- L’activité reste assez dynamique aux USA, à l’exception du dernier trimestre 2012 qui a montré un recul du PIB de 0,1%.
- La Chine montre une accélération sensible de son activité sur les deux à trois derniers mois, avec un emballement de l'agrégat monétaire M1 qui s'est montré fortement corrélé au PIB dans le passé.
- L’Allemagne se reprend également bien, avec un sentiment économique qui retrouve ses meilleurs niveaux de 2010 et un indice PMI qui redresse la tête en février pendant que le secteur des services se montre solide.
Sentiment économique ZEW (source : forexfactory.com)

Indice composite PMI allemand, source : Markit

- Et même en Italie, on observe un début d’amélioration, avec un PMI manufacturier encore en contraction mais au plus haut depuis dix mois.
Face à cela, il y a un pays qui pratique autant que les autres la fuite en avant dans la dette et le déficit public…mais qui ne parvient même pas à profiter du début de reprise ambiante, et s’enfonce dans une récession de plus en plus marquée : La France.
Le dernier rapport de Markit sur l’activité manufacturière est franchement mauvais, pour ne pas dire exécrable !
- Les nouveaux ordres se contractent à un rythme sans précédent depuis mars 2009.
- Le recul de l’emploi est au plus fort depuis dix mois.
- la chute de la production industrielle s’accélère.
Production manufacturière en France (source : Markit)

Du coté des services, ce n’est pas mieux, avec un plus bas de l’indice d’activité Markit sur 46 mois !
L'indice composite PMI de Markit montre ainsi que la France se situe aujourd'hui au dernier rang des grands pays de la zone euro :

Le constat est en fait sans appel : la France est maintenant le pays d’Europe (parmi les principales économies européennes) où la contraction de l’activité économique est devenue la plus forte.
La situation de notre balance commerciale confirme aussi largement la perte de compétitivité et la dégradation structurelle de l’économie française au cours de la dernière décennie (source du graphique : tradingeconomics)

Les faits sont donc visiblement en train de donner raison à « the economist », qui avait fait parler de lui fin 2012 avec son article sur la France, présentée comme prochain grand problème de l’Europe.
Le niveau largement excessif des dépenses publiques (57% du PIB aujourd’hui), la rigidité du marché du travail, l’absence de réformes structurelles, avec un immobilisme encore plus marqué depuis les élections de 2012, la fiscalité en hausse provoquent cette dérive de la France vis à vis de ses partenaires économiques, qui est en visiblement en train de s’accélérer depuis l’été 2012.
Au vu des choix politiques et économiques qui sont affichés aujourd’hui, cette situation a malheureusement peu de chances de changer dans les trimestres à venir, et ce qui me semble être le plus inquiétant est que cette régression de l'économie française intervient au moment où de nombreuses autres économies mondiales connaissent une relative embellie. Qu'en sera-t-il lorsque le maigre cycle de reprise actuel prendra fin ?