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Contribuables Associés

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La loi de moralisation de la vie politique n’est pas la bonne réponse à l’affaire Cahuzac

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Une loi sur la moralisation de la vie politique prévue pour le 24 avril prochain ? Monsieur Hollande n’a-t-il donc que cela à proposer ? Mais il n’a pas mesuré l’ampleur de la crise, il n’a pas compris que ce qu’attendent les français ce n’est pas d’avoir des hommes politiques moraux ou vertueux : c’est d’avoir de l’argent, de quoi vivre plutôt que de survivre !

L’affaire Jérôme Cahuzac n’aura finalement pas déclenché le bon séisme. Pour répondre au fait qu’il a placé de l’argent sur un compte suisse puis sur un compte singapourien pour échapper à la pression fiscale de son propre pays – car c’est bien ça le fond de l’affaire, non ? -, Monsieur Hollande brandit la morale. Franchement, si ce n’était pas aussi tragique, tout le monde en rigolerait. Chacun sait ce qu’il faut penser de la morale en politique depuis Machiavel et son livre « Le Prince » écrit au 16ème siècle. Le sujet est donc à présent clos et sans intérêt. Cette prochaine loi de moralisation précipitée, non réfléchie, hâtive, n’est qu’un écran de fumée qui cache le problème de fond : la pression fiscale.

La descente aux enfers fiscaux

Au diable le politiquement correct ! S’il y a des paradis fiscaux, c’est parce qu’il y a des enfers fiscaux, non ? Car il faudrait être fou ou collectiviste pour accepter que l’Etat prenne tout au nom d’on ne sait quelle « justice sociale » dont justement on a du mal à voir la moralité.

Est-ce moral, Monsieur Hollande, de préserver et de promouvoir un modèle social qui spolie les travailleurs pour créer un système de trappe à pauvreté où il vaut mieux recevoir des allocations et des aides plutôt que de travailler ?

Est-ce moral, Monsieur Hollande, que la pauvreté soit devenue une institution républicaine qui coute cher puisque le nombre de bénéficiaires du RMI en 1990 était de 422.000 et que les bénéficiaires du RSA, successeur du RMI, ont augmenté de 331% pour arriver 1,4 million en 2011 ?

Est-ce moral, Monsieur Hollande, de ponctionner les auto-entrepreneurs lors de leur deuxième année d’exercice à hauteur de 43,4% pour prélever des cotisations sociales sur un chiffre d’affaire de 23.000 euros, ne leur laissant qu’à peine plus de 1.000 euros pour faire vivre leurs familles et payer leurs factures ?

Est-ce moral, Monsieur Hollande, d’augmenter la ponction de ces mêmes auto-entrepreneurs lors de leur troisième année d’exercice pour la faire passer à 63,8% sur un chiffre d’affaire de 23.000 euros, ne leur laissant qu’à peine plus de 700 euros pour… pour quoi faire d’ailleurs ?

Est-ce moral, Monsieur Hollande, de ponctionner les entreprises par un impôt sur les sociétés à hauteur de 34,4% alors que nos voisins sont très en dessous de ce taux ? La France est la championne d’Europe de la pression fiscale sur les entreprises. Faisons le grand déballage de l’impôt sur la société : l’Espagne est à 30%, l’Italie à 27,5%, l’Allemagne à 26%, l’Autriche à 25%, les Pays-Bas à 25%, le Royaume-Uni à 24%, le Danemark à 22%, la Suède à 22%, l’Irlande à 12,5%. En voilà des paradis…

Alors ne vous étonnez pas, Monsieur Hollande, que certains fuient l’enfer fiscal français et que la très grande majorité des français veuillent les imiter, même s’ils n’osent pas le dire.

C’est bien pour cela que la plupart des cadres supérieurs français des grandes entreprises – des contribuables qui paient très cher le modèle de justice sociale français – ne se font pas prier quand leur patron leur demande de s’installer dans un pays fiscalement raisonnable : l’Irlande est une destination de choix entre autres, tout comme le Royaume-Uni.

La pression fiscale vous manque et le monde s’illumine. C’est ce que constate récemment David Jouin, avocat associé chez Gide Loyrette Nouel : « beaucoup d’entreprises ont réalisé, en menant des études comparatives approfondies cet hiver, combien c’était coûteux de localiser leurs cadres supérieurs en France par rapport à d’autres pays. Le différentiel est considérable au point qu’il permet aux entreprises de payer davantage leurs talents qui s’expatrient, ce qui augmente leurs chances de les conserver. »  Et de faire un sort à la proposition de taxe à 75% qui pèsera sur les entreprises : « Cette mesure fiscale est un frein à l’attraction des talents en France. »  Mais que faut-il faire pour que ce gouvernement comprenne ?

Les routes du paradis… fiscal

Une émigration fiscale se prépare. Elle est inévitable. Elle est pragmatique. L’avocat David Jouin confirme : « Une nouvelle transhumance cet été est très probable. Les cerveaux, il faut les payer. » Nos politiques vertueux et moraux appelleront cela comme ils le voudront : exil, exode, évasion. Appelons cela tout simplement « bon sens commun».  Le travail ne consiste pas à payer des impôts à l’Etat. Si c’est le cas, alors nous ne sommes que des esclaves fiscaux, serfs des temps modernes. Le travail consiste à se forger un patrimoine transmissible dans son intégralité à ses héritiers. Tous ceux qui travaillent comprendront.  Alors les incantations outrées de Monsieur Hollande et ses appels à la moralisation n’y feront rien.

La loi de moralisation politique est inutile et coûtera cher ne serait-ce que par l’organisation des débats parlementaires à l’Assemblée puis au Sénat et ensuite par la création des structures administratives et bureaucratiques qui seront mises en place pour vérifier la bonne moralité des politiques. Encore ça de plus à payer pour les contribuables ! Monsieur Hollande doit comprendre que cette loi n’intéresse pas le pays et ne redonnera en aucun cas confiance parce que la parole politique est considérée comme une parole confiscatoire : elle confisque le débat public, elle confisque l’argent des contribuables, elle confisque l’outil de travail des entrepreneurs.

C’est d’une loi de libération fiscale dont les contribuables et les entrepreneurs ont besoin. C’est la seule solution concrète et efficace pour redonner confiance dans le politique, mais surtout pour éviter que le pays ne se vide encore plus de ses talents, de ses créateurs de richesses, des entrepreneurs créateurs d’emplois. Lever la pression fiscale est la seule urgence, que la France cesse d’être un enfer fiscal, voilà la seule et unique réponse appropriée pour que l’Etat retrouve du crédit auprès des contribuables.

Mais au fait, Monsieur Hollande n’avait-il pas un certain Monsieur Jean-Jacques Augier qui tenait l’office de trésorier durant sa campagne présidentielle de 2012 ? Et ce Monsieur Augier connaît bien, lui, les routes des paradis fiscaux, en toute légalité en plus ! Il doit bien savoir, lui, ce qu’est une pression fiscale intolérable puisqu’il l’a fui. Monsieur Hollande serait peut-être bien inspiré de lui demander conseil, non ? Il trouverait certainement dans cette discussion avec son ami la bonne réponse à l’affaire Cahuzac.

Epilogue

« Je ne connais rien de ces activités, de ces investissements » : non ce n’est pas Jérôme Cahuzac qui parle, c’est Monsieur Hollande qui, le 4 avril à Rabat au Maroc, protestant au sujet de son ami Jean-Jacques Augier, essaie de se donner l’absolution du péché capital de collusion avec la haute finance. N’est pas moralisateur qui veut…

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