
Récapitulons ce qu'a fait Jérôme Cahuzac, d'après cet article de l'expansion :
- Ouverture en 1992 d'un compte en Suisse chez U.B.S :
Voilà un premier bon choix, qui lui a permis d'échapper à l'imposition excessive de son pays natal, tout en bénéficiant de la réévaluation du franc suisse (l'euro valait près de 1,90 CHF en 1992 contre 1,60 en 2000 et 1,21 aujourd'hui).
- Transfert de son compte depuis la banque UBS vers le petit établissement Reyl et Cie en 2000
Voilà un choix de gestion prudent et bien informé à un moment où la bulle internet commençait à imploser. La banque UBS a aujourd'hui un leverage ratio (rapport entre le total du bilan et les capitaux propres) de 30, pour moi clairement excessif et dangereux dans le contexte actuel.
Au contraire, Reyl et Cie présente des bilans beaucoup plus sains, avec un leverage ratio de seulement 8,4 en 2011, avec de plus l'essentiel de son activité orientée vers la gestion de fortune : les crédits octroyés aux clients sont très majoritairement des avances à court terme (pour des opérations de trading ou d'investissement) totalement couvertes par les dépôts. Le risque-crédit y est donc particulièrement faible, et formé surtout par les prêts aux établissements bancaires.
- Transfert de son compte de Reyl et Cie vers la filiale singapourienne de Reyl en 2010
Voilà de nouveau un excellent choix, réalisé juste avant la crise de l'euro et la flambée des taux italiens et espagnols. Excellente capacité d'anticipation du ministre du budget, qui a su mettre son patrimoine à l'abri avant le déclenchement de fortes turbulences sur la zone euro, tout en profitant de la tendance haussière de ce qui est pour moi une des toutes meilleures devises au monde, à savoir le dollar singapourien.
historique des taux italiens (bloomberg)

dollar singapourien face à l'euro

Me voilà pleinement rassuré de voir que nous avons des dirigeants compétents et bien informés de la situation économique, et capables de prendre à temps les bonnes décisions qui s'imposent pour notre pays leur patrimoine. Nul doute que Jérôme Cahuzac a su partager généreusement ses compétences avec l'ensemble de ses collègues. Il serait quand même dommage que des personnes d'une aussi grande valeur voient leur patrimoine érodé et menacé par des politiques de fuite en avant dans la dette menaçant la valeur de l'euro, ou par la fiscalité de plus en plus étouffante mise en oeuvre dans leur pays.