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la Sécurité sociale coûte 23% du PIB contre 7% en 1949 - Indignez-vous ?

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On m'a offert à noël le dernier bouquin à la mode, "Indignez-vous" de Stephane Hessel.

Je n'ai parcouru que quelques pages, avant de tomber sur ce paragraphe, à propos de la Sécurité Sociale  :

On ose dire que l'état ne peut plus assurer le coût de ces mesures citoyennes. Mais comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes alors que la production de richesse à considérablement augmenté depuis la Libération, période où l'Europe était ruinée ? Sinon parceque le pouvoir de l'argent, tellement combattu par la Résistance, n'a jamais été aussi grand, insolent, égoïste, avec ses propres serviteurs jusque dans les plus hautes sphères de l'Etat. Les banques désormais privatisées se montrent d'abord soucieuses de leurs dividendes, et des très hauts salaires de leurs dirigeants, pas de l'intérêt général.

 

En résumé :

  • le trou de la sécu, c'est la faute aux banques
  • si on pouvait faire de la sécu en 45, on peut le faire encore puisqu'on a plus de sous.

Je passe sur la première idée, je pense qu'on va avoir du mal à combler le trou de la sécu avec les dividendes que versent les banques françaises ces derniers années...

Pour la suivante, je ne pense pas que la Securité Sociale de 1945 ait quelquechose à voir avec celle de 2011 :

  • pas d'assurance chômage
  • retraite à 65 ans, avec une espérance de vie autour de 65 ans
  • pas de congés parentaux, congés parternité, allocations de rentré scolaire, etc ..
  • le coût de l'assurance santé n'avait rien à voir (en tout cas c'est mon intuition)

Mais à un long discours pompeux, je préfère un graphique bien parlant. J'ai donc essayé de reconstruire le coût de la sécurité sociale depuis 1949.

Voici la définition que donne l'Insee d'une prestation sociale :

Prestations sociales (comptabilité nationale)

Transferts, en espèces ou en nature, aux ménages qui sont destinés à alléger la charge financière que représente pour ceux-ci la protection contre un certain nombre de risques ou de besoins (liés à la maladie, la vieillesse, le logement, etc.). Ils sont effectués dans le cadre de l'assurance sociale par l'intermédiaire de régimes (publics ou privés) organisés de façon collective ou bien, en dehors de ces régimes dans le cadre de l'assistance sociale, par des unités des administrations publiques ou des ISBLSM.

J'ai donc additionné les séries :

  • PRESTATIONS SOCIALES EN ESPECES (D62) des ADM. DE SECURITE SOCIALE
  • PRESTATIONS SOCIALES EN NATURE (D631) des ADM. DE SECURITE SOCIALE
  • TRANSFERTS DE BIENS ET SERVICES NON MARCHANDS INDIVIDUELS (D632) des ADM. DE SECURITE SOCIALE

et les ai rapporté au PIB de l'année en question.

Qu'est ce que cela donne ? La réponse dans ce graphique :

SSvsPIB.PNG

Le coût du système de Securité Sociale est donc passé de 7,7% de la richesse produite en 1949, à plus de 23,6% en 2009 !

Indignez-vous ? Et bien allons y :  je suis indigné qu'on mette en danger une très noble idée, celle de protéger les personnes en incapacité de travailler, en la poussant au-delà du raisonnable, et en risquant la faillite de tout le système.

Et malgré tout le respect que je dois à quelqu'un qui a eu le courage d'affronter les nazis, je suis indigné qu'un livre qui contient de telles inepties dès la page 10 puisse avoir eu autant de succés ...

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