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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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La mort lente mais inéluctable de l'immobilier : les raisons

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Avant de développer le sujet il est bon de rappeler trois évidences :

             Elu est devenu un métier, certes prenant et difficile, mais aujourd’hui lucratif et presque stable du fait de l’organisation des partis politiques.

             Urbanisme et immobilier sont les actes sociaux les plus visibles, les plus marquants, éventuellement les plus valorisants.

             Tout salaire, bénéfice ou honoraire ne peuvent être prélevés que sur un acte d’enrichissement, qu’il soit immédiat ou à terme. Tout le monde comprend que s’ils sont prélevés sur une perte ils l’amplifient inexorablement.

Ceci posé, voici l’enchainement de la mort programmée et pratiquement achevée de l’immobilier.

Le neuf

Tout élu souhaite conserver ses indemnités qui, pour la plupart, sont leur seul moyen de vivre confortablement au delà du plaisir et des prébendes que procure le pouvoir.

Pour atteindre ce but ils doivent, en plus de serrer plusieurs centaines de mains inconnues par jour, démontrer à leurs électeurs combien ils sont des décideurs qualifiés et avisés.

L’urbanisme et l’immobilier leur apportent la visibilité à ce sujet. C’est pourquoi ils en maîtrisent la chaine, dès le foncier par les plans d’urbanisme, jusqu’aux réalisations ultimes par leurs propres outils – Sociétés d’HLM ou d’Economie Mixte – ou par la connivence des acteurs privés soucieux d’obtenir les autorisations de construire que ces mêmes élus sont seuls habilités à délivrer.

Il n’est pas d’élu qui n’ait dans son bureau, ou à proximité immédiate, la vue aérienne ou le plan de l’espace qu’il administre, qui est pour lui sa propriété intellectuelle, son terrain de jeu.

En fonction de ces paramètres de base, chacun comprend que l’élu n’autorisera rien sur son territoire sans avoir la conviction que les modifications visibles qu’apporteront ses autorisations lui seront comptabilisées favorablement par les électeurs.

Ici prend place la pensée unique de l’électorat qui, par exemple, fait dire aux électeurs qu’ils sont opposés aux hypermarchés où ils se rendent trois fois par semaine, mais que par contre ils sont favorables aux espaces naturels où ils ne vont jamais ou très rarement. Là nous sommes au cœur de l’apparence et de l’hypocrisie qui rendent la démocratie si fragile.

Quoiqu’il en soit, tenu par l’émotion — même perverse – de ses électeurs, l’élu va la privilégier. Ainsi, tout acte, ou non acte, d’urbanisme ou de construction sera d’abord et avant tout un acte de séduction électorale.

Il est peu probable, même si cela arrive épisodiquement, que cet acte de séduction électorale puisse aussi être économiquement viable. En effet, d’instinct sensible aux plus-values, la population considère comme un sport national de s’y opposer. Elle condamnera systématiquement — comme elle condamne l’hypermarché — l’acte constructif qu’elle soupçonne d’être bénéficiaire.

Voilà donc notre acte constructif ou d’urbanisme privé de bénéfice, condamné à travailler à perte par ceux qui sont les seuls habilités à l’autoriser.

Amen. La messe est dite. Nous arrivons au troisième théorème : tout salaire, bénéfice ou honoraire prélevés sur une perte l’amplifient inéluctablement.

Les pertes sur l’immobilier neuf, à la charge des acquéreurs ou des opérateurs sont aujourd’hui colossales. Lorsqu’elles vont surgir les dégâts seront considérables.

L’ancien

Ici, le problème est identique mais beaucoup plus simple.

Par sa seule présence, évidemment impossible à dissimuler, le foncier ou le bâti immobilier sont synonymes de richesse. En ces temps d’égalitarisme, toute décision politique qui porte atteinte à l’économie de cette pseudo-richesse est acclamée par les électeurs. Sauf évidemment les propriétaires, mais avant de les soumettre à des pertes volontaires — la plupart du temps par l’impôt ou le blocage des loyers — les élus s’assurent de leur minorité politique.

Conséquences globales

Jusqu’à ce jour, l’accumulation des pertes sur l’immobilier neuf ou ancien ont eu tendance à se reporter en fin de chaine, c’est-à-dire sur l’acquéreur. Créant par la même un surcoût injustifié, antiéconomique : une bulle.

Mais, aujourd’hui, ces surcoûts ne sont plus supportables, même avec la défiscalisation ou les prêts à 1% d’intérêts. La raréfaction de l’offre raisonnable est la règle. Urbanisme, construction et immobilier ancien sont durablement sinistrés, et seront même complètement morts sous peu. Les nouvelles générations n’ont plus accès à l’immobilier.

Encore un dégât du néo-libéralisme vont stupidement et malhonnêtement dire ceux-là même qui génèrent factuellement cette situation. Comme la majorité leur emboitera le pas, ce n’est pas demain que les choses vont s’arranger, que l’acte constructif et l’immobilier vont se libéraliser. Or, ces activités ont besoin de libéralisme, exclusivement de libéralisme.

Bien cordialement. H. Dumas

PS : Plus largement, avant d’accepter de percevoir quelque émolument ou rétribution que ce soit, chaque français devrait se poser la question suivante : cette somme est-elle ma part en retour sur ma participation à un acte économiquement bénéficiaire pour la France ?
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