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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

« L’œil du cyclone !… »

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Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

L’œil du cyclone, c’est cet endroit bien connu dans la tourmente, un endroit de calme plat, un endroit où tout semble aller pour le mieux et en réalité… ce n’est qu’un moment, qu’une pause dans le passage du cyclone.

La situation économique que nous vivons correspond en tout point à la définition de l’œil du cyclone.

Encore une fois, rien n’a changé depuis 2007, début de la crise dite des subprimes. Beaucoup d’agitation, beaucoup de plans de relance, beaucoup d’argent dépensé, un nombre incalculable de sommets et de réunions de la dernière chance, des moyens colossaux mis en œuvre mais au bout du compte, rien ou presque n’a changé.

Alors ce soir, en ce jour de baisse de l’or relativement importante, je tenais à partager avec vous ma conviction la plus profonde sur la situation économique. Vous dire que vraisemblablement ce mouvement baissier va nous conduire sur le seuil des 1 000 dollars l’once, et que nous allons pouvoir nous renforcer à bon compte sur le métal jaune, car encore une fois, rien n’a changé. Avant de vous faire un petit exercice de prospective, je voulais partager avec vous une information chiffrée vraiment importante car tout le reste en découle logiquement.

Un accord merveilleux sur l’union bancaire

Avant de vous donner cette information chiffrée, petit retour sur l’événement insignifiant d’hier concernant l’accord sur l’union bancaire en Europe, obtenu de longue lutte et d’arrachée ! Un accord qui nous est vendu avec moult tambours et trompettes ! Un véritable concert de louanges où des mamamouchis incompétents et corrompus s’autocongratulent sous le regard bienveillant d’une presse complice relayant le message divin d’espoir sur la solidité des banques.

Alors retenez ceci. D’ici 10 ans (n’oubliez pas que le temps en Europe est une notion très spécifique permettant de bien saisir le principe de relativité cher à Einstein), nous aurons un fonds de garanti doté de 55 milliards d’euros… dans 10 ans ! 55 milliards seulement et pour l’Europe entière. Autant dire rien !

Maintenant, je reviens sur cet article du Monde dont je voulais vous parler avec les chiffres qu’il dévoile et qui sont parfaitement vrais. Ils sont vrais et terrifiants. Jugez plutôt.

Les produits dérivés dépassent leur niveau d’avant-crise

« L’étude publiée mardi 17 décembre par le cabinet d’analyse financière indépendante AlphaValue, intitulée « Quelles banques sont des Fukushima en puissance ? », montre que ce n’est pas près de changer. Celle-ci révèle en effet que la valeur notionnelle des dérivés (c’est-à-dire la valeur faciale qui apparaît sur les contrats de ces produits) dépasse désormais son niveau d’avant la crise des subprimes.

Au premier semestre 2013, elle s’élevait en effet à 693 000 milliards de dollars, contre 684 000 milliards au premier semestre 2008, selon les chiffres que le cabinet a tirés des rapports de la Banque des règlements internationaux (BRI). L’équivalent de dix fois le PIB mondial, contre trois fois le PIB mondial il y a quinze ans. »

« AlphaValue a également épluché les documents officiels des grandes banques européennes afin de déterminer quelles sont celles qui détiennent les montants notionnels de produits dérivés les plus élevés. »

Et voici le classement que je vous conseille d’imprimer et de mettre sur votre table de chevet. Ainsi, lorsque vous douterez de votre stratégie patrimoniale, et certains parmi vous risquent de connaître de fortes périodes de doutes dans les prochaines semaines, regardez quelques minutes seulement cette petite feuille de papier. Regardez-là et rappelez-vous que c’est précisément pour cette raison, et quoi que l’on vous dise, quoi que vous entendiez, quelles que soient les analyses fumantes et fumeuses que l’on vous livre.

1/ Deutsche Bank : 55 600 milliards
2/ BNP Paribas : 48 300 milliards
3/ Barclays : 47 900 milliards
8/ La Société générale : 19 200 milliards
9/ Le Crédit agricole : 16 800 milliards

Maintenant, effectuez par vous-même l’addition pour ces 3 banques françaises, puis comparez la somme totale… au PIB de la France qui est globalement de 2 000 milliards d’euros.

Si une seule banque française explose, c’est toute la finance mondiale qui explose, et notre PIB de 2 000 milliards n’est que roupie de sansonnet ! Dès lors ce sera game over. La fin. The End. Terminé. Fini. Envolé, tout ! Plus d’épargne, plus de monnaie, plus d’échange, rien… Une véritable fin du monde économique.

Le journal Le Monde fait remarquer très justement dans cet excellent article que « les régulateurs sont conscients du problème, et exigent notamment que les échanges de produits dérivés passent à l’avenir par des chambres de compensation – structures qui assurent le règlement-livraison des transactions et garantissent le respect des règles de transparence et de sécurité ».

