Je n'ai jamais été et ne serai jamais adepte des théories du complot.
Et vais vous proposer une explication simple à ce qui se passe en ce moment.
Tout tient dans un concept simple : La capacité des individus à percevoir le risque et à y faire face.
Les pays occidentaux vivent depuis plus de 70 ans dans la tranquillité, la facilité et le confort. C'est une situation qui n'a pas vraiment de précédent historique connu. Il y avait avant toujours des guerres, des famines, des épidémies pour rappeler que la vie est incertaine, difficile, et qu'il faut parfois se battre pour sa survie. Aujourd'hui, nous sommes devenus en majorité des "animaux domestiques" comme le dit Laurent Obertone, qui sont dorlotés par un état nounou, qui n'ont plus à se battre pour leur survie.
Le risque est perçu comme inexistant dans toutes les couches de la population, jusqu'aux dirigeants (le processus de sélection sociale conduit à choisir comme dirigeants les personnes les plus grégaires et réceptives au sentiment de foule dominant).
Ceux-ci croient donc qu'il est possible de faire augmenter une dette à l'infini pour créer des richesses, que les bulles d'actifs pourront gonfler sans fin et que les déficits publics n'ont plus aucune importance...
Le coronavirus marque pour la première fois le retour d'un risque. Ce n'est pourtant pas un très gros risque : En tenant compte des cas cachés et non dépistés, son taux de mortalité est sans doute de l'ordre de 0,5%, le plus souvent des personnes fragiles et qui seraient de toutes façons mortes un peu plus tard de cette fragilité (il y a certes des exceptions et quelques personnes en bonne santé qui meurent du covid).
Cette épidémie serait arrivée dans les années 20 ou 50-60, on aurait juste dit à la population "faites attention il y a une épidémie" sans autres mesures particulières, il y aurait eu peut-être 200 000 morts en France (sachant que le nombre moyen de décès annuels est de 600 000 / an en France), on aurait eu 0,2 ou 0,3% de PIB perdus et ça aurait tout juste fait quelques articles dans les journaux.
Parce que comparé à la seconde guerre mondiale, à la grippe espagnole et autres calamités, cela aurait été vu comme un évènement assez banal et mineur.
Là c'est tout différent. Comme personne n'imaginait que le risque existait encore quelque part, c'est la panique et l'incompréhension générale.
La stratégie des gouvernements européens et des "experts" en tous genres de ralentir l'épidémie jusqu'à atteindre l'immunité de groupe en ayant le temps de soigner tout le monde ne résiste pas à un calcul basique de niveau CM2 et montre à quel point ils sont dépassés et dans l'improvisation :
Supposons qu'il faille 40 millions de français touchés pour atteindre cette immunité de groupe (environ 60-65% de la population). Faisons l'hypothèse qu'il y ait 1,5% de cas graves nécessitant une réanimation (c'est assez optimiste vu ce qui est observé mais ça reste réaliste) : Cela ferait 600 000 personnes ayant besoin de réanimation à un moment ou à un autre.
Chez nous il y a environ 5 000 lits en réanimation, à raison de 10 jours / patient, cela fait une capacité de traitement de 15 000 / mois pour notre système de santé. Il faudrait donc 40 mois (plus de 3 ans !) à ce rythme pour atteindre l'immunité de groupe.
Evidemment c'est totalement irréaliste, vu qu'aucune économie au monde ne pourra être bloquée 3 ans (ni même un an d'ailleurs !).
Face à une épidémie de ce type, les seules options possibles sont :
- Un relatif laisser-faire (on passe les consignes de distanciation sociale, la machine économique continue de tourner et l'épidémie se répand plus ou moins vite selon le civisme de la population).
- La version "militaire" chinoise : confinement total pendant un mois avec intervention de l'armée. Et ensuite on relance la machine économique, avec des test de dépistage massifs pour tuer dans l'oeuf toute tentative de reprise de l'épidémie.
Mais là visiblement les dirigeants ont une vision limitée à un ou deux mois en espérant qu'un miracle arrive d'ici là (que la chaleur du printemps tue le virus, qu'on trouve un traitement providentiel...etc). Un peu comme un enfant qui viendrait d'apprendre que le Père Noël n'existe pas et se raccroche aux espoirs qu'il peut.
Désolé, mais les actions actuelles et à venir des dirigeants ne seront pas celles de brillants complotistes. Elles ressembleront plus à celles d'animaux domestiques affolés devant un danger qu'ils n'avaient jamais rencontré.
Par contre des animaux domestiques apeurés peuvent effectivement choisir le socialisme en espérant y trouver la protection qu'ils ont perdue. Ce qui ne fera qu'aggraver la situation et les dangers qui les menaceront.