Un indice boursier qui ne fait que monter sans jamais corriger, est effectivement inquiétant.

On le voit sur ce premier graphique, la courbe en bleu est celle des taux courts orchestrés par la FED. Les variations du SP500 à la hausse restent sérieusement corrélées à celle des taux courts quand ils sont violemment orientés à la baisse.
2015 est l'année où il faut surveiller une possible remontée des taux courts qui signera la fin du délire !

Conséquence directe, le PE est à son plus haut historique. Seuls 1929 et 2000 parviennent à battre le record actuel. On connaît tous la suite de 1929 et 2000. Comme le signale l'auteur sur ce graphique, il est possible d'avoir à la fois des PE bas et des taux d'intérêts long terme bas, entre 1945 et 1955.

Quelques soient les modèles d'analyse des profits qu'on utilise (en voici une dizaine de différents !), les espoirs de rendement à long terme sont faibles, très faibles en ce moment. Les plus hauts points correspondent au démarrage en 1981 du plus grand marché haussier de l'histoire. Les points les plus bas sont la bulle techno de folie de 2000. Il est quand même incertain sans rentrer dans des problématiques de timing de marché que d'investir à horizon 10 ans à ce niveau de valorisation des profits futurs. La probabilité qu'on assiste à une forte correction ainsi qu'à une absence durable de la progression des actions, est désormais très élevée.

Le taux de profit des entreprises est à son plus haut historique avec 11% du PIB après impôts. Jamais les entreprises américaines ont dégagé autant de bénéfices contrairement à l'an 2000. La bulle de 2000 était donc d'autant plus forte sur les indicateurs que les profits étaient faibles. Aujourd'hui, les profits sont au plus haut et malgré cela, nous sommes également en excès presque absolus en terme de valorisation.
Ce qui peut nous amener à deux ou trois questions dérangeantes !
1 - combien de temps l'économie américaine va pouvoir rester à son top niveau de performance des 70 dernières années ?
2 - le moindre ralentissement va faire exploser les niveaux de valorisation bien au delà des excès de l'an 2000, ce qui aura pour conséquence une nécessité urgente de correction d'amplitude majeure
3 - comment a t on pu se fourrer une énième fois dans un excès aussi dingue ? y a t il un pilote sain d'esprit dans le cokpit du monde humain ?
4 - on a beau dire que Loïc Abadie est un baissier invétéré (et que sa lettre PEA est pour les peureux), il faut quand même reconnaître que la situation se prête désormais à ses analyses alarmantes. Je surveille avec attention ses analyses basées sur le sentiment de marché. Nous sommes au bord du gouffre en équilibre depuis quelques trimestres. Le danger est réel ! Je ne dis pas qu'on s'écroule demain. Mais fatalement, aucun humain sauf les très grands champions sont capables de durablement rester sur le fil du rasoir pendant bien longtemps sans se couper et chuter. La FED est une grande championne, OK, mais je ne pense pas qu'elle soit une TRES grande championne... Elle est désormais coincée au bout du bout de sa logique ! Refroidir sans provoquer de krach ?... est ce encore possible ?
Charles Dereeper