Comment dire... ? Comment écrire sur ce sujet ?
Il m'a fallu du temps, des années, pour comprendre le fonctionnement global du système économique. En haut, tout en haut, nous trouvons les oligarchies, qui contrôlent les banques centrales, les banques commerciales, le business de la guerre et des armes, la monnaie, le pétrole, la santé, l'alimentation.
En dessous, des politiciens marionnettes plutôt médiocres qui s'agitent en fonction des mallettes que les lobbyistes, outils de base des oligarchies pour acheter les lois qu'il faut, déversent.
Dessous ? Vous, moi, les petites entreprises normales, bref 7 milliards d'humains.
La plupart du temps, à moins d'être inséré dans ce jeu, ce rapport de force reste souterrain et assez peu visible. Parfois, pourtant, nous frisons la folie humaine. Alors, il y a procès et c'est généralement à ce stade qu'on découvre la vraie réalité du monde économique, politique et social.
Dans ce cadre, je suis un procès depuis 5 ans avec attention. En effet, une partie des oligarchies s'est mise en tête de contrôler les semences en n'autorisant que les graines castrées et en interdisant la commercialisation des graines sauvages. Cela s'appelle la confiscation du vivant et c'est plutôt grave, voire même méga grave et dangereux pour notre avenir à tous. Donner le pouvoir aux oligarchies à ce niveau est suicidaire. Ces gens veulent la réduction de la quantité de l'espèce humaine sur terre pour mieux la contrôler. Les moyens qu'ils emploient sont sans limite pour parvenir à cette objectif. On le voit avec les courbes de fertilité des humains ou l'intoxication chimique institutionnalisée à travers les lois dans le domaine de l'agro alimentaire.
Une petite obscure association française, KOKOPELLI, est en lutte contre le complexe agro chimique alimentaire pour tenter d'arracher l'impossible, à savoir la liberté de vendre des semences non castrées, variétés historiques. Je ne sais pas si vous aimez la tomate, mais je fais partie des inconditionnels. J'adore les tomates un peu acide, sucrée et croquante. J'en suis dingue. Je pense aussi aux pommes dont j'ai perdu le goût pendant 12 ans de vie à Paris (je dois confesser que j'avais fini par conclure que le fruit nommé pomme était assez médiocre et ne méritait pas consommation de ma part), avant de redécouvrir la vraie saveur d'une vraie pomme de Bretagne, dans le réseau biocoop en 2006.
KOKOPELLI ne fait que lutter pour le plaisir de nos papilles, l'alimentation industrielle étant tout simplement devenu insipide. Elle a perdu tous ses procès. Les semenciers et les médiocres fonctionnaires que je méprise tout particulièrement dans ce domaine, ont gagné. La justice française, dont on peut tout de même s'interroger sur son impartialité, a tranché. Il est interdit désormais en France de vendre des semences naturelles et sauvages. Je vous rappelle juste qu'ils existent tout un tas de médiocres fonctionnaires qui déclarent être pour la biodiversité, tandis qu'en même temps, ils attaquent en justice pour la tuer méthodiquement. Dans leurs esprits pervers, la biodiversité se résume à des semences officielles commerciales qui protègent la santé des français. Les semences naturelles et sauvages qui existent depuis des dizaines de milliers d'années, sont elles désormais considérées comme dangereuses. Pathétique !
KOKOPELLI n'a pas baissé les bras. L'association a attaqué devant la cour européenne et est en passe de gagner son combat au regard des conclusions générales. Je ne me fais pas d'illusion. Quand bien même KOKOPELLI finirait par gagner, il est plus que probable que les fonctionnaires achetés par les oligarchies préfèreront payer des amendes à l'Europe plutôt que de mettre en oeuvre la décision de justice, décision de bon sens, à savoir avoir juste le droit de vendre des semences non trafiquées à des fins commerciales de mise en dépendance des maraîchers, agriculteurs et en fait, des consommateurs.
Voici le dernier bulletin ci-dessous de ce combat judiciaire. Je n'espère pas une fin heureuse. En outre, je ne suis plus concerné par cette horreur, puisque j'ai déserté ce système de vie. Néanmoins, je juge qu'il est important de suivre ces aventures judiciaires si vous résidez sur le sol français et que vous achetez du frais... Je souhaite publiquement tout mon courage, mon respect et beaucoup de détermination à KOKOPELLI, ainsi que tout le mépris dont je peux disposer aux parties adverses...
Charles Dereeper
Procès devant la Cour de Justice
de l'Union Européenne:
Kokopelli en marche pour la Victoire!
Communiqué de Kokopelli du 19 janvier 2012
L’avocat général chargé du dossier Kokopelli devant la Cour de Justice de l’Union Européenne a donné aujourd’hui lecture publique de ses conclusions. Nous avons la joie d’annoncer qu’elles nous donnent entièrement raison !
En effet, le magistrat conclut à l’invalidité de l’interdiction de commercialiser des semences d’une variété non inscrite au catalogue officiel, et ce aux motifs que cette interdiction, portée par la législation Européenne aussi bien que par la réglementation Française, viole le principe de proportionnalité, la liberté d’entreprise, la libre circulation des marchandises, ainsi que le principe de non discrimination. La quasi-totalité de nos arguments ont été retenus!
De plus, l’avocat général n’a pas manqué d’affirmer, au contraire de ce qui était avancé par nos nombreux adversaires (Commission Européenne, Conseil de l’U-nion Européenne, République Française, Royaume d’Espagne et société Graines Baumaux), que, d’une part, les règles relatives à l’admission des semences au Catalogue Officiel n’ont « aucun rapport avec la santé des plantes », d’autre part, que « il appartient aux agriculteurs de décider des variétés qu’ils cultivent », enfin que cette législation limite excessivement le choix des consommateurs qui n’ont « ni accès aux denrées alimentaires ou autres produits issus de variétés qui ne satisfont pas aux critères d’admission, ni la possibilité de cultiver eux-mêmes ces variétés, par exemple dans leur propre jardin ».
De même, l’avocat général rappelle à juste titre que « le fait que les agriculteurs soient cantonnés à des variétés admises réduit enfin la diversité génétique dans les champs Européens ».
Il en conclut logiquement que «les inconvénients de l’interdiction de commercialiser des semences de variétés non admises l’emportent manifestement sur ses avantages. »
Nous sommes extrêmement satisfaits de ces conclusions et nous avons maintenant l’immense espoir que la Cour suive l’avis de son avocat général et vienne enfin mettre un terme au totalitarisme pluri-décennal de la législation sur le commerce des semences.
Blanche MAGARINOS-REY
Avocate de l’Association Kokopelli