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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

« La France est en guerre contre l'Amérique... »

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Mes chères contrariées, mes chers contrariens !

Vous connaissez nos zamis les Zallemands. Dans la série « les grands zamis de la France », vous avez bien sûr les plus beaux et les plus forts (surtout les plus forts vu qu’ils nous ont sauvés en 1944 avec le débarquement machin toussa). Résultat ? Eh bien nous savons tous que si jamais on dit que nos zamis les Zallemands ne sont pas des vrais zamis, on est vite qualifié de germanophobe. Vous êtes un germanophobe. Fin de l’histoire, fin du débat, fin de toute pensée.

Avec les Zaméricains, c’est encore pire parce qu’ils sont en plus les plus forts, et les plus forts en général ils font peur. Disons qu’à une époque, on était content qu’ils soient forts, maintenant et quelques centaines de milliers de morts collatérales plus tard, on se rend compte que nos zamis les Zaméricains ne sont pas aussi gentils qu’ils n’y paraissent.

D’ailleurs, de vous à moi, il y a une très belle citation sur la sagesse et la force.

La force c’est d’être sage et la sagesse c’est d’être forts… Petite maxime pleine de sagesse justement que nos grands zamis d’outre-Atlantique ont totalement oubliée depuis un certain 11 septembre 2001.

Enfin bref, vous voyez sans doute où je veux en venir. Cette fameuse histoire de l’espion américain, un certain Snowden. Vous allez me dire c’est politique, ce n’est pas dans la ligne éditoriale du Contrarien Matin, sauf que comme ils espionnent l’Europe, et que l’Europe c’est un problème économique de même que l’accord transatlantique, et bien cela rentre pile-poil dans ma procédure. Donc je peux en parler !!

Affaire Snowden, à qui profite le crime ?

Non parce de vous à moi, cette affaire Snowden, pour le moment, je ne comprends pas trop pourquoi c’est une « affaire ».

Reprenons les faits. Edward Joseph Snowden est né le 21 juin 1983, ce qui lui fait donc quelque chose comme une trentaine d’année. Il est informaticien, enfin informaticien c’est un bien grand mot à mon avis. Disons qu’il arrive à envoyer deux ou trois mails et sans doute à utiliser Internet. Je suis même sûr qu’il sait se servir du Web. J’en veux pour preuve le diplôme qu’il a obtenu. Oui Snowden n’est pas un foudre de guerre côté études supérieures, et inférieures aussi soit dit en passant. Snowden va suivre des cours en ligne afin d'obtenir une maîtrise à l'Université de Liverpool, en 2011… Je ne pense pas que cela corresponde à un niveau d’études stupéfiant, bien que l’on puisse, et heureusement, être fort brillant et peu ou pas diplômé, nos meilleurs autodidactes en étant la preuve quotidienne… Sauf qu’il est relativement rare de passer de vigile à administrateur système de l’un des programmes les plus secrets du monde… Sans oublier qu’aux États-Unis comme ailleurs, le parcours universitaire compte beaucoup pour postuler à certains postes surtout lorsque l’on est relativement jeune.

Oui Snowden était vigile mes amis, enfin vigile non, pas tout à fait. Vous savez bien qu’en novlangue on ne dit plus femme de ménage mais technicienne de surface. Donc là, il n’est pas vigile mais gardien de sécurité.

Comme nous l’apprend sa biographie Wikipédia, « le 7 mai 2004, Edward Snowden s'engage dans l'armée en tant que recrue des forces spéciales mais ne termine pas la formation. Il dit vouloir combattre pendant la guerre d’Irak, parce qu'il « se sentait obligé en tant qu'être humain d'aider les peuples libres contre l'oppression ». Cependant, quatre mois plus tard, un accident pendant un entraînement lui brise les deux jambes et l'oblige à abandonner. Il est ensuite embauché par la NSA comme gardien de sécurité à l'Université du Maryland, avant de rejoindre la CIA pour travailler dans la sécurité informatique ».

On apprend également que « en 2009, Snowden quitte la CIA pour travailler chez un prestataire privé de la NSA sur une base militaire américaine au Japon. Le directeur de la NSA, Keith B. Alexander, a confirmé que Snowden a eu un poste à la NSA pendant un an, avant de devenir consultant. Snowden travaille ensuite pour Booz Allen Hamilton pendant trois mois, en tant qu'administrateur systèmes à la NSA au Centre de renseignement régional SIGINT de Kunia Camp, Hawaii (en) à Oahu, une des îles de l'archipel d'Hawaï ».

C’est sur l’île d'Hawaï qu’il va télécharger l’ensemble des preuves accablantes du Big Brother is Watching You à l’américaine sur une simple clef USB.

Enfin Snowden, simple gardien de nuit (j’exagère un peu), déclarera qu’il gagne 200 000 dollars par an ce qui lui assure une vie confortable. Sans blague.

Je ne sais pas vous mais j’ai quand même beaucoup de mal à croire un tel tissu d’âneries. Alors je le demande : à qui profite le crime ?

Quels sont les secrets dévoilés par Snowden ?

Justement aucun. On est en train de nous réinventer l’eau chaude. Cela fait 20 ans que l’on connaît l’existence du programme Echelon (regardez Wikipédia) ou tapez simplement Echelon sur Google et vous aurez toutes les explications depuis que le Web existe. Je me souviens même, encore jeune garçon, de l’époque où il y a eu une campagne pour saturer le réseau Echelon de fausses informations sur la base de rumeurs indiquant que le système fonctionnait à base de mots clefs….

Le programme PRISM n’est jamais rien que l’extension parfaitement logique et prévisible du programme Echelon. Nous savons donc tous, depuis au moins deux décennies, que nos zamis les Zaméricains nous écoutent, nous espionnent, et tentent de nous voler tous nos petits secrets en particulier économiques.

Nous le savons tellement bien, que le gouvernement pour ses applications sensibles n’utilise que des logiciels propriétaires (c’est-à-dire pas américains), que justement, actuellement, nos grands zamis les Zaméricains ne veulent pas nous fournir certains codes sources de certains logiciels, histoire que nos informaticiens ne trouvent surtout pas toutes les « portes dérobées » qui servent à s’introduire pour tout voler.

C’est la raison pour laquelle aucun membre du gouvernement n’est censé utiliser de smartphone Aïe-machin chouette ou BlackBerry qui sont directement connectés à la NSA, raison pour laquelle nous avons notre propre téléphone portable gouvernemental (qu’aucun membre de notre gouvernement n’utilise parce qu’il n’est pas très joli et ne permet que de téléphoner) avec trois modes de cryptage différents correspondant aux trois niveaux d’habilitations en France.

Nous le savons tellement que l'ambassade de nos zamis les Zaméricains est surveillée par les limiers de la DCRI puisque c’est un repaire d’espion et, soit dit en passant, nous faisons exactement la même chose à tous nos grands zamis que nous espionnons également et… heureusement !

Alors de vous à moi, les Zaméricains ne sont plus et depuis longtemps les zamis de quelque peuple que ce soit. Mais pourquoi tant de surprise face à des secrets de... Polichinelle ?

Un scoop rien que pour vous à propos de nos zamis les Zaméricains grands exportateur de « Dééémôcratie »

Alors que le grand Obama, acteur extraordinaire, se pavane avec « humilité » dans la cellule de Mandela qui est en train d’agonir sur son lit d’hôpital (ce qu’il ne faut pas montrer car cela gâcherait la photo avec Barack), quelques centaines de types plus ou moins patibulaires et recommandables croupissent dans la prison de Guantanamo que ledit Barack devait fermer… Mais c’est vrai qu’il n’a toujours pas eu le temps de le faire. Grand démôcrate va !

Mais il semblerait que, ces dernières semaines, nous fassions de grandes découvertes. Peut-être va-t-on se rendre compte que Guantanamo fonctionne encore, sait-on jamais…

Démôcratie américaine toujours, la cour suprêêême américaine vient d’abolir une loi qui permettait globalement de surveiller les critères pour avoir droit à devenir électeurs. Surtout dans les États du sud pour qui la demôcratie est trop importante pour laisser les Noirs voter. Résultat ? Désormais, chaque État pourra réintroduire quelques restrictions du genre savoir lire et écrire, savoir compter, avoir plus de 10 ancêtres qui avaient le droit de vote pour pouvoir soi-même voter, ou encore, sait-on jamais, passer un examen avant… C’est sûr qu’on s’éloigne du rêve de Mandela « un homme une voix »…

Mais que voulez-vous, pourquoi laisser le petit peuple s’exprimer… Voici ce que la plus grande démocratie du monde est devenue, avec la complicité de très nombreux alliés qui hébergent les stations d’écoutes américaines, des pays comme l’Angleterre, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, ou encore la France et l’Allemagne… Mais chuuuuut !

L’accord transatlantique est-il l’objectif de cette déstabilisation ?

Voilà à mon sens la cible de la grande affaire Snowden en cours actuellement : saboter les relations transatlantiques en particulier entre l’Europe et la Commission Européenne et les USA.

Remarquez, moi qui suis vent debout contre cet accord, je trouve que c’est une excellente idée de montrer le vrai visage de nos grands zamis les Zaméricains.

Ce n’est pas faire preuve d’antiaméricanisme que de dire que les Zaméricains ne sont plus nos zamis depuis longtemps. Très longtemps d’ailleurs, puisqu’ils avaient même fait imprimer notre future monnaie pour remplacer notre franc à la Libération. C’est De Gaulle qui n’en a pas voulu.

Alors qui a intérêt à faire capoter ces négociations ? Ceux qui ont le plus à gagner dans toute cette histoire : c’est évidemment la Russie et la Chine qui souhaitent un monde « apolaire », c’est-à-dire sans superpuissance mais avec plusieurs grandes puissances pour pouvoir compter.

L’Union de l’Europe avec les USA en ferait un rival trop important (raison pour laquelle nos zélites veulent nous l’imposer) et mettrait en péril l’équilibre actuel.

Et c’est étrange mais il me semble que Snowden a parlé à Hong Kong territoire chinois, puis a fui en Russie… D’où, le pauvre, il ne peut plus partir, puisque les USA, dans un grand élan de gentillesse, lui ont annulé son passeport. Poutine vient d’ailleurs de déclarer que Snowden peut rester autant qu’il veut en Russie tant qu’il ne nuit pas au partenaire américain de la Russie. Le mal étant fait, Vladimir ne prend pas grand risque.

Je vous laisse méditer sur cette phrase de François Mitterrand qui m’avait beaucoup marqué, et j’ai un grand défaut, j’ai une excellente mémoire... Il faut dire que cet homme était un horrible américanophobe vu les propos qu’il n’hésitait pas à tenir. Une mise en garde en forme de testament que nous avons tous bien vite oubliée.

« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C'est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »

Nous n’avons pas d’amis aux États-Unis. Pas plus qu’en Allemagne. Nous avons simplement des convergences d’intérêts plus ou moins durables. Pour le reste, c’est de l’angélisme, de la bêtise… Ou de la haute trahison.

Vive la République et surtout, vive la France.


Charles SANNAT
Editorialiste et rédacteur du Contrarien Matin
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/

Ceci est un article 'presslib', c'est à dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, Directeur des études économiques.  Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitementwww.lecontrarien.com 

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