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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

« Et en plus, Mario Draghi est tout content de lui… ! »

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Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Remarquez, Mario Draghi n’est pas le seul mamamouchi à être content de lui et de ses résultats. Par exemple, notre grand chambellan élyséen, surnommé « Rainman » par certains esprits pluvieux et grincheux, est lui aussi très content de lui… Rendez-vous compte, la solde est bonne, le gîte plutôt agréable, et le couvert assez convenable semble-t-il surtout lorsque les repas coûtent la modique somme de 3 000 euros par tête de pipe (avec votre pognon évidemment, c’est cela être socialo en l’an 2015, bien bouffer mais aux frais des pauvres de plus en plus nombreux).

Bref, François aussi est content de lui à Matignon, Manu aussi est content de lui. Et puis regardez, Sapin qui nous explique naturellement que Hollande sera le candidat naturel de la gôche en 2017… Ben oui quoi, la bouffe est bonne on vous dit, et à 3 000 euros le repas… c’est sûr que ça peut être bon, 3000 euros de bouffe pour moi ce n’est pas un repas, c’est un budget alimentation annuel… Mais bon, je suis un sans-dents !

Donc dans la famille « contents d’eux » je demande « Mariole » Draghi, mamamouchi en chef de la BCE.

« Le président de la BCE Mario Draghi a salué jeudi l’efficacité de sa politique monétaire ultra-accommodante mais aussi signalé que des taux très bas de manière prolongée pouvaient présenter « l’effet secondaire » de faire épargner plus et consommer moins… »

Bon, il reconnaît quand même qu’il y aurait des effets négatifs… Et lesquels je vous prie ?

Je vous rappelle que le grand poilu de la Banque centrale européenne rachète pour 60 milliards d’euros chaque mois d’actifs sous forme de dettes publique et privée et que ces rachats doivent se poursuivre jusqu’à au moins septembre 2016.

Mais selon lui, cela entraîne les taux vers le bas…Bon, je ne sais pas si « Mariole » a regardé les tableaux de taux ces derniers jours… mais c’est vraiment en hausse là, et pas qu’un peu… Mais bon, passons et disons que même que ça baisserait…

Eh bien « évoquant « les effets secondaires » d’une politique continue de taux d’intérêt très bas, M. Draghi a signalé qu’il fallait être attentif à son impact sur la distribution des richesses et les allocations de ressources. « Il devient important que ces conséquences soit identifiées, pesées et y remédier quand nécessaire », a-t-il affirmé.

M. Draghi a mentionné qu’il fallait « être conscients du fait qu’une période trop prolongée de très bas taux d’intérêt réels peut avoir des conséquences indésirables dans des sociétés vieillissantes » où de nombreux ménages sont préoccupés à long terme par leur épargne-retraite.

« Pour ces retraités ou ceux qui épargnent pour la retraite, des taux bas d’intérêt ne sont pas un encouragement à consommer », a-t-il souligné. « Au contraire, cela motive à économiser davantage pour compenser le ralentissement de l’accumulation d’actifs », a poursuivi le patron de la BCE. »

Les retraités, inquiets des taux bas, ne consomment plus…

C’est sûr qu’avec des pensions qui baissent, des impôts en hausse et des placements qui ne rapportent plus rien, les retraités n’ont plus forcément envie de mener grand train mais il n’y a pas que cela : il y a aussi le fait que les retraités d’aujourd’hui assument beaucoup de dépenses des « jeunes » y compris de… 50 ans !!
Cela porte le nom de « transfert intergénérationnel » et pour que les retraités dépensent plus, il faudrait juste que la situation le leur permette. Entre ceux qui ont juste de quoi faire face et ceux qui ont plus qu’il n’en faut et en profitent pour aider les enfants ou petits-enfants qui n’ont pas assez, il ne reste pas grand-chose pour la « con-sommation » et donc pour la croissance. C’est une évidence.

Vous remarquerez, encore une fois, que le système par capitalisation suppose que les rendements existent pour vous servir une rente de retraite. Or aujourd’hui, les rendements sont même négatifs…

Le problème de Draghi en réalité n’est pas les vieux, il s’en fiche comme d’une guigne, de la même façon que le père Hollande qui s’empiffre à 3 000 balles le repas en se disant de gôche, ce qui insulte la partie de mon cerveau gauchiste. Je rappelle que j’ai deux hémisphères, un de droite et un de gauche… c’est comme ça !!

Ce sont les compagnies d’assurance et les banques qui inquiètent Draghi…

Ben oui, comment qu’elles vont faire les banques et les compagnies d’assurance pour verser des rentes à 3 ou 4 % avec des taux à moins quelque chose… Ça va pas être facile…

Bref, si l’on résume, le système des retraites par capitalisation est mort puisque qu’il ne peut plus rien capitaliser vu que les taux sont négatifs.

Le système par répartition est mort vu qu’il y a tellement de chômeurs qu’il n’y a plus de cotisants, surtout par rapport au nombre de retraités qui augmente…

En fait, où que vous regardiez, ce systèmes est moribond. Encore une fois, personne ne veut l’admettre, et c’est assez logique car cela veut dire siffler la fin de la partie pour rentrer dans l’inconnu et vraisemblablement une forme plus ou moins forte de chaos économique. Personne ne le souhaite, mais ne pas le souhaiter ne veut pas dire que l’on peut encore l’éviter.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT

http://www.lepopulaire.fr/france-monde/actualites/economie-politique/eco-finances/2015/05/15/bce-draghi-evoque-les-effets-secondaires-des-achats-d-actifs_11440978.html
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