C'est devenu même un thème majeur de société qu'on appelle SORTIR DE LA RAT RACE. Sous entendu, les salariés sont des esclaves au même niveau que les rats en laboratoires qui servent à tester les théories et la recherche scientifique... Sauf qu'en plus, parmi les "rats", il y a une course entretenue par les gouvernements occidentaux, je dirais même stimulée par les gouvernements et oligarches, pour devenir le meilleur rat de la bande.
Ce qui ne manque pas de piquant...
C'est toute la beauté des démocraties modernes qui ont repoussé au delà de toutes les limites, les espoirs de la domination des peuples.
Non seulement, le peuple reste toujours esclave, mais il se bat désormais en plus pour conserver son statut d'esclave, de rat de laboratoire.

D'ailleurs, je pense que mon chat de Bangkok croquerait bien cet adorable petit rat ci dessus...
J'écris cet article car je viens de lire un énième témoignage d'un ancien rat qui a réussi à s'extraire de la course. Et ce rat là, il m'inspire. C'est un américain. Il respire ce vent des esprits libres centrés sur le ressenti personnel quelque soit ce que peuvent raconter les autres, à l'extérieur.
C'est en un mot, un humain unique. Il a fait son MBA. Il a niqué 10 ans de sa vie à coup de 70h de boulot par semaine chez Goldman Sachs et consors. Puis la crise de 2008 est arrivé et il s'est fait virer. En plus, ses opé immobilières l'ont ruiné... et il s'est alors révélé à lui même en rebondissant.
J'adore ce genre de personne.
La grande question est donc de savoir ce qu'il a fait quand il a pu accéder à la liberté, quand il a quitté la rat race, même si lui tournait dans la rat race du haut du panier ?
La réponse est : aucune surprise dans son parcours.
Comme souvent dans les premières années de liberté, le premier réflexe consiste à ne plus trop bosser, à voyager à la rencontre du monde et pour les hommes, soit à fonder une famille en ayant du temps, soit à partir chasser un maximum de femmes histoire de goûter aux délices.
Et comme à chaque fois que je lis des témoignages sur ce sujet, l'histoire de cette américain s'est terminée de la même manière que la mienne ou celle de tous ceux que je connais qui ont quitté la rat race...
On a tous découvert qu'au final, les activités annexes qui font rêver les "rats" en activité, donc en pleine course, avec des phrases du type :
-Ah si j'avais le temps, je ferais cela
-Ah si j'avais de l'argent, je m'achèterais cela, j'irais là, j'expérimenterais ce truc, je retournerais faire...
Hé bien, ces activités sont chiantes.
Voilà c'est dit.
Quand on a le choix, quand on s'est débrouillé pour parvenir à s'extraire de la rat race, on finit invariablement par se remettre à bosser, car rien n'est plus fun que d'avoir une activité économique qui a du sens pour soi.
Cet américain dans son long bilan vient d'écrire exactement ce que j'ai expérimenté en 2006.
Rien ne rapporte plus en bonheur que de s'adonner à ce qu'on aime, à condition qu'on puisse le monétiser.
Et cet américain a placé comme moi la barre à 200 / 400.000€ par an. Parce que cela ne sert plus à grand chose de gagner au delà.
Faire fortune ? Pour quoi faire ?
On vit extrêmement bien dans le monde avec ce genre de revenus annuels.
Il ne sert à rien de se ruiner la santé pour gagner plus et retomber dans une nouvelle rat race des riches d'un nouveau genre.
Cet américain a commencé à arbitrer entre vie perso, vie pro, expérimentation et monétisation, en cherchant à placer le curseur de manière équilibrée et saine. Après, tout dépend d'où on part et la quantité d'efforts nécessaire par rapport aux gains. Il est impossible de généraliser.
Tout ceci m'inspire 6 réflexions
1 - Les rats ne savent pas la plupart du temps qu'ils ne sont pas libres et ne peuvent donc pas comprendre ce que veut dire le mot liberté et ceux qui le prononcent.

2 - Les rats se frustrent pour des chimères qui ne remplissent pas le vide intérieur durablement (on se lasse extrêmement vite des jouets pour riche. Beaucoup rêve d'un modèle de vie basé sur la futilité et l'émerveillement ressenti dans le cadre d'une consommation. Le souci majeur, c'est que les sensations disparaissent lors de la deuxième ou troisième expérience identique même quand elle est extraordinaire, donc baser sa vie sur la distraction par la nouveauté permanente, ne peut que mener à terme dans une impasse quoique le stock mondial de nouveautés à expérimenter soit assez énorme. L'impasse naît quand le cerveau a assimilé le schéma et ne génère plus d'excitation). Se frustrer à cause d'un manque de moyens financiers pour participer à ce genre de modèle de vie qui ne délivre pas ses promesses, il faut avouer que notre monde est barré...

3 - De nombreux rats n'adhèrent pas au point 2 de la vie à base de consommation comme finalité et espèrent juste une vie simple, tranquille sans obligation de travail. C'est très valorisé en France ce genre de philosophie. On s'écarte de la société de consommation pour affirmer son statut de personne mature qui ne mange pas du pain de la futilité... Malheureusement, on connaît déjà le résultat. Ne rien faire est le plus court chemin pour devenir un légume et réduire son espérance de vie assez fortement. Non seulement ne rien faire rend assez souvent idiot, car aucun effort d'adaptation et d'évolution à faire (ce qui est contraire à la nature humaine et animale la plus élementaire qui a lutté depuis des millions d'années pour survivre) mais en plus, cela fait crever bien avant l'âge comme l'ont montré les statistiques des assureurs allemands sur la vie qui ont découvert des écarts à la moyenne assez hors norme selon que les allemands s'arrêtent ou non de travailler après 60 ans !

