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La Finlande paye tout le monde 800 euros par mois. Cela peut-il marcher ?

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La Finlande est devenue le dernier pays à vouloir proposer un revenu de base pour tous. Mis en pratique, un tel système aboutirait au fait de voir tous les citoyens finlandais percevoir un revenu de transfert de 800 € par mois, hors impôt. Sérieux : vraiment ?

Comment cela fonctionnerait-il ?

Les systèmes de prestations sociales sont complexes et le plus souvent bureaucratiques. La proposition de la Finlande, et d'autres pays comme lui, est de chercher à simplifier les dépenses en supprimant les systèmes de prestations sociales complexes. La proposition finlandaise, qui devrait être finalisée en 2016, prendra d'abord la forme d’un programme hybride en 2017, avec 550 € par mois - tout en conservant certains services sociaux. Un récent sondage a montré que la proposition a reçu un soutien massif de la population, avec 69% des Finlandais qui approuvent ce principe.

Quels éléments incitent la Finlande à considérer pareille alternative. Le pays connait actuellement un taux de chômage d’environ 9,5%.

Finland unemployement rate

En 2014, la  base de données de l'OCDE sur les dépenses sociales (SOCX) a montré que la Finlande est classée au deuxième rang pour les dépenses sociales publiques, exprimées en pourcentage du PIB. 

Dépenses sociales de lOCDE

Vouloir instaurer un revenu universel de base n’est pas une première

La proposition de la Finlande d'offrir aux citoyens un revenu de base n’est pas une première. La ville néerlandaise d'Utrecht se prépare à expérimenter un schéma similaire en janvier 2016. Alors que certains ont critiqué l’initiative, en arguant que cela va tout simplement décourager les chômeurs de chercher du travail, Nienke Horst, chef de projet pour la ville d'Utrecht, explique que « nous pensons que plus de gens vont être un peu plus heureux - et trouveront un emploi de toute façon ».

La Suisse se prépare aussi à organiser un référendum sur le sujet. Si le projet est approuvé, chaque citoyen suisse aurait droit à 2 500 francs suisses garantis par mois.

Est-ce que cela pourrait marcher ?

La principale critique contre un revenu de base universel est son coût faramineux. Comme Bloomberg l’a souligné, en donnant à tous les Finlandais 800 € par mois, cela coûterait à l’Etat 52,2 milliards d'€ par an, tandis que les rentrées budgétaires prévisionnelles du gouvernement pour 2016 sont de l’ordre de 49,1 milliards d'€. Ce nombre, cependant, peut être trompeur. Car tous les Finlandais ne sont pas des adultes en âge de travailler, et les riches, tout en ayant droit à cette allocation, seraient encore soumis à leurs régimes généraux d'imposition. Le principal argument en faveur du revenu de base universel met en avant le fait qu'une grande partie des coûts seraient compensés par l’abandon d’autres programmes sociaux coûteux.

Une histoire incertaine et un futur flou

Les faits historiques suggèrent qu’un tel régime pourrait être bénéfique. Ou pas.

La ville canadienne de Dauphin (Manitoba) a expérimenté un programme de bourses de 1974 à 1979. S’il est vrai qu’une baisse des heures de travail a été constatée, cela a aussi entrainé une augmentation de la durée des études chez les hommes, et un plus grand nombre de congés maternité chez les femmes.

En Ouganda, les mesures en faveur des chômeurs ont entraîné une augmentation de 17% des heures de travail, tandis que les revenus ont augmenté de 38%.

Aux États-Unis, toutefois, l'expérimentation, en 1968, d'un impôt négatif sur le revenu a abouti à une conclusion bien différente. L'impôt négatif est un système d'impôt unique qui consiste en l’allocation à tout individu d’un montant fixe, un « impôt négatif », couplé à un « impôt positif normal et progressif » à partir d’un certain seuil de revenu.

Le problème : c’est que cet impôt négatif ne pouvait pas fournir des prestations de revenus comparables en termes de bien-être, tout en créant des incitations au travail - et ce aussi longtemps que le revenu médian reste à un jet de pierre du seuil de pauvreté. Il convient de souligner que le programme américain était différent de la proposition finlandaise, car il a été conçu uniquement pour les défavorisés.

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