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Les défauts de paiement des entreprises se multiplient à travers le monde. Quelles conclusions en tirer ?

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Je l’ai évoqué récemment, beaucoup de voyants sont au rouge. Signe qu’un gigantesque marché baissier serait sur le point d’éclater. Un lecteur m’a fait l’objection du Brexit. Personnellement, la question de la Grande Bretagne dans l’UE n’est qu’un facteur mineur quant au déclenchement d’un futur cataclysme financier.

En réalité, l’un des signaux les plus alarmants, ce sont les défauts de paiement des entreprises qui ont littéralement explosé au cours des derniers trimestres, et qui continuent leur chute libre effrénée.

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Sur ce graphique, on constate que les sociétés liées au secteur pétrolier et énergétique ont été particulièrement touchées. L’effondrement du prix des matières premières a plombé leur trésorerie. Ainsi, l’écroulement des bénéfices de ces entreprises, corrélé à une insuffisance de liquidités ont provoqué des situations d’endettement insoutenable. Résultat, on a assisté aux Etats-Unis à une cascade de faillites en série. Les capitalisations et les minières opérant dans le gaz de schiste, se sont prises une belle dérouillée, et ce n’est pas fini !

Au total, on dénombrerait près de 67 compagnies pétrolières et gazières américaines ayant mis la clef sous la porte en 2015. C’est ce qu’a reporté le cabinet de conseil spécialisé, Gavin/Solmonese.

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Toutefois, le véritable électrochoc, c’est le rythme et la vitesse, avec lesquelles ces défauts de paiement continuent de croître. Une augmentation exponentielle pour les entreprises du S & P 500 ! Selon le Wall Street Journal, au moins 300 sociétés du secteur de l’énergie sont en danger de défaut de paiement, ou de mise en faillite. Voilà ce qui effraie les investisseurs potentiels.


Mais ce n’est pas tout ! Le risque d’un phénomène de contagion à d’autres secteurs est grandissant ! Récemment, c’est la Deutsche Bank qui a tiré la sonnette d’alarme, en affirmant qu’il existait déjà des prémisses de contagion sur différents junk bonds en dehors du secteur énergétique.

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Il faut bien comprendre, que les cycles haussiers ou baissiers, sont toujours menés par certains secteurs, mais qu’ils finissent toujours par affecter d’autres secteurs de l’économie.

Ces mauvais résultats dans le domaine des matières premières ont eu des répercussions. Le secteur du détail a souffert avec les faillites toutes fraiches de Quicksilver et d’Aeropostale.

L’indice S & P 500 au plus haut sur 36 ans, et les bénéfices des entreprises au plus bas, sonnent juste comme une incohérence des plus totales.

Le marché action, est non seulement surévalué, mais il est aussi entièrement déconnecté des fondamentaux économiques. Dans tous les cas, cette hausse spectaculaire de défauts de paiement doit nous mettre la puce à l’oreille. Car désormais, ce sont petit à petit, l’ensemble des secteurs de l’économie américaine qui sont touchés par ces faillites.

Il est préférable de rester prudent. La diversification est le maître mot face à cette période de turbulence à venir. Peu importe, que l’on soit Brexit, ou pas !

William Finck
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