La révolution de l’économie numérique et les technologies gravitant autour, nous évoquent souvent la vision implacable d’une réalité froide qui se rapproche à grand pas. La robotique, par exemple, effraie beaucoup de personnes ou d’intellectuels. On imagine sans peine, une société dominée par les robots, des humanoïdes qui feraient le travail de bureau à notre place.
Un panel croissant de tâches seraient éliminées de notre quotidien au profit de ces algorithmes et automates. Une crainte qui ne diffère pas énormément de celles que l’on avait connues par le passé.
Au 20e siècle déjà, le boom de l’industrie automobile suscitait des fortes angoisses parmi les nombreux cochers en activité. Bien sûr, à court terme pendant les années 20, les craintes de ces cochers étaient légitimes. Les voitures ont finis par remplacer les chevaux. Néanmoins, la génération suivante a pu bénéficier d’une manne d’opportunités offerte par cette nouvelle technologie. Ainsi, les enfants et les petits enfants des cochers ont trouvé des emplois souvent mieux rémunérés, tout cela grâce l’explosion du secteur automobile qui a généré de multiples besoins. En l’espace de quelques années, il fallait pouvoir répondre à la demande accrue des consommateurs. La fabrication et production automobile s’est développée. Les activités commerciales, ventes, réparations, ont décollé. Enfin, des secteurs périphériques en ont aussi profité car il était nécessaire de mettre en place différentes infrastructures, construire des routes, des stations essences…
A l’aube des années 20, il était difficile de s’imaginer que tous ces emplois allaient exister un jour. La situation que nous traversons aujourd’hui peut s’apparenter à celle de 1920.
Les périodes de perturbations déclenchées par les nouvelles technologies ont toujours été transitoires. L’histoire économique l’a maintes fois démontré. Au final, les économies ont généralement réussi à créer suffisamment d’emplois pour combler le gap de la main d’œuvre.
Mais qu’adviendra t-il avec la digitalisation de l’économie ? Les mutations ne sont pas indolores, voire sans risques.
Les technologies numériques permettraient de produire plus de biens et de services, tout en réduisant la charge de travail. Inéluctablement, ce phénomène va mettre une proportion non négligeable de personnes au chômage. D’une manière globale, les salaires auront tendance également à baisser.
D’un autre côté, la hausse de productivité constatée se traduira par une baisse des prix, et l’émergence de nouveaux produits sur le marché.
A moyenne échéance, on entre dans une phase où la demande augmente, il faut donc produire plus, embaucher afin de maintenir la cadence. Ce pic d’activité compense la perturbation initiale, favorisant la progression des salaires, et le pouvoir d’achat des ménages.
Cependant, l’économie numérique redéfinit complètement les principes actuels de l’organisation du travail. On ne travaille plus pour une entreprise spécifique mais pour une tâche spécifique qui demande un savoir-faire spécifique. L’OCDE estime que 40% des travailleurs ont les compétences nécessaires pour développer leur expertise sur la toile, (à leur compte ou pour le compte d’une entreprise).
De surcroît, avec la décentralisation, des changements majeurs s’opéreront. Les entreprises ont dorénavant plus la possibilité d’avoir recours au travail temporaire. Les plates-formes, et les intermédiaires du web innovent, créent de nouveaux réseaux complexes, rassemblant divers acteurs aux savoir-faire types, dans le but de répondre le plus efficacement à une demande précise.
La relation traditionnelle employeur employé s’efface petit à petit. Un autre modèle de société se dessine. En France, 85% des embauches se font en CDD.
Cette précarisation de l’emploi est d’ailleurs encore plus marquée à l’étranger. On peut s’interroger si ces variables vont avoir une influence dans l’ascension d'un nouvel âge plus incertain.
La démocratisation de l’économie numérique et la décentralisation engendrent plus de volatilité au niveau des revenus, et un suivi des compétences qui n’est plus assuré par une organisation particulière.
On pénètre désormais dans une zone rouge. Quand on regarde le chemin emprunté par la France, inutile de dire que nous fonçons droit dans l’iceberg. Le rêve égalitaire détruira la classe moyenne, tout le monde en ressortira ruiné d’ici 10 ans. Quant au système éducatif français, ce n’est pas demain que nous verrons l’apparition d’une école digitale performante, inculquant à bon escient, les valeurs de l’entreprenariat.
William Finck
Économie numérique, décentralisation... les 2 facteurs qui vont bouleverser nos vies
Audience de l'article : 3755 lectures
Nombre de commentaires : 0 réactions
Derniers articles de Will.
- 5 produits domotiques qui cartonnent en 2017
- Les applications ont la cote auprès des consommateurs occidentaux. Découvrez le top 10 de celles qui enregistrent la meilleure croissance aux USA pour la période 2014-2016 !
- Expatriation : les 17 pays sur lesquels il est bon de miser en 2017
- Voici les 16 hôtels les mieux notés sur 10 ans par les internautes de TRIPADVISOR
- Les paradis fiscaux, plus que jamais dans le collimateur de l´UE
- BREXIT, TPP... Que faut-il conclure des mutations du commerce international ?