Le peuple britannique a tranché. Victoire du Brexit ! La sentence tombe comme un couperet et plombe brutalement l’ensemble des places financières. Mais, outre ce catastrophisme exacerbé par un bon nombre d’acteurs, il y a un autre message à saisir dans le fond. Premièrement, il est nécessaire de comprendre que l’excitation va s’estomper avec le temps. Bien sûr, tout le monde est surpris par la nouvelle. Toutefois, si l’on réfléchit bien, cela n’est pas si étonnant que cela. L’euroscepticisme gagne du terrain et marque de sérieux points. En réalité, c’est ce qui affole le plus nos élites bruxelloises, car cela remet en cause la solidité et la fiabilité du projet européen.
Pourtant, des prémisses avaient déjà eu lieu. Le sentiment anti-européen n’est pas une vieille relique barbare. Ce mois d’avril 2016, les néerlandais ont rejeté par référendum le dispositif qui visait à intégrer l’Ukraine et l’Union européenne. Les pays scandinaves sont également sur le reculoir.
Le Danemark, la Suède et la Finlande s’interrogent ! D’ailleurs, selon un récent sondage, il n’y aurait seulement qu’un tiers de la population suédoise qui voudrait rester dans l’UE. En Autriche, l’extrême droite qui a frôlé la victoire à l’élection présidentielle a promis un référendum. En Italie, c’est le mouvement politique contestataire, victorieux des élections municipales à Rome qui fait parler de lui. Celui-ci exige un référendum portant sur l’abandon de l’euro.
On voit bien que l’Europe ne fait plus l’unanimité chez les peuples du vieux continent. Le Brexit est un symbole fort lancé aux européistes convaincus. Tout le monde se refile la patate chaude, et personne ne veut payer la note finale.
C’est merveilleux le communisme au XXIe Siècle ! L’endettement des pays du Sud explosent. Les créances des pays du Nord s’envolent aussi. Cela créé un accroissement des déséquilibres de la Balance Target 2. A un moment donné, la situation risque de devenir insoutenable. Loïc Abadie évoque ce phénomène avec beaucoup de pertinence dans son dernier édito.
Quant au scénario futur, je ne crois carrément pas à un éclatement de la zone euro. Au contraire, les délires technocratiques vont continuer de plus belle. Aucun membre de l’UE ne voudra être responsable des gabegies des autres pays. Il est certain que l’Allemagne à de quoi être furieuse. Heureusement, il existe le sauveur Mario Draghi de la BCE. Grâce à lui, il est possible de retarder l’échéance à coup de politiques monétaires accommodantes.
Donc, bien malin celui qui pourra deviner l’évolution de l’UE. Néanmoins, on peut affirmer sans crainte que la progression du vaste chantier s’avère plutôt pénible. Ce Brexit met l’Europe à plat. Nous avons des grandes chances de connaitre de multiples crises dans les années qui viennent. Et, inéluctablement, l’une d’entre elle entrainera la chute de l’euro.
Avec un tel environnement, quelles sont les solutions qui permettent de gérer au mieux son argent ?
Aujourd’hui, avoir toutes ses billes en zone euro me paraît extrêmement imprudent. Même, si je soutiens l’hypothèse d’une mort lente de l’euro, on ne peut exclure des issues totalement différentes. Je pense que le maitre mot s’appelle « diversification ». Depuis quelques temps, j’ai alloué une partie de mon cash en USD. Mon sentiment d’inquiétude est d’avantage rivé sur le long terme. A moyen terme, rien ne bougera. La déflation et la mollesse d'un projet de rêve européen reprendra le dessus. Le tout dans une cacophonie d’un marasme généralisé !
De ce pas, j’invite tous les lecteurs à « brexiter » cette Europe technocratique, de plus en plus autoritaire. Les anglais nous ont montré l’exemple. A nous de les imiter ! En attentant qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire, je ferais mieux de filer acheter de la livre sterling sous évaluée. On en reparlera évidemment, mais je crois qu’elle me sera nettement plus utile que l’euro à l’avenir !
William Finck
Brexit ! Les anglais claquent la porte à l'UE ! Que faire avec son argent ?
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