement de produits pharmaceutiques inhalés pour le traitement spécifique des maladies pulmonaires graves.
 
 
 
Au 30 septembre 2010, Insmed avait une position cash de 122 millions de dollars. Au même moment, sa Capitalisation Boursière était de seulement 77 millions de dollars.
 
 
 
Beaucoup d’investisseurs auraient pu penser qu’à ce moment cette société ne pouvait pas descendre beaucoup plus bas. Seulement vous allez voir que dans les faits: Insmed a utilisé son cash pour racheter une autre société.
 
 
 
Le 2 Décembre 2010, Transave Inc était rachetée. Dans l’accord, il était stipulé qu’une partie allait être payée en Cash, mais aussi qu’Insmed allait créer de nouvelles actions.
 
 
 
Au 14 Janvier 2011, Insmed publie ses comptes trimestriels. On se rend compte alors que lPosition cash est de 112 millions de dollars. Mais au lieu d’avoir 130 Millions d’actions, Insmed a créé 118 millions de nouvelles actions, portant la Capitalisation Boursière à 148 Millions de dollars.
 
 
 
NB : on note que le cours d’Insmed a fortement baissé suite à l’annonce du rachat d’une société concurrente. On observe aussi que le cours a fortement progressé en Avril 2011 suite à une décision FDA favorable sur son produit « ARIKACE » dans les mycobactéries non tuberculeuses.
 
 
 
Résultat des courses pour Insmed: alors qu'Insmed paraissait peu chère, elle a créé de nouvelles actions en rachetant une autre société. Au 30 Septembre 2010, le titre cotait 7,05 dollars. Une semaine après l’annonce du rachat de Transave Inc, le 9 Décembre 2010, le titre cotait alors 5,75 dollars. Soit une baisse de 18,5%. La Capitalisation Boursière est ainsi montée à 148 millions de dollars (contre 77 millions de dollars auparavant) alors que la position Cash a fondu.
 
 
 
 
Conclusion
 
 
 
 
Pour revenir à NicOx : le 29 juillet 2011, lors de sa présentation des Résultats semestriels, NicOx a averti que pour « atteindre son objectif global de devenir une entité commerciale, NicOx concentre ses ressources sur plusieurs priorités incluant l'évaluation de sociétés et de produits à acquérir ou à prendre en licence ».
 
 
 
Une annonce dans ce sens pourrait être destructrice de valeur pour les actionnaires actuels. Etant donné que la position de trésorerie actuelle devrait être de 90 millions d’euros (Cash burn = 1,5 millions d’euros par mois environ), il semblerait que ce soit la valorisation minimale théorique. Mais on l’a vu avec Insmed et Adolor, cet argument ne peut pas passer l’épreuve de conditions économiques difficiles, d'une structure trop lourde (restructuration/réorganisation, même si NicOx a dèjà fait un coups de balais, on a pu voir qu'Adolor en a fait deux en 1 an), d'un Newsflow défavorable, d'une dilution ou encore de conditions de marchés difficiles.
 
 
 

Surtout, si de mauvais résultats cliniques sont annoncés, cela ne fait aucun doute que la valorisation en subirait une fois de plus les conséquences. En définitive, je ne partage pas l’avis de certains analystes comme Portzamparc qui estime que « toute annonce aura un gros impact en bourse » en avançant qu’ « une acquisition ou un rapprochement semble être la meilleure option ». Pour NicOx, certainement (depuis la fin du Naproxcinod). Pour les actionnaires, beaucoup moins…


 
Sacha Pouget
 
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5 commentaires

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget jeudi, 08 septembre 2011 17:34 Posté par sacha Pouget

    Bonjour Ovide,

    -{{DENDREON}} n'en finit pas de décevoir. Hier championne toutes catégories, avec une hausse fulgurante, la voilà malmenée. A juste titre puisqu'il faut dire que ces derniers temps la boîte n'a pas arrêté de communiquer de mauvaises nouvelles - Aujourd'hui encore avec l'annonce GSK...

    Je suis revenu en détails dans ma dernière Newsletter sur le titre. Pour moi, ce qui pourrait lui arriver de mieux serait un rachat pur et simple. Mais il faut avant que la scté rassure sur l'adoption de son Provenge. 93 000$ par an et par patient: on voit que c'est trop cher. Il va falloir selon moi baisser le prix de vente, tailler dans les effectifs et les objectifs de vente vont peut être encore être revus à la baisse malgré l'optimisme de la Direction.

    -Pour ce qui est de {{DYNAVAX}}, j'aime beaucoup leur technologie. Le titre avait été sanctionné suite à des résultats d'Etude. Mais avec du recul et en prenant soin de tout analyser, on se rend compte que seul 1 critère sur les 3 de l'Etude était moins bon que prévu (celui qui permettrait la duplication du test, mais cela devrait être corrigé).

    -En ce moment j'aime beaucoup {{PCRX}} (que j'ai présenté dans ma dernière lettre) qui a un Newsflow des plus intéressant à CT (PDUFA avec la FDA en Octobre). Elle peut facilement prendre 50% d'ici 1 mois et demi en cas de bonne News (et même doubler avec une annonce de partenariat).

    -{{YMI}} est aussi très intéressante. Je l'ai prèsenté aussi dans ma Lettre. On attend trois annonces sur son pipeline avec des données sur des résultats d'Etudes. On peut aussi siter {{VRML}} (qui devrait faire une annonce très prochainement) mais aussi la scté française {{EDAP}}...

    sacha