Bien des fois au cours des années…, j’eus la nostalgie de ces jours enfouis, ces jours faciles de ma bienheureuse ignorance. Des jours où je pouvais encore croire sans réserve nos dirigeants. En fait, aucun d’eux n’avait changé. C’était moi.
Un extrait du livre de Eric L Haney, un des membres présent aux premiers jours de la Delta Force US, qui écrit cette phrase au moment où il découvre que les prisonniers de guerre américain au Vietnam ne sont pas libérés bien qu’on connaisse parfaitement leur position de détention au Laos et que les opérations « rescue » sont méthodiquement sabordées car elles gêneraient les politiciens US.
Eric Haney résume parfaitement ce qui m’est arrivé en décembre 2007 quand après quelques mois de crise des subprimes et de Sarkozysme, j’ai fini par pouvoir regarder en face la réalité du fonctionnement des Etats et de leurs chiens de guerre, les politiciens, à peu près tous véreux et souvent vénaux, qui ne poursuivent que des desseins personnels, se moquant totalement du collectif qu’ils sont chargés manager.
40 mois plus tard suite à ma nouvelle compréhension, la France continue de dépenser sans compter chaque mois, augmentant son déficit d’heures en heures, malgré les conséquences de plus en plus acides que plus personne ne peut ignorer. Rien n’a changé et rien ne changera jamais. Je trouve comme Eric Haney qu’il est plus confortable de ne pas regarder et continuer à rêver d’un monde qui n’existe pas. Au fil des lectures que je peux faire, combien de conclusions identiques ais je pu constater de la part d’intervenants ayant observés leurs pays respectifs ?
Bien des fois, j’ai songé depuis à ma naïveté protectrice des mes 34 années précédentes. Il m’a fallu autour de deux ans pour apprendre à oublier ma prise de conscience. Un beau jour, je suis devenu froid et méthodique. Et je me suis barré de France. Sans regrets ni états d’âme contrairement à tous ceux qui aiment projeter sur mes articles d’expatriation, les leurs… Le fait de rappeler qu’il existe cette solution voudrait dire dans la tête des tourmentés et compliqués français qu’en fait je regrette mon départ… s’ils pouvaient imaginer ce que va devenir objectifeco dans la version 2, alors diable, je dois nourrir d’énormes et secrets regrets… En réalité, mon secret espoir est de réunir les français de l’étranger, souvent très productifs sur un plan économique, non pas par esprit politique, mais par esprit capitaliste.
La vie à l’internationale consiste à faire du parasitisme sur le dos des Etats, lesquels Etats sont les king des parasites du secteur et de l’initiative privée. Quand les contribuables désertent, les Etats se trouvent là confrontés à leur propre contradiction, car à l’internationale, il y a une compétition cachée entre Etats pour attirer les vaches à lait qui payent des impôts. De chassé, on devient chasseur. C’est amusant de récupérer du pouvoir sur eux. Tant qu’il n’y aura pas de gouvernance mondiale et mon expérience internationale ne me laisse aucun doute quand à l’impossibilité de la mise en place de cette gouvernance, compte tenu de la diversité des humains et des cultures sur terre, alors, ces médiocres et véreux responsables politiques sont faits comme des rats. Ils ne peuvent régner que sur les peureux qui n’osent pas s’enfuir vers une offre étatique plus attractive. Ceux qui ont le courage de s’enfuir, échappent complètement aux grosses machines.
J’ai été frappé de la facilité avec laquelle on peut sortir du giron étouffant de la France. Il suffit de fermer ses comptes bancaires et ne plus posséder ni maisons, ni biens, ni voiture et c’est toute la domination des fonctionnaires français qui s’écroulent en un claquement de doigt. Mon départ m’a mis en lumière oh combien les fonctionnaires utilisent la peur du bâton sur la propriété privée des Français pour réaliser leurs extorsions d’impôts à hauteur de 60% (pour les salariés) et 65% pour les millions de petites entreprises.
Je pense sincèrement que la volonté politique d’amener les Français à posséder leur logement principal, quitte à flinguer le système bancaire en lui faisant porter trop de risques, repose sur le fait qu’un propriétaire de logement principal, devient facilement contrôlable par le biais du chantage et de la peur. Il ne peut plus faire la révolution. Et ce point précis, pour un politicien, est prioritaire au reste.
Oser s’expatrier, c’est aussi prendre le risque de devoir assumer sa vie tout seul, avec ses propres valeurs, car à l’internationale, il n’y a plus aucune règle qui dit, que c’est bien, mal, dangereux ou non… On doit choisir tout seul. En passant d’un pays à un autre, on découvre des gens qui réfléchissent et agissent différemment de nous, Français. Ce qui est interdit chez nous, devient autorisé chez un autre, grave chez un voisin et banal chez nous… Cette liberté, la plupart des Français, au fond d’eux n’en veulent pas. Elle les attire en surface, mais elle les panique en profondeur. C’est pourquoi ils se battent pour maintenir l’absurdité du système ultra encadré qui existe dans leur pays…
Le CAC 40 est passé de 4100 à 2900 points en quelques semaines. Tout le monde pense que c’est la fin. Je me suis dit qu’il était donc opportun de rappeler qu’il existe le franc suisse, l’or papier et des avions pour changer d’air et respirer du frais avec un taux de fonctionnaires voraces et dépensiers moins élevés…
Charles Dereeper