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Jean Christophe Bataille

Jean Christophe Bataille

Je suis le chroniqueur économique et financier : http://futures-trading.fr/

Mes faits d'armes : avoir conseillé d'investir largement sur le marché boursier en mars 2009 alors que le CAC 40 était à 2500 et avoir prévu le délitement actuel des monnaies.

J'anticipe une sortie de la crise actuelle par la stagflation."

La croissance américaine est lancée et les taux vont monter aux USA

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Une statistique a été peu commentée la semaine dernière. Il s'agit de l'Employment Cost Index q/q. Traduit en français, c'est l'indicateur qui permet de suivre l'augmentation des coûts salariaux aux États-Unis. Les banquiers centraux savent pertinemment que le retour d'une inflation à 2% n'est pas possible sans le développement d'une spirale "augmentation des prix - augmentation des salaires".

Encore plus intéressant, les traders se sont focalisés en début de semaine dernière sur un Advance GDP Price Index q/q inférieur aux prévisions qui a fait baisser le dollar. Cet indice est en quelque sorte un indice des prix, élargi à tous les biens et services inclus dans le PIB américain.

Pourtant des prix qui restent sages et des coûts salariaux en hausse, c'est beaucoup de pouvoir d'achat en plus et c'est une économie qui entre dans un cercle vertueux. Nul doute que si les chiffres se confirment, la FED va piloter les taux US de façon à éviter une surchauffe qui ferait courir le risque d'une inflation incontrôlable. Celle-ci serait d'autant plus difficile à contenir que des montants considérables ont été injectés dans l'économie américaine lors des différents programmes de rachat d'actifs par la FED de ces dernières années.

A l'inverse, Goldman Sachs dans une note récente exprime son désaccord avec la FED estimant que contrairement à ce que la banque centrale américaine a déclaré dans sa dernière forward guidance, le marché du travail ne serait pas encore capable de produire une inflation suffisante des coûts salariaux. Selon Goldman Sachs, ce marché ne serait totalement normalisé que début 2016 et la hausse des taux devrait être reportée au moins à Q3 ou Q4 2015. La banque d'investissement justifie son opinion par le nombre de travailleurs américains qui occupent un emploi à mi temps parce qu'ils n'ont pas pu trouver de poste à plein temps : http://www.businessinsider.com/goldman-disagrees-with-the-fed-on-labor-market-slack-2014-11

Qui a raison ? Ces divergences d'opinion doivent nous conduire à la prudence quant au timing de la future montée des taux courts et donc du rythme de la hausse du dollar.

Mais quelle que soit la cinétique de l'amélioration de l'emploi américain, les perspectives de croissance économique confirment la pertinence de notre stratégie Forex de spéculation à la hausse sur le dollar. Les USA sont en effet très en avance sur les cycles économiques en marche dans les différents pays développés.

J'ai été un des rares en 2010 à rendre hommage à l'action de Ben Bernanke alors qu'il était la cible de tous les internautes de la sphère déflationniste : http://futures.over-blog.com/article-bernanke-sait-parfaitement-ce-qu-il-fait-60440724.html.

Le résultat de son action a été le blocage des pressions déflationnistes et une hausse considérable de l'or durant la dilution monétaire.

J'ai toujours fait partie des inflationnistes et je crois que l'inflation monétaire qui a été mise en œuvre aux États-Unis doit être lancée au plus vite en Europe. Autant je comprends les réticences allemandes concernant les écarts budgétaires de certains pays, dont la France, autant je suis en désaccord avec le maintien d'une masse monétaire constante dans un environnement pré-déflationniste.

Un grand soutien également à Abe au Japon pour la politique conduite depuis un an !

Dans un système qui respecte l'économie de marché, il n'y a pas de croissance saine sans inflation puisque c'est elle qui permet d'éroder les dettes et de relancer l'investissement par le levier du crédit.

Protéger la monnaie au détriment de la croissance et du développement n'a pas de sens. L'expérience américaine a d'ailleurs prouvé que la monnaie US a finalement gagné en prestige et en valeur dans l’inflation monétaire. La vision monétariste de l'école autrichienne parait totalement inadaptée et désuète dans la situation actuelle.

Les différents processus de sortie de crise sont désormais lancés au niveau planétaire et ils seront lents, mais on peut croire au retour temporaire de la croissance mondiale.

A plus long terme, l'analyse est moins rose. Le problème de l'importance de la dette de nos pays, celui de l'affaiblissement de l'occident, celui de l'instabilité géopolitique mondiale, celui de la hausse programmée des prix de l’énergie et des matières premières liés à la surpopulation restent présents et sont une vraie menace. Cela fera l'objet d'un autre article sur les prévisions économiques à 10 ou 20 ans et sur l’intérêt de détenir de l'or physique dans son patrimoine.

Bonne semaine !
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