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Contribuables Associés

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L’erreur économique des emplois subventionnés

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Voilà ce que dit François Hollande, Président de la République, le 16 juin 2013 dans l’émission « Capital » sur M6 : les emplois subventionnés sont justifiés par le manque de croissance. Emplois d’avenir et contrats de génération seraient donc les réponses adéquates lorsqu’il n’y a pas de croissance économique. Rien de plus faux évidemment, et les contribuables apprécieront !

Rappelons le principe de l’emploi d’avenir : un contrat de 3 ans subventionné à 75% par l’Etat seulement pour les collectivités locales et les associations. Mais contraints et forcés par des collectivités sans le sou qui rechignent à embaucher et mettent en danger leurs objectifs politiques, François Hollande et Michel Sapin, le ministre du travail, ont dû élargir le système au secteur privé mais avec une aide de l’Etat de seulement 35%.

Emplois aidés de Hollande : l’aide publique pour le secteur public

Dans l’émission de M6, François Hollande annonce que plus de 30.000 emplois d’avenir ont été signés et que l’objectif des 100.000 serait atteint à la fin 2013. Or dans le chiffre de 30.000, il inclut les emplois d’avenir signés par l’Education nationale. Jolie manipulation ! En effet, l’Education nationale, c’est l’Etat. Or les emplois d’avenir utilisés par ceux qui sont la cible prioritaire – collectivités locales et associations – se montaient à moins de 18.000 fin avril. Selon toute probabilité, 60% de l’objectif sera atteint à la fin de l’année, c’est-à-dire 60.000 contrats. Le secteur privé ne semble pas enthousiaste puisque jusqu’ici seul 3% des emplois d’avenir concernent le privé. Pour remplir son objectif, il reste donc la solution étatique : que l’Education nationale, par exemple, embauche à tour de bras dès la rentrée prochaine, entre 15.000 et 30.000 emplois d’avenir, pour atteindre au moins les 75.000 emplois d’avenir voire 100.000 comme le voudrait François Hollande. Soulignons que lorsque l’Education nationale embauche en utilisant des emplois d’avenir, c’est l’Etat qui se donne une aide à lui-même : suprême aberration.

Mais pour faire croire que les emplois-aidés sont un succès, François Hollande n’aura pas d’autres solutions que d’ordonner à l’Etat de faire ce que collectivités locales, associations et secteur privé ne peuvent plus faire : embaucher. L’Etat ne le peut pas plus que les autres d’ailleurs, mais il faut sauver le programme de François Hollande : l’argent des contribuables va servir à cela.

L’inévitable augmentation des dépenses publiques

Les dépenses publiques augmenteront donc inévitablement. Pas besoin d’être un grand économiste pour le comprendre. Lorsque l’Etat ou les collectivités embauchent, ce sont des charges en plus que les contribuables doivent supporter. Les emplois d’avenir sont donc un facteur aggravant des dépenses publiques.

Une dépense publique justifiée par François Hollande selon une idéologie collectiviste classique qui se fonde sur la croyance que les dépenses de l’Etat sont bonnes pour l’économie comme si les dépenses publiques venaient s’ajouter aux dépenses privées et créer ainsi un surcroît d’apport financier à l’économie. Rien n’est plus faux.

L’économiste Frédéric Bastiat avait souligné l’absurdité d’une telle croyance. Interpellant l’équivalent de nos collectivistes actuels, il rappelait en ces termes un principe fondamental : «Quand il s’agit d’impôts, messieurs, prouvez-en l’utilité par des raisons tirées du fond, mais non point par cette malencontreuse assertion : « les dépenses publiques font vivre la classe ouvrière. » Elle a le tort de dissimuler un fait essentiel, à savoir, que les dépenses publiques se substituent toujours à des dépenses privées, et que, par conséquent, elles font bien vivre un ouvrier au lieu d’un autre, mais n’ajoute rien au lot de la classe ouvrière prise en masse. » Un emploi aidé en plus, c’est un emploi dans le secteur privé mis en danger, car l’argent qui finance l’emploi aidé manque pour financer l’emploi privé. Ajoutons à cela qu’un emploi aidé dans le secteur public ne produit aucune richesse contrairement à un emploi normal dans le secteur privé. Au final, il n’y a pas augmentation des emplois, mais substitution d’un emploi non-créateur de richesse à un emploi créateur de richesses : c’est bien d’une perte économique dont il s’agit, sans aucun retour sur investissement pour les contribuables qui doivent assumer ainsi une augmentation des dépenses publiques. Mais ça, François Hollande ne l’entend pas.

Les emplois subventionnés entraînent un manque de croissance

La seule solution viable pour retrouver la croissance est de créer des emplois créateurs de richesses, donc des emplois du privé. Pour cela, il faut mettre un point final à la politique des emplois aidés du secteur public. Cela coûte trop cher aux contribuables et aux entreprises : c’est autant d’argent qu’ils n’ont pas pour leur propre développement et leur propre consommation.

A cet égard Frédéric Bastiat soulignait l’effet pervers de la subvention en matière d’emploi en établissant une nuance entre la mesure d’aide publique temporaire et la mesure d’aide publique permanente. « Comme mesure temporaire, dans un temps de crise, cette intervention du contribuable peut avoir de bons effets. Elle agit dans le même sens que les assurances. Elle n’ajoute rien au travail, ni au salaire, mais elle prend du travail et des salaires sur les temps ordinaires pour en doter, avec perte il est vrai, des époques difficiles. » Mais il s’agit bien d’une perte, pas d’autre chose. Puis Bastiat ajoute : « Comme mesure permanente, générale, systématique » – or c’est bien ce que sont les emplois d’avenir – « ce n’est autre chose qu’une mystification ruineuse, une impossibilité, une contradiction qui montre un peu de travail stimulé qu’on voit, et cache beaucoup de travail empêché qu’on ne voit pas. » François Hollande aura beau faire toutes les démonstrations qu’il veut : les emplois subventionnés ne se justifient pas en tant que mesure permanente et sont une perte pour l’économie.

Aussi est-il effrayant pour les contribuables de constater que, le 16 juin sur M6, François Hollande semble malgré tout satisfait de sa politique. Tout va bien. Il n’y a rien à changer, rien à ajouter à l’édifice hollandais. Il faut attendre que les mesures mises en place produisent leur effet. Pour François Hollande, ses réformes sont les bonnes. Et de préciser : « Ce n’est pas le rythme des réformes qui est jugé trop lent, ce sont les résultats qui tardent. » Est-ce de l’humour politique ou de l’incompétence économique ?

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