Sur le front de l'activité et de la croissance, les choses semblent enfin se débloquer depuis quelques mois dans les pays européens.
Voici le graphique du PMI manufacturier européen, mesuré par Markit :
Vous le voyez, nous sommes revenus dans la zone haute des rythmes de croissance observés depuis les années 2000, et l'accélération de l'activité se produit aussi dans le secteur des services.
Pour l'activité manufacturière, la France est encore à la traîne du reste de l'Europe, mais son PMI a franchi la barre des 50, et elle finira forcément par profiter un peu du dynamisme des autres pays (malgré les efforts constants, soutenus et réguliers de notre gouvernement pour la maintenir en queue de peloton).
Une des causes déterminantes de ces progrès est pour moi la baisse de l'euro, et comme nous allons le voir, il y a tous les ingrédients nécessaires à la poursuite de cette baisse sur les trimestres à venir :
- Les déséquilibres des balances Target 2 (qui résument les flux financiers échangés entre les différents pays de la zone euro) se creusent de plus en plus vite et ont déjà dépassé leurs plus hauts de la mini crise de 2011-2012 (graphique de yardeni.com) :
Le début de courbe en hausse exponentielle que nous voyons depuis la mi-2016 sur ces déséquilibres ne laisse que peu de doutes sur l'issue : L'euro va se retrouver sous pression dans les mois à venir, parce que les différences de compétitivité entre les pays de la zone euro sont trop importantes, et que la rigidité de la parité unique empêche les ajustements naturels (les salaires n'étant suffisamment ajustables que dans les rêves de quelques technocrates de Bruxelles, mais pas dans le monde réel). Et parmi les pays qui posent le plus de problèmes en terme de compétitivité, on trouve la France, dont la balance commerciale se dégrade inexorablement, avec un nouveau record réalisé début 2017 (graphique : tradingeconomics.com)
Les conséquences de ces deux tendances (baisse de l'euro et reprise économique) ?
Sur les mois à venir, les valeurs manufacturières et exportatrices devraient être favorisées en bourse, d'autant plus que beaucoup d'entre elles sortent d'un bas de cycle et restent très bon marché, notamment en France (j'en parle précisément dans le nouveau numéro de ma lettre PEA qui sera publié aujourd'hui d'ailleurs, et incorpore dans celui-ci des valeurs capables de bénéficier d'un euro bas).
Sur le plus long terme, à échéance de plusieurs années, les divergences de compétitivité au sein de la zone euro pourraient déclencher une nouvelle crise monétaire et même avoir raison de la monnaie unique, et il faudra être très attentif à ce niveau aux signaux d'alarme (notamment les spreads de taux entre les pays d'Europe du Sud, France compris, et l'Allemagne)