4 - On s'achemine ni plus ni moins en Occident que vers une allocation universelle pour tous. Alors évidemment, actuellement, le concept est trop violent pour le système. On ne peut pas dire à des rats qui courrent qu'ils n'auront plus besoin de courrir. Les grands équilibres sont menacés. Mais enfin d'un autre côté, si on regarde la réalité en France, on est déjà à mi chemin. L'Etat contrôle déjà 10 millions de para fonctionnaires et fonctionnaires. Dans le tas, il doit y avoir à peine 3 millions de mecs qui bossent concrètement, genre des profs, infirmières, policiers, armées et 7 millions qui servent à rien ou presque rien. On créé des nouvelles règles qui font chier l'économie privée, de manière à les occuper plus qu'à servir à quelque chose de concret. Tout cela créé un énorme déficit budgétaire qui est monétisé par la banque centrale qui augmente son bilan et la masse monétaire en compensation. Tout ça parce qu'on ne peut pas dire aux rats que leur boulot ne sert à rien et qu'on pourrait les payer juste à rien foutre chez eux. Et en plus, il n'y a pas de boulot pour eux, puisque l'économie est en pleine mutation avec une migration très violente vers la valeur ajoutée, ce qui exige une formation permanente pratiquement hebdomadaire, ce qu'un rat est incapable de faire, lui à qui on a expliqué qu'il faut un beau diplôme qui sert de porte d'entrée une vie durant dans les entreprises pour décrocher un job.

Il ne faut pas se tromper. Nous sommes déjà aux portes de l'allocation pour tous de base et de l'oisiveté à volonté. En 2030 je crois, le nombre d'actifs passe sous le nombre d'inactif en France. Donc le système, toute la société française avec sa norme sociale, qu'on connaît actuellement va vaciller par terre. On a construit la France avec 3 actifs pour 1 inactif et là, dans 10 ans, on aura 0,8 actif pour 1 inactif. Donc, autant ne pas se voiler la face, le monde va changer très fortement.
5 - Décider de sortir de la rat race pour basculer soit dans la rat race des riches, soit dans l'allocation universelle, est un piège, une impasse. On ne peut sortir de la rat race sans réfléchir à soi en profondeur, à ce qu'on désire, à ce qui compte vraiment. Et une fois qu'on est sorti de la rat race dans sa tête, il faut construire sa vie perso unique. Car il n'y a aucun point de repère partageable au plus grand nombre. Il n'y a pas de retraite qui apporte enfin la tranquilité et le bonheur... Il n'y a plus de solutions faciles en fait. La rat race, la course à la richesse, l'oisiveté... on est coincé par ces modèles de vie non satisfaisants. Faut trouver autre chose. Innover, chercher.

6 - Je crois très fortement que l'ère des petits soldats répondant tous ensemble aux injonctions des organisateurs du jeu de la vie va cesser. Nous allons tout droit vers une individualisation, vers des modèles de vie uniques valables que pour soi. Internet est le reflet de la vie de monsieur Tout le monde. Petit à petit, on s'inspire les uns les autres sur des micro niches, chacun à son niveau, en regardant les autres par le biais des réseaux sociaux et autres outils. Petit à petit le modèle centralisateur imposé par l'Etat perd en notoriété. C'est probablement une bonne chose car il respose sur une pure manipulation. Quand on voit depuis 35 ans Mitterand, puis Chirac, puis Sarko, puis Hollande, quand on voit ce qu'ils ont fait de notre pays, le bousillant, le menant à une régression notable sur la scène mondiale, quand on voit le taux de français qui râle, qui a peur pour finalement constater que 80% des rats vont voter pour ces charlots aux prochaines élections présidentielles, franchement, l'évolution sociale en cours qui fait passer d'un modèle de rat race à un modèle de vie unique, ne peut que laisser espérer du meilleur. Je reçois en permanence des emails de français qui annoncent le pire pour le futur. Pour eux, le pire est la fin de la rat race, la fin de l'Etat.
Sérieux, y avez vous réfléchi en profondeur ? Parce que moi, je trouve que c'est une nouvelle fabuleuse que la bande de crétins qui nous détruit, finisse le boulot et qu'on passe à autre chose...

Donc en synthèse, sortir de la rat race est une excellente chose au nom de la liberté, mais la liberté doit s'apprivoiser. Chacun doit trouver sa voie à tâtonner dans le noir en dehors du groupe et de l'opinion des autres. Il faut pouvoir assumer.
Si je devais vous donner un conseil, c'est de commencer à vous trouver en faisant l'expérience d'une expatriation. La vie dans un autre système, avec d'autres manipulations d'Etat, une autre culture, religion, climat... permet de comprendre ce que la France offre, ce qu'on aime ou non. Cela permet d'avoir une alternative et donc de pouvoir choisir avec plus d'éléments. C'est dans cet esprit que j'avais rédigé ma formation sur l'expatriation. Comparer les systèmes de vie, les chiffrer, les essayer, évaluer le plaisir qu'on en tire, les dangers aussi de la perte des repères avec l'obligation de définir ses propres limites... Tout est ici pour ceux qui veulent en savoir plus
Charles Dereeper