Les chiffres mensuels tombés aujourd'hui sur les indices de l'activité manufacturière et des services en Europe sont sans ambiguité :
Il n'est plus question de "ralentissement de la croissance", de reprise "molle", il est de moins en moins question de la "pire des hypothèses" des "stress tests-conte de fée" sur les banques européennes (une gentille stagnation de l'économie en 2012), et avec ces chiffres, les prévisions de croissance du gouvernement français en 2012 apparaissent comme aussi sérieuses et crédibles que les "lunettes Saussez".
Non cette fois il est bien question de contraction pure et dure de l'activité. En clair : Le mois de septembre 2011 pourrait bien être le point d'une départ de la nouvelle grande vague de récession en Europe.
L'ISM services s'est contracté de façon "inattendue" à 49,1
L'ISM manufacturier s'est contracté de façon "inattendue" à 48,4
Et ce début de récession est largement validé par l'indicateur de sentiment économique ZEW en chute libre à -44,6.
(source des graphiques : forexfactory)
Au vu de la brutalité du retournement en cours, survenu en moins de trois mois, et de la vitesse de chute des marchés, cette récession pourrait bien être beaucoup plus plus forte que celle de 2008-2009. Les choses vont d'ailleurs si vite que j'avoue avoir même raté la toute dernière vague de baisse, les indicateurs de sentiment n'ayant pas eu le temps de rebondir suffisamment. Il y en aura toutefois de nombreuses autres à exploiter à la suite de rebonds techniques, avant d'arriver à mon scénario optimiste de fin de baisse à 1500 sur le CAC, ou à mon autre scénario moins optimiste d'un CAC à trois chiffres, et l'idée essentielle reste de garder un maximum de cash pour profiter plus tard de soldes géantes.
Ce serait tout à fait normal d'avoir une récession encore plus dure sur le plan fondamental, puisque cette fois la marge de manoeuvre des états en matière de relance artificielle est quasiment inexistante (les états étant déjà au bien delà de leur maximum tolérable en matière de déficits).
On notera enfin la forte chute du pétrole aujourd'hui, et la baisse de l'ensemble des métaux, or compris. Plus nous progresserons vers le coeur de la crise, plus ce type de comportement de "course au cash" risque de se généraliser.