Sauf que là encore, la puissance du lobby bancaire, l’imbrication et la force des banques rendent tous les États dépendants des banquiers. « La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. » Et c’est une évidence. Là encore, il faudra au moins 10 ans avant de faire des avancées d’escargot et encore… D’ici là, le monde financier aura déjà explosé plusieurs fois.

Rien que pour BNP Paribas, plus de 48 000 milliards de produits dérivés. Nous ne sommes pas dans la finance. Nous ne sommes pas dans les concepts économiques. Nous sommes dans de la pure folie humaine, et cette folie nous emportera tous, en annihilant au passage nos épargnes, nos patrimoines, nos fortunes.

Le chien aboie, la caravane passe !

Laissez aboyer le chien, et que la caravane de l’or poursuive son chemin. Achetez, accumulez, vous pourrez passer à l’achat si l’or descend jusqu’à 1 150 dollars l’once. Soyez acheteur de tout ce que vous pouvez entre 1 150 et 1 000 dollars l’once. Idem pour l’argent métal. Faites une razzia, faites-vous plaisir pendant les fêtes et en janvier. Ce sont les soldes, profitez-en ! L’or et l’argent s’achètent. Cela ne se revend pas… éventuellement nos métaux peuvent être transmis à nos héritiers. Ils sont une assurance.

Profitez de ce moment dans l’œil du cyclone pour affiner vos préparatifs

Après tout, lorsque l’on voit cet article sur les pires prévisions économiques, (ici), on peut se poser quelques questions sur la capacité prédictives des « zexperts » et autres « zéconomistes », dont le rôle est plus de rassurer tout le monde en permanence que de cerner véritablement les risques. (À propos de prédictions économiques je vous réserve une petite surprise pour l’édition du 24 décembre qui, j’espère, vous plaira autant qu’elle vous amusera.)

Bref, préparez-vous ! Encore et toujours. Inlassablement.

1/ Une maison de campagne.
2/ Un PEBC (plan épargne boîtes de conserve) avec tout plein de toutes les choses qui vous seront utiles en cas de problème. Le concept de PEBC est évidemment une métaphore pour désigner tout ce dont vous auriez besoin en cas d’arrêt des flux. C’est donc beaucoup plus large que de simple totem de boîtes de raviolis mais je pense que vous l’aviez tous compris !
3/ De l’or pour stocker de la valeur. De l’argent comme monnaie d’échange. D’ailleurs, vous avez encore la possibilité de commander votre kit de survie en argent métal en allant sur le site d’auCOFFRE.
4/ Pour ceux qui en ont les moyens, terres agricoles ou forêts.

De façon générale, débancarisez au maximum (Vera carte pour les dépenses quotidiennes avec 100 % d’or physique derrière votre carte bleue…), achetez le maximum d’actifs tangibles, pensez pour ceux qui ont beaucoup d’épargne ou des schémas complexes type crédits in fine avec contrat d’assurance vie nanti à sortir très vite des montages car vous allez boire le bouillon en perdant votre épargne d’un côté et en devant votre crédit de l’autre !

Soyez dans le réel. Pas dans le virtuel.

Lorsqu’une banque, fut-elle française et fut-elle la BNP, est engagée à hauteur de 48 000 milliards de produits dérivés (montant notionnel), la messe est dite. En face, la BNP dispose de moins de 100 milliards d’euros de fonds propres. C’est l’ensemble du système financier mondial qui est en faillite virtuelle.

N’imaginez pas que l’on puisse trouver 700 000 milliards de dollars.

N’imaginez pas que les banques centrales puissent imprimer de tels montants sans déclencher une hyperinflation d’ampleur biblique.

N’imaginez pas qu’à la fin du film le super-héros d’Hollywood sauvera le monde de la destruction.

Alors saluez la baisse de l’or comme elle se doit ! L’or baisse, c’est une excellente nouvelle car nous allons pouvoir en acheter encore plus.

Remerciez chaque jour les bullion banks pour leur manipulation sur les cours, car si cela effraie les mains faibles, les spéculateurs, et ceux qui veulent gagner simplement de l’argent sur les métaux, alors cela est très bon pour nous. En baissant les prix, les acheteurs de long terme que nous sommes, les « goldeux » historiques comme nous, ceux qui souhaitent simplement se préparer, ceux que je nomme les prévoyants, se fichent pas mal du cours de l’or ou de celui de la boîte de raviolis. Car lorsque que nous regardons ce qu’il se passera, lorsque nous quitterons l’œil du cyclone, nous savons que nous aurons besoin de survivre à un cataclysme économique. Peut-être arrivera-t-il en 2014, ou pas… peu importe.

Lorsqu’une seule banque française détient pour plus de 48 000 milliards de produits dérivés, vous devez avoir la certitude que vous n’êtes pas à la fin de la crise… mais dans l’œil du cyclone, et ce calme peut être trompeur. Ne vous méprenez pas.

Restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
Lire l’article complet du Monde sur les produits dérivés. Édifiant !
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