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Helios

Helios

Tous les commentaires de ce membre (98 publications)
Il me semble que quand les politiciens parlent du "mal-logement" ils pensent principalement à Paris. Et il est légitime qu'ils s'en préoccupent. Mais ils ne devraient pas commettre des actions qui accroissent ce mal-logement et prétendre ensuite y remédier. Par exemple, l'aménagement du territoire est un domaine où l'action de l'état intervient massivement. Il ne peut par son action (dans les transports) provoquer l'afflux massif de population autour de Paris et en même temps s'étonner des problèmes de logement consécutifs. Il y participe lui-même à cette hyper-centralisation : pourquoi n'avoir pas construit notre nouveau ministère de la défense (le Pentagone français) en Auvergne ? Pourquoi concentrer de nombreuses universités à Paris, alors que dans les pays civilisés celles-ci sont implantées sur des campus qui fournissent tout y compris le logement ? On aurait pu profiter du désaminatage interminable de Jussieu par exemple pour transférer Paris VI et Paris VII en Lorraine ou en Bourgogne.
Il y aurait une comparaison intéressante à faire entre la France actuelle et celle des années 60-70 (jusqu'au premier choc pétrolier). Dans les années 60-70 l'état était bien plus fort qu'aujourd'hui (du moins je le ressens comme ça), l'impôt sur le revenu ou les taxes sur l'héritage bien plus importants aussi, mais les prélèvements au total moins importants. Nous avions à cette époque une très forte croissance et une progression des revenus de tous. C'est aussi une époque où les écarts de revenus entre le plus haut et le plus bas dans les entreprises étaient bien moins grands que maintenant. Il y a donc des aspects contradictoires dans cette comparaison : l'état était à la fois moins et plus présent. Et cette présence accrue de l'état de nos jours s'accompagne de plus d'inégalités alors qu'elle su justifie par l'inverse.
Les choses ne sont pas aussi simples qu'on pourrait le penser. En particulier les solutions proposées par Dadounet sont simplistes. Parce qu'il n'y a aucun moyen de "pricer" à coup sûr les conséquences des actions humaines. Si vous supprimez les contraintes imposées par l'Etat vous aurez à la place des procès actuels ou futurs. Et vous aurez aussi nécessairement, pour toute réalisation, des provisions à faire pour se prémunir d'actions judiciaires futures, d'où augmentation des prix. Alors que l'accord de l'état peut valoir comme protection contre tout recours par la suite.
Je pense que quand vous dites que le capital est trop taxé, vous avez à l'esprit uniquement celui qui est investi dans des entreprises. Jusqu'à très récemment il n'en était pas de même de celui investi dans l'immobilier. Donc peut-être faudrait-il instaurer une égalité de taxation entre toutes les sortes de revenus et de capitaux. Je ne suis pas convaincu non plus par la suppression des taxes sur les plus-values ou héritages, qui ne sont pour moi que des revenus (pour ceux qui les reçoivent) et devraient donc supporter la même taxe que les autres. Je ne vois pas pourquoi quelqu'un qui a obtenu des revenus de son travail serait plus taxé que celui qui les tire d'un don d'un autre.
Je ne vous suis pas non plus en ce qui concerne l'impôt sur le capital. En effet les fonctions régaliennes de l'état servent en grande partie à protéger ce capital, même s'il ne procure aucun revenu. Il serait donc logique que ceux qui bénéficient de cette protection la payent, en proportion de la valeur de ce qui est protégé. On pourrait même aller plus loin en constatant que ce coût est différent selon le type de capital. Par exemple le propriétaire de tableaux de maitre ou de bien immobiliers coute plus cher en protection (ou récupération en cas de vol) de ses biens que celui qui ne possède que des actifs financiers.
Il y a aussi un lien entre les politiques publiques du logement et des transports. Vous auriez pu ajouter que ces interventions étatiques dans le logement sont accompagnées d'investissements massifs dans les transports publics, et que ces derniers ne sont pas payés à leur prix réels par leurs utilisateurs. Cela conduisant à une augmentation de valeur artificielle des lieux bien desservis et une centralisation excessive, notamment en région parisienne.
Ma première réaction en vous lisant a été de penser que vous tentez de justifier l'existence d'un tas de parasites (ceux qui se trouvent entre le producteur et le consommateur). En effet mes réflexes de consommateur ont toujours été d'essayer de chasser et de punir l'inutile. Il me déplait profondément par exemple de faire des achats dans des commerces situés dans des lieux prestigieux, pensant que le paierais plutot là le loyer payé par ces commerces que la chose que j'achète. J'essaie de même de boycotter les marques qui sponsorisent à grand frais des sportifs où même qui font de la publicité. Je soupçonne les vendeurs de produits massivement importés (le matériel informatique par exemple) de vivre confortablement à l'abri de pratiques anti-concurentielles. J'ai eu connaissance de telles pratiques en ce qui concerne le matériel TV ou hifi : les revendeurs seraient très fortement incités à respecter un prix minimum et en cas de désobéissance seraient victimes de représailles (refus de vente ou d'appliquer les garanties). Le fameux slogan "si vous trouvez moins cher on vous rembourse la différence !" serait tout simplement un moyen de repérer et punir les revendeurs récalcitrant.
Votre blog ne traite en principe que d'économie (ce n'est pas un reproche). Mais lorsque la situation se détériore sensiblement et que l'économie est à plat, ce qui devient déterminant c'est la politique, et ce qui devient au moins aussi utile que les manuels d'économie pour comprendre ce qui se passe ou risque de se passer, ce sont les livres d'histoire. Et leur accorder de l'attention montre déjà qu'on est libéré de l'idée saugrenue que nous aurions atteint un stade de développement supérieur à celui de nos ancètres, tel que les leçons du passé nous seraient inutiles. C'est ce qui m'avait conduit, lors d'un de vos précédents articles au sujet de l'état mauvais gestionnaire, à dire que l'état est d'une essence supérieure à celle de l'entreprise, il peut subsister et se regénère même lorsque toutes les entreprises sont à terre. Quant à la situation actuelle elle donne plutot l'impression d'un vaste suicide, une auto-destruction, que j'ai vu rapprocher dans un autre blog de celle de la Russie peu avant la révolution de 1917. L'auteur prétendait que le pouvoir n'avait pas été conquis par les bolchéviks, mais simplement ramassé, de nombreux indices prouvant que toutes les structures de la société, y compris surtout l'économie, étaient absolument HS. Reste à savoir si on arrivera là, et si c'est le cas, qui seront les nouveaux bolchéviks ?
Si la résolution des faillites bancaires que vous préconisez n'est pas appliquée, c'est nécessairement que cela nuirait à quelqu'un qu'on préfère protéger. C'est qui ?
En principe un problème de dette souveraine d'un pays dont les ressortissants en détiennent 95% devrait se résoudre plus facilement que dans le cas où cette dette est détenue par l'étranger. Imaginons que chaque citoyen détienne exactement la même quantité de dette. Dans ce cas il est possible de "haircuter" tout le monde par simple jeu d'écriture et la dette disparait, sans récriminations de la part de ceux s'estimant moins bien traités que d'autres. Si la dette n'est pas détenue de manière égale, la politique entre en jeu. Le seul problème qui reste est évidemment le déficit annuel, ce qui n'est pas rien je l'admet. Il me semble donc peu important que la dette soit de 50 ou 300% du PIB du moment où elle reste à l'intérieur du pays. Je ne connais pas les chiffres exactes, mais je ne serais pas étonné que le cas de la zone euro dans sa totalité soit comparable à celui du Japon (donc la majorité des dettes des états européens serait détenue par des européens). Le problème dans ce cas vient d'une possible répartition inégale des dettes et des récriminations possibles en cas de "haircut" exacerbées par des réflexes nationalistes.