Vous n'êtes pas membre (devenir membre) ou pas connecté (se connecter)
Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
What do you want to do ?
New mail


 
What do you want to do ?
New mail


 
What do you want to do ?
New mail


 
What do you want to do ?
New mail


 
What do you want to do ?
New mail

Peut-on échapper à la corruption ?

Audience de l'article : 2016 lectures
Nombre de commentaires : 1 réaction
La corruption est la survenance d’un avantage pour une partie – d’une contrainte pour l’autre – imposé à l’occasion d’une transaction, inutile à cette transaction, venant en augmenter artificiellement le coût.

La corruption s’entend de toute contrainte rajoutée, quels qu’en soient la teneur ou les motifs – fussent-ils apparemment légitimes -, si elle n’est pas indispensable.

On comprend aisément la différence entre une rémunération visant une prestation effectuée et une rémunération qui ne correspond à rien. Tout cela tombe sous le sens pour ceux qui sont habitués au monde économique, qui en connaissent parfaitement les règles, dites et non dites.

Pour les autres, tous ceux que l’économie n’inspire pas, il faut bien reconnaître que les choses ne sont pas aussi évidentes. Einstein et sa relativité auraient pu se pencher indéfiniment sur les commissions parasites à l’occasion d’une transaction tant leur appréciation est soumise à caution.

Pour certains c’est le montant d’une rémunération qui bien qu’indispensable à la transaction leur paraîtra excessive, pour les autres c’est la définition même d’indispensable qui sera suspecte. A vrai dire, seuls les intervenants à une transaction savent réellement les éléments qui ont été indispensables à sa réalisation, sans lesquels elle n’aurait pas pu économiquement exister.

Jusqu’ici nous nous situons exclusivement dans le monde économique où chacun comprend facilement la nécessité de combattre la corruption, tout simplement parce qu’elle crée un surcoût indu, que quelqu’un – en principe celui qui est en bout de course – aura à payer sans en tirer aucun avantage.

La corruption est un vol à venir dont la victime, à terme, ignorera probablement sa situation de victime et le dol qui la frappe. C’est le pire qui soit en économie. C’est la déstabilisation totale, l’impunité pour les acteurs si la dénonciation n’a pas lieu à la base, car ensuite les traces se perdent.

Où les choses se corsent c’est lorsqu’interviennent des parties non économiques, extérieures à la transaction.

Ces parties extérieures s’immiscent dans la transaction par la force, par la ruse ou par la cooptation volontaire d’une ou des parties. Evidemment elles vont, à l’aide d’artifices plus ou moins astucieux, prétendre être indispensables à la transaction pour justifier leurs prélèvements.

Par exemple, par la force la mafia New-yorkaise imposait une ristourne sur tout le béton livré sur tous les chantiers de la région de New-York. Il s’agissait là d’une corruption qui, en son temps, a surenchéri le prix du béton pour tous les intervenants économiques du bâtiment et in fine pour leurs clients, que la mafia justifiait par une protection contre les désordres qu’elle-même pouvait créer.

Autre exemple, à la foi par la force et la cooptation le parti socialiste a obligé de nombreuses années les grandes surfaces, en échange d’autorisations administratives maitrisées par ce parti, à confier leurs constructions à des entreprises amies de ce parti ou à financer des publicités dans des journaux inexistants. Le surcoût généré a été financé par les clients de ces grandes surfaces, des années plus tard – en fait, il l’est encore – . La justification était un développement harmonieux du grand commerce et la protection du petit commerce. On croit rêver, mais tout le monde l’a cru et le croit encore.

La tentative de corruption est constante, elle fait partie du monde économique. C’est l’honneur des intervenants économiques d’y résister. En temps normal, ceux qui y succombent perdent l’estime de leurs pairs, se trouvent rapidement écartés des transactions économiques.

Mais, quand la corruption devient la norme, que plus personne ne la voit tant elle est habituelle, elle finit par paraître légitime, elle est alors mortelle pour l’économie, mais aussi pour le lien social.

Or, c’est ce qui nous arrive. La France ne voit plus la corruption qui l’a envahie, tant elle est sans limite, en tout lieu et en tout temps.

Cette situation est-elle endémique à notre pays, peut-on au contraire la dater ? Vaste sujet qui pose immédiatement le problème de l’arbitrage, dont on a vu qu’il est inaccessible aux non initiés.

Alors, que faire ?

Je dirais que la mesure la plus séduisante, la plus facile, la plus immédiate, pour tenter de juguler la corruption est d’écarter de l’économie tous ceux qui n’en font pas profession, qui donc n’ont ni la formation ni la sensibilité nécessaires pour percevoir l’acte corruptif – dont nous avons vu à quel point il est difficile de le détecter – et le combattre.

Evidemment, en premier lieu, il est impératif de déconnecter totalement l’économie de la politique. Il n’est pas besoin d’être grand clair pour percevoir les multitudes d’occasions de corruption offertes par une imbrication entre politique et économie.

Le politique peut installer, à tout moment, la fumée nécessaire à la dissimulation de la corruption, en légitimant un prélèvement indu sur des transactions par une nécessité abstraite de telle ou telle participation sans lien avec les transactions considérées.

Or, non seulement c’est l’inverse qui se produit dans ce pays, politique et économie sont étroitement liées, mais la population, les élites et les intellectuels n’envisagent que de resserrer ce lien. Le libéralisme qui prône, entre autre, la suppression de ce lien est considéré comme insultant.

Alors oui, deux questions peuvent être légitimement posées :

- La haine de nos élites pour le libéralisme n’est-elle pas due simplement au fait qu’il entraverait leur endémique corruption ?

- Ne serait-ce pas, là, la preuve de leur corruption ?

En réalité, ne nous cachons pas la vérité, notre fiscalité délirante n’est, ni plus ni moins, que la facture payée par nous tous de la corruption généralisée qui règne dans notre pays. Il faut le dire, même si cela ne sert à rien tant les corrompus sont une multitude et la corruption une habitude devenue naturelle.

Bien cordialement. H. Dumas
Poster un commentaire

1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire Oliver samedi, 04 octobre 2014 06:45 Posté par obotrade

    Plus la corruption est pesante, plus le marché "noir" se développe.La terminologie négative employée par les médias pour dénommer le marché parallèle fait partie du processus de dénigrement pour celui qui ose passer par lui, pour le culpabiliser et sous-entendre que l'argent sale et marché "noir" ne font qu'un.


    Pour avoir une idée du coût de cette "corruption" sur le prix payé par le consommateur victime ignorante, il convient de calculer la différence de prix entre le marché officiel et le marché parallèle. Plus la différence est importante, plus la corruption coûte cher et pourtant plus la suspicion s'abat sur le marché parallèle : la différence étant tellement troublante que le doute s'immisce sur l'honnêteté et l'origine du marché parallèle. Néanmoins le marché noir n'est pas tout blanc pour autant.