les dernières tendances connues sur le marché immobilier français qui aident à savoir s'il faut acheter ou louer
et le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne sont pas bonnes.Commençons par le nombre de transactions, recensées par Jacques Friggit :

Si on prend l’indicateur le plus réactif, à savoir la moyenne cumulée sur trois mois des transactions, la chute observable en 2012 est très marquée : on est passé de plus de 310 000 transactions début 2012 à environ 255 000 aujourd’hui, soit une baisse de 18%.
Dans l’ancien la tendance est encore plus marquée, avec une baisse supérieure à 30%.
Les mises en chantier sont sur la même tendance, avec une baisse de 23,8% sur la période septembre-novembre 2012 par rapport à la même période de 2011.
Poursuivons par les prix et ratios de valorisation :
Selon « the economist », la France serait l’un des pays où l’immobilier est le plus surévalué au monde (avec le Canada), aussi bien en termes de rendements locatifs que de prix rapporté au revenu disponible des ménages :

Les ratios de Jacques Friggit viennent largement confirmer cette observation.

Nous voyons, à travers le graphique ci-dessus l’ampleur de la bulle immobilière française, nettement supérieure à celles de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, la correction n’ayant toujours pas commencé chez nous.
Les prix ont pour l’instant peu varié : on note une légère baisse en province, pendant que l’île de France continue à léviter loin au dessus des normales internationales et du bon sens économique le plus élémentaire.

Terminons par la politique gouvernementale :
Cet article des échos résume bien la situation. Cécile Duflot a explicitement dénoncé une « hausse artificielle des prix de l'immobilier » (ce qui n'est évidemment pas faux), mais au lieu de chercher à dégonfler cette bulle en stimulant l'offre, elle le fait en décourageant les investisseurs :
- Réduction sensible des aides disponibles, avec le prêt à taux zéro revu à la baisse (55 000 ménages en 2012 contre 325 000 en 2011), et un dispositif de défiscalisation « Duflot » beaucoup plus contraignant.
- Durcissement de la fiscalité et de la règlementation :
La CSG passe à 15,5%, en plus de l'imposition sur le revenu classique, et les plus-values immobilières supérieures à 50 000€ subiront une surtaxe de 2 à 6%...Sans compter le projet de réintégration des plus-values au revenu imposable, pour l'instant invalidé par le conseil constitutionnel mais qui pourrait refaire surface sous une autre forme au printemps.
Et enfin l'encadrement des loyers pour achever d'effrayer les investisseurs qui subsisteraient encore, ce qui va là aussi impacter vos choix pour le logement principal (acheter ou louer).
La conclusion est simple : La demande est en train de fondre (chute du nombre des transactions), les prix résistent encore comme c'est souvent le cas en immobilier (il faut quelques trimestres pour que les vendeurs acceptent de revoir leurs prétentions), et il n'y aura pas comme en 2009-2010 une loi de défiscalisation massive capable de regonfler artificiellement la bulle : Nous nous acheminons donc pour moi vers une longue phase de baisse des prix, qui devrait durer plusieurs années.
Loic Abadie