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5 victimes de la baisse des prix du pétrole

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Le pétrole est une des matières premières les plus échangée au monde. L’année 2015, totaliserait à elle seule, des transactions proches de 786.3 milliards $.

Quand les prix du baril chutent cela peut avoir un effet particulièrement néfaste pour les principaux pays producteurs de pétrole. La baisse des revenus liée au ralentissement économique engendre une augmentation des déficits publics, un creusement de la dette, un déséquilibre dans la balance commerciale, et de nombreuses faillites d’entreprises.

L’effondrement des cours du pétrole ayant débuté mi-2014, a fortement impacté certains pays. Pour mieux comprendre, il faut se plonger dans les statistiques de l’année 2015.


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Ce graphique suivant met en relief, (chez les nations productrices) :


Le coût de production moyen pour un baril exprimé en $ US

La production totale de pétrole en millions de barils par jour

Les principaux exportateurs de pétrole dans le monde et le volume moyen des transactions exprimé en milliards $ US


Globalement, 3 idées se détachent :


- Les pays qui disposent d’un coût de production du baril élevé vont avoir du mal à gagner de l’argent dans un environnement déflationniste sur le pétrole.

- Les principaux producteurs ont souvent une économie corrélée au secteur pétrolier, dont les revenus sont un des piliers moteurs de la croissance nationale.

- Les principaux exportateurs qui font face à la baisse des prix peuvent être en proie à une dévaluation de leur monnaie.


En se basant sur les donnés du graphique, voici les quelques pays ayant le plus souffert des prix bas du pétrole :



1. Le Venezuela


Sous la gouvernance d’Hugo Chavez, l’économie du pays était plus florissante qu’elle l’est aujourd’hui. Le prix du pétrole touchait des plus hauts. A cette époque, le pétrole représentait 96% des exportations totales nationales. La Banque Mondiale en 2012, jugeait même que l’or noir amenait au pays près de 50% de ses recettes fiscales. Le Venezuela s’est ainsi exposé de manière excessive aux fluctuations des prix du baril.

Depuis, l’effondrement des cours a eu lieu. Les prix ont été divisés par 2, voire plus. Une claque, dont l’économie bolivarienne ne s’est toujours pas remise.

Les conséquences sont terribles. Le Venezuela traverse une véritable crise sociale, les pénuries en biens de consommation courante sont nombreuses, l’hyperinflation galopante ronge le pays tel un cancer invasif.

Pourtant, le coût de production moyen par baril n’est pas si délirant que cela puisqu’il s’élève à 23.50 $. En 2015, le Venezuela se classe comme le 9e plus gros exportateur mondial de pétrole, avec un volume de transactions effectuées d’environ 27.8 milliards en 2015.  

Il faudrait un prix du baril fixé autour de 100 $ pour espérer constater une amélioration de la situation économique significative au Venezuela.


2. La Russie


La Russie est le 2e plus grand exportateur de pétrole au monde. Elle a expédié pour plus de 86.2 milliards $ en or noir sur l’année 2015, soit 11% des exportations toutes confondues à l’échelle mondiale.

Le coût de production en 2015 a été relativement faible, puisqu’il s’élève à 17.30 $ par baril.

Cependant, la politique intérieure du pays s’est dégradée. Poutine s’est dirigée vers des projets nationalistes afin de contrer la phase initiale d’une récession économique. Le conflit ukrainien a également plongé le pays dans une profonde période d’incertitude courant 2015.


3. Le Brésil


Le Brésil souffre d’une récession économique durable, avec la clef des scandales politiques émoussant la stabilité du pays. Lors du premier trimestre 2015, le PIB s’est contracté de -5.4% ! 9e plus grand producteur de pétrole au niveau mondial, le Brésil fabrique 3.2 millions de barils par jour.

Cependant, cette activité florissante est pénalisée par les coûts de production qui restent importants, puisqu’ils s’élèvent à 48.80 $ en 2015. C’est un des tarifs les plus chers parmi les principaux producteurs de pétrole.


4. Le Nigeria


Le pays est très dépendant à l’or noir. Le Nigeria a un déficit budgétaire d’environ 7 milliards $ en raison de la baisse des recettes pétrolières. Le gouvernement a également décidé d’abandonner l’arrimage de la devise nationale (le naira) au dollar américain, le 15 juin. Résultat, le naira s’est déprécié de -61% face au dollar US, ravageant l’économie du pays toute entière.

Le Nigeria est 6e exportateur de pétrole mondial, le volume des échanges s’établit à une moyenne de 38 milliards $ sur l’année 2015. Le coût de production reste élevé, puisqu’il affiche 31.5 $ par baril.


5. Le Canada


L’économie canadienne a l’avantage d’être très diversifiée. Le pays figure aussi parmi les principaux exportateurs mondiaux de pétrole (5e), avec un montant des transactions évalué à 50.2 milliards $ pour l’année 2015. Le coût de production moyen par baril s’élève à 41.10 $, ce qui est excessivement cher !

Suite à l'effondrement des prix du pétrole, la province de l’Alberta considérée alors comme l’eldorado de l’or noir, s’est enfoncée dans une récession historique. Le dollar canadien a dévissé, l’économie de l’Alberta s’est contractée violemment, et le déficit régional a explosé à hauteur de 10.9 $.

Sur un an, la chute de l’activité économie est impressionnante. Les investissements dans le secteur énergétique ont baissé de -50% au minimum et de nombreuses sociétés endettées ont déposé le bilan.


William Finck


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