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L'or - Fiche 32 : Les 3 phases d'un marché haussier sur l'or

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La phase 1. Le dernier marché haussier de l’or des années 70 s’est déroulé en trois phases. Durant la première phase, seuls des investisseurs rusés se rendent compte de l’opportunité et prennent position dans le marché. Parmi le grand public et les grandes institutions financières, l’or est toujours mal vu, ou totalement ignoré. Malgré son prix très bas, l’or n’intéresse plus personne. La première phase est quasiment invisible car la hausse du prix n’est que le reflet de la seule dévaluation de la monnaie dominante dans laquelle le prix de l’or est exprimé, le dollar. En effet, jusqu’en été 2005, le franc suisse et l’euro se sont appréciés contre le dollar, avec presque autant de force que l’or s’est apprécié en dollars. Le cours de l’or en francs suisses ou en euros évoluait donc horizontalement, empêchant les Européens de voir sur l’or un quelconque marché haussier.

 

L’investissement dans les sociétés minières en phase 1. C’est le meilleur moment pour acheter, car c’est la phase de l’argent facile. Toutes les sociétés, bonnes ou mauvaises, vont voir le prix de leur action grimper en flèche sous l’afflux de nouveaux investisseurs dans le secteur.

 

 

 

La phase 2. En automne 2005, il s’est produit un évènement que beaucoup de spécialistes du marché de l’or attendaient : le découplage de l’or avec le dollar. L’or a commencé à grimper plus vite que le dollar ne tombait. Il s’est même mis à grimper avec le dollar, ce qui explique que, pour une fois, la hausse de l’or en euros ou en francs suisses a été supérieure à la hausse de l’or en dollars ! La seconde phase se caractérise par l’arrivée progressive de certaines institutions financières qui commencent à réaliser ce qui se passe. En entrant dans le marché, elles produisent une forte hausse du prix à cause des gros capitaux qu’elles amènent. Avec un prix de l’or en hausse dans toutes les monnaies, de plus en plus d’investisseurs s’y intéressent. La phase 2 peut durer assez longtemps car l’opinion générale est plutôt sceptique sur le potentiel de l’or. Ce scepticisme est le signe que l’or va grimper de façon lente et régulière, avant de convaincre le plus grand nombre.

 

L’investissement dans les sociétés minières en phase 2. Les milliards qui se sont déversés dans le secteur lors de la phase 1, ont produit des retours de 1000% et davantage sur certaines actions. Mais ces actions sont très volatiles, et lorsque le momentum faiblit, les spéculateurs avec de gros profits commencent à vendre pour bloquer leurs gains. Ce qui nous a amenés à une longue traversée du désert en 2004 et 2005 et à la remise en cause du marché haussier pour les sociétés minières. Les mauvaises sociétés, et celles qui sont hautement spéculatives, sont vendues sans merci. Malgré la peur, le secteur avance et gravit lentement le mur d’inquiétudes. Il digère les ventes des preneurs de profits et des mains faibles alors que de nouveaux acheteurs arrivent pour absorber toutes les nouvelles ventes. Les actions des sociétés aurifères passent des mains faibles aux mains fortes, dans une longue période d’accumulation. Durant cette phase, il importe de se positionner sur les bonnes compagnies avant que la phase 3 n’arrive.

 

 

 

La phase 3. La troisième phase se caractérise par l’arrivée du grand public et elle se termine généralement en engouement spéculatif populaire. Le grand public se décide toujours au dernier moment, lorsque le prix a affiché de grandes performances sur une longue durée. Un exemple typique est celui du petit épargnant qui décide d’investir dans les actions technologiques en 1999. C’est comme si le prix ne pouvait continuer que dans un seul sens : la hausse. Cette psychologie de l’investisseur provient de notre nature grégaire : nous ne sommes rassurés que lorsque tout le monde achète la même chose, que cette chose est recommandée partout et figure en première page des grands magazines. La phase 3 ne peut commencer que lorsque le public, dans le monde entier, commence à se passionner pour l’or. Chaque être humain possède un attrait irrésistible pour l’or quelque part en lui, car cela fait partie de notre inconscient collectif. Et il n’y a pas de plus grand engouement qu’une ruée vers l’or. Naturellement, la hausse finale quasi verticale ne peut pas durer très longtemps, tout au plus 1 an. Lorsque les raisons qui poussent le prix de l’or à la hausse deviendront connues et évidentes pour tous, le marché haussier sera arrivé en bout de course. Lorsque la bulle éclatera, l’or retrouvera son juste prix, sorte de point d’équilibre que nous tâcherons de déterminer dans le chapitre suivant.

 

L’investissement dans les sociétés minières en phase 3. Toutes les actions du secteur vont monter en flèche durant cette phase, même les mauvaises. Les capitaux qui entreront en compétition pour prendre des positions dans un secteur aussi minuscule, ne pourront que produire de très fortes hausses de prix. Des millions d’amateurs qui sauront tout juste ce qu’est une société minière, voudront absolument détenir une part dans ces sociétés pleines de promesses. Lorsque tous les journaux parleront de l’or et des rendements extraordinaires que l’on peut réaliser avec une société minière, ce sera le bon moment pour vendre vos sociétés minières et pour adopter une stratégie plus défensive.

 

                                                                   

 

Dans le tableau ci-dessus, des exemples de gains réalisés avec les minières en phase 3. Etonnamment, après le pic sur l’or de $850 en janvier 1980, les actions aurifères ont continué leur progression jusqu’en septembre et décembre 1980. Comme vous le voyez, la plupart ont encore doublé de valeur après le sommet sur le métal. Tous les gains affichés dans la dernière colonne du tableau ont été réalisés sur la période de décembre 1978 jusqu’au sommet final de l’action, quelque part entre mars et décembre 1980. Les investisseurs qui arrivaient sur le tard étaient probablement persuadés que le prix du métal allait reprendre sa hausse et continuer au-delà des $1000, en dollars de l’époque, ce qu’ils anticipaient dans la valeur des actions aurifères.

 

 

 

Léonard SARTONI